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une vie de tto
14 décembre 2021

Retour vers le futur antérieur

2018 - PARTIES POLITIQUESC'est toujours pareil : c'est à mesure que l'échéance approche que la machine s'emballe et pour cent balles, tu n'as plus grand chose.

Ainsi, les impétrants se dépêtrent maladroitement de leur obsession de parvenir à faire parler d'eux, et du coup racontent à peu près tout et surtout n'importe quoi.

Zemmour, on est habitués même s'il est toujours compliqué d'observer une telle densité de malhonnêteté intellectuelle ramenée au faible gabarit du mesquin vétilleux qui se croit investi d'un destin qu'il fantasme.

Pécresse, on n'en attendait pas moins de la part de la girouette dont les variations sont devenues une marque de fabrique. Comme Rachida Dati en son temps, elle dit tout et son contraire, et parce qu'on est gâtés, elle s'autorise même à ajouter n'importe quoi. Là où les Républicains se gaussaient des approximations d'Emmanuel Macron sur la Guyane en 2017, Ouradour sur Glane est désormais en Corrèze pour la blonde présidente de la région Ile de France. Oh, qu'on ne vienne pas la chatouiller sur son bilan étincelant [il peut l'être quand on évacue tous les problèmes en fait ... mais c'est aussi vrai ^pour n'importe qui], elle s'en fout : ce qu'il reste des militants LR [dont elle a bien aidé à remonter les adhésions à son profit exclusif ... le bourrage des urnes devenant presqu'évident] l'a élue, elle est donc inoxydable.

L'autre blonde [ça dépend des jours, remarque] flippe toujours un peu parce que le camp Le Pen n'a toujours digéré l'irruption de Gargamel que voilà donc que la pêcheresse s'invite au banquette du second tour. Ah bah non alors ... ça sert à quoi de ne pas aller depuis tant d'années au bal des fachos d'Europe continentale et de faire des émissions politiques avec Karine Le Marchand pour parler de chats si c'est pour finir troisième ou quatrième ?  Et puis, objectivement, ce n'est pas avec Jordan qu'on va finir par remonter la pente, il raconte tellement n'importe quoi qu'on aurait été plus inspirés de lui faire faire des calendriers dénudés comme Julien Odoul, les twinks du FN, ça pourrait faire un bon porno low-cost.

Y a de quoi être vert(e) ... mais même là-bas, c'est le festival des conneries. Entre Sandrine Rousseau qui n'a toujours pas compris qu'elle a perdu la primaire et qu'elle doit se mettre au service du candidat [et non que le candidat rattrape ses conneries], entre l'embarrassante affaire Hulot qui oblige à trier sur le volet l'équipe de campagne en évacuant les boules puantes, le pauvre Jadot essaye de ne pas sombrer. Raté : candidat à la magistrature suprême, ne voila-t-il pas qu'il nous explique que le moindre soupçon en matière d'agression sexuelle empêchera n'importe qui d'accéder au gouvernement. La présomption d'innocence ? On s'en fout ... même si c'est un droit fondamental qui nous sépare du lynchage permanent et donc de la barbarie.

Forcément, à côté, Jadot fait pâle figure quand on envisage le naufrage permanent d'Anne Hidalgo qui fait passer le Titanic pour un optimiste de colonie de vacances qui chavire. Anne Hidalgo, qui était contre les primaires au début de l'année, qui maintenant en propose une à toute la gauche pour habiller son retrait, qui se fait snober au mieux ou voler dans les plumes au pire, qui aligne les contre-vérités crasses sur son bilan et qui veut nous faire croire qu'elle y croit malgré les intentions de vote désastreuses qui obligent à convoquer le spectre de Christiane Taubira pour donner encore un peu d'espoir. Oui, dans les écoles de science politique, on enseignera plus tard la campagne d'Anne Hidalgo comme un sommet d'impréparation et d'amateurisme. Ce n'est pas qu'Arnaud Montebourg fasse mieux mais, malgré tout, il y croit davantage.

Bon sauf qu'Arnaud Montebourg confond tout, fait du buzz en se décrédibilisant, joue des symboles qui s'entrechoquent ... qu'importe que le flacon du paradoxe pourvu qu'on ait l'ivresse du bruit médiatique. La crédibilité repassera et les français attendront longtemps avant de revenir regarder avec sérieux le carnaval triste d'une gauche stérile qui n'a d'avenir que dans l'alliance qu'un Jean-Luc Mélenchon empêche irrémédiablement. Le seul avantage, c'est que c'est là sa dernière campagne présidentielle puisque son œuvre de fossoyeur des causes qu'il prétend défendre va enfin trouver son terme à raison de son âge et du fait qu'au bout d'un moment, cela devient aussi grotesque que son "La République, c'est moi". Ainsi donc, le moribond PC et l'anémié PS font semblant pour bander les muscles afin de récupérer quelques sièges de députés lors de la troisième manche de la séquence, celle des élections législatives.

Du coup, Emmanuel Macron prend de la hauteur que son bilan ne lui autorise pas vraiment à revendiquer, s'intronise Président de l'Europe comme pour ringardiser celles et ceux qui ne voient pas bien haut et multiplie les incursions médiatiques [la prochaine étant prévue demain soir en prime time sur TF1 et LCI, après la conférence de presse de jeudi dernier] pour occuper le terrain ou empêcher les autres de le faire. Le mois de janvier sera une autoroute traditionnelle pour les prises de parole à l'occasion des vœux et sa déclaration de candidature devrait intervenir en février ... mais pour quel programme ? C'est bien là le sujet : l'aspect casting de l'élection est décuplé compte tenu de la vacuité des programmes justement. Tout le monde se tient dans un camp comme dans l'autre puisque le dualisme n'est plus gauche / droite, la fracture s'est déplacée ailleurs entre les identitaires et les universalistes [pour faire simple]. Macron n'est pas le seul à briguer le vote raisonnable centriste, particulièrement de centre droit depuis que François Hollande a échoué à faire émerger une social-démocratie [de centre gauche] à la française : Pécresse tente la synthèse impossible pour garder les moins frénétiques de l'ex UDF et capitaliser sur la droite dure incarnée par un Ciotti qui menace de schisme à la première occasion. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle a repris pour son meeting de samedi un slogan de l'ex-Front National, fugacement estampillé Rassemblement National, en mars 1986.

Pécresse FN

Il n'y a pas de hasard, cette campagne ramène beaucoup aux éléments de langage des années 80, à l'évidence et au delà des espérances des factieux qui retrouvent des vents porteurs comme au cours de cette décennie.

Pas de doute, cette ligne de départ donne envie ... envie de ne pas donner le départ tant on sait déjà que la course va être indigeste. Il va y avoir des dégâts et il n'est pas certain que ce soient les participants de ladite course qui soient les plus abîmés au final.

Tto, affligé par un tel spectacle

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