Depuis lundi dernier où je t'annonçais que ça allait moyen, le moins que l'on puisse dire c'est que tu n'en sais pas plus sauf si tu as usé de mon numéro de téléphone magique [voire de celui de Zolimari ... moins magique certes] pour avoir des nouvelles. Et c'est vrai qu'il y avait matière ... Après le premier épisode et le deuxième épisode, laisse-moi donc te raconter tout ça.

Jeudi matin, l'empereur, sa femme et le petit prince auraient pu faire le déplacement pour me serrer la pince plutôt que de me laisser envisager la journée épouvantable que je devais passer : oui, je n'aime pas les hôpitaux et le principe de l'opération est un truc que je déteste. Je me suis levé à 8h30, j'étais promis à ne rien devoir avaler jusqu'à ma sortie du bloc donc tu imagines l'humeur ... Du coup, j'ai joué à Angry Birds toute la matinée, sauf quand ma secrétaire m'a appelé pour m'expliquer que c'est un peu le bordel à la Compagnie chérie mais que tout le monde essaye de gérer. Tant mieux, ça mettra au moins quelques pendules à l'heure.
Mes parents étant un peu stressés, nous décidons de partir tôt au cas où il y aurait des embouteillages. On repasse chez moi pour que je récupère ma carte vitale que j'avais oubliée et zou, 20 minutes en avance, j'arrive à l'hôpital et ma Môman décide de m'accompagner ce qui, je l'avoue, me rassure.
Comme j'avais fait toutes les démarches les jours précédents, je file directement en admission. On me prend ma tension et là c'est le drame : 16/12 ... "Euh ça va pas le faire là Monsieur ... faut vous calmer !! me lance l'infirmière super gentille. Hop, deux cachetons sont programmés pour essayer de me faire revenir à des niveaux corrects.
Dans ma chambre, le chirurgien passe pour me saluer, m'expliquer comment on va faire ensuite, me prescrire un arrêt de travail de 15 jours postopératoire et m'explique qu'il y a eu des discussions sur la maladie de Willeband mais que pour lui ce n'est vraiment pas un sujet. Surtout, ce qui est agaçant, c'est que le document que j'ai envoyé le mardi soir n'est pas dans mon dossier ... jusqu'au bloc, on va me faire chier pour savoir pourquoi il n'est pas dans mon dossier ...
Bref, l'attente est longue, on regarde "Charade" avec ma mère à la télévision en devisant sur l'élégance d'Audrey Hepburn ... et puis hop, à la fin du film, c'est parti.
Donc bon, on m'a pris la tête trois fois pour savoir quel était mon degré de maladie de Willebrand, j'ai fini par leur dire que je n'étais pas biologiste et que moi j'ai fait des examens voilà tout [tu le vois le ton aimable que j'ai pu avoir, surtout en état de maxi-stress ???]. Et hop, ensuite au bloc ... Je me suis endormi comme un bébé rien qu'avec le masque, je n'ai pas senti l'intraveineuse d'anesthésie. Et puis, je me suis réveillé là aussi assez calmement. Retour dans ma chambre où m'attendaient mes parents et Zolimari qui avait pris un avion pour être avec moi [c'est te dire s'il est amoureux ... même d'un garçon qui a des bas de contention]. Dernière épreuve : aller faire pipi sinon on ne sort pas. T'imagine pas comment j'étais content d'y arriver après avoir bu deux grosses carafes !!!

Aujourd'hui ?
Ca va ... je suis debout.
J'ai quand même mal parce que les anti-douleurs, ça sert vraiment à quelque chose.
Je peine à trouver la bonne position pour me tenir correctement sans avoir mal partout.
Zolimari est resté avec moi pour se tranquilliser aussi mais il fait du télé-travail.
La douche a été un supplice parce que je suis quand même un peu raide et tout plein de douleurs.
Mais au moins, c'est fait ! Et en plus, il fait moins chaud donc c'est supportable largement.
J'ai quand même une gueule de deterré et je marche comme un vieux de 96 ans tout vouté. 
J'ai l'obligation générale de ne rien faire : pas de soldes cette année !

Tto, convalescent