Ca devait arriver, voici enfin la lettre de circonstance au grand barbu qui va passer dans dix jours ...

Cher Dadyy X-mas, toi à qui j'écris tous les ans sans vraiment être persuadé que cela serve à quelque chose en définitive

Ah oui, je te l'avoue ... tes sérénades et tout le tralala qui accompagnent ta venue, que dis-je, ton irruption dans les conduits étroits des uns et des autres, je n'en peux plus que ce soit à ce point éloigné de la triste réalité que je te confie tous les ans. Il faut dire que je n'ai pas ménagé ma peine, ma patience voire même une certaine dose d'abnégation. Cependant, le constat est celui d'une impasse avec toi, poilu du grand nord ! Tu te fous complètement de ce que je te demande tous les ans.

Je ne veux pas reprendre toute la liste, m'enfin faut être clair, tu m'as bien gâté mais pas dans le sens que j'espérais. Entre les crises à répétition, les doutes, les virus tout partout, les entraves, les contrariétés et j'en passe ... non vraiment, tu aurais voulu me punir [comme tous les autres d'ailleurs] que cela n'aurait pas été pire. Nan vraiment, je ne sais si c'est parce que tu vieillis mal mais, en plus, tu nous gratifie de Zemmour partout, la pêcheresse qui se croit un destin national et le leader minimo qui imagine encore être une alternative. Alors quoi ? Faut se féliciter que tu ne m'aies pas mis deux tubes dans la bouche pour m'oxygéner ? Franchement ... tu sais bien que ce ne sont pas les tubes en plastiques que je préfère ...

Or donc, cette année, tu observeras que ma mettre arrive tard parce que j'étais à deux doigts [oui oui, ceux que tu préfères] de ne pas la faire. Pourquoi ? Parce que je me demande si cela sert à quelque chose en définitive. Je me demande si toute la confiance que je te porte depuis tant d'années [tu me feras la grâce de ne pas trop les compter puisqu'en retour, je vais avoir du mal à décompter les tiennes] n'est pas mal placée. J'avais cru comprendre que nous avions une relation particulière, qu'ayant été sur tes genoux quand j'étais tout petit riquiqui il s'était passé quelque chose, que la faveur des années qui passent autorisait à envisager une relation complice et pérenne que le desir réciproque de nous retrouver tous les ans concrétisait. Visiblement ... je me suis trompé parce que tu verses clairement dans la relation sadomasochiste en me faisant bouffer du sable à longueur de temps quand j'avais compris que tu préférais mordre l'oreiller lors de tes visites nocturnes.

C'est peut-être cela de grandir ... abandonner certains idéaux et se dire qu'on a cru trop longtemps à des choses qui n'existent pas. Moi, je pensais que ta main dans mes cheveux tandis que je me blottissais contre toi était autre chose qu'une figure de style comme un discours de Miss France qui est forcément contre la guerre et qui veut aider à sauver les marmottes albinos. Il est à craindre, ce à quoi je me résous, que l'erreur soit totale.
C'est pour cela que, si l'espoir fait vivre, je n'en oublie pas moins que celui qui vit d'espoir meurt de faim tant sa déception sera grande. Aussi, cette année, un peu maussade, je ne te demande rien. Surtout, ne fais plus rien pour moi, c'est déjà bien assez compliqué comme cela. Pas la peine que tu en rajoutes surtout si cela ne me fait pas plaisir nonobstant ton X-mas légendaire. Oui, j'avoue : je n'ai plus goût à souffrir pour te faire plaisir. Donc ce sera mieux que tu m'oublies afin que je puisse, à mon tour, remiser loin dans ma tête ces déceptions et l'absence de douceurs, de plaisirs et de félicité que j'attendais de ta part.

Prends cela comme une rupture si tu le veux ... ou prouve-moi que j'ai tort !

Tto, qui trouve que tu n'es pas un cadeau