- Me retrouver ? Tu me suis par ailleurs ?
- Sur ton blog depuis de longues années.. pas si longues lol. Bien avant que j imagine prendre plaisir avec des mecs.
C est marrant tout ça.
Si je me rappelle bien je suis tombé sur toi, ton blog, via un article sur une émission de télé.... quand je mesure la distance parcourue, pour nous deux  ;)

Et bah voilà, tu ne me croiras peut-être pas, mais j'ai pris un pied de dingue en lisant tout cela et surtout en continuant la discussion avec le garçon en question. Cela m'a au moins diverti des douleurs assez insupportables du dimanche soir. Oui, je l'avoue : j'adore voir surgir des garçons tapis dans l'ombre de l'anonymat de leurs pseudos, des jeunes gens qui m'expliquent que je les ai accompagnés il y a quelques années tout occupés qu'ils pouvaient être à lire de temps les bêtises que je consignais ici même. C'est bête, c'est narcissique et probablement que cela témoigne d'une infatuosité dont je me fous un peu, mais j'adore ça qu'on vienne à ma rencontre pour m'expliquer que mon pseudo renvoie les uns et les autres à des souvenirs passés, des envies d'avant d'en savoir plus et même qu'il y a eu, sans que je n'en sois conscient, une relation entre celui qui écrit et celui qui a lu. J'aime ce moment particulier où toi, lecteur plus ou moins assidu, plus ou moins fidèle, tu sors de l'ombre et tu te décides à franchir le pas et m'écrire directement.

Au final, il n'en sort parfois pas grand chose et même certains échanges sont à classer au rang des tentatives infructueuses [ça arrive parfois non sans me décevoir mais j'y vois une mesure de l'intérêt finalement porté à ton serviteur]. Et puis, il arrive aussi que le dialogue s'étoffe, s'enrichisse, se densifie à mesure que l'on veut bien me faire descendre de la statue de "bloggueur star" que je ne suis pas, je ne suis qu'un garçon comme beaucoup d'autres avec, néanmoins, quelques particularités bien singulières je le concède. Avec quelques uns, ces entames de discussion ont permis d'organiser de vraies rencontres autour d'un verre, d'une assiette. Certains ont eu à coeur de solidifier ce qui commençait à naître malgré la distance inéluctable qui existe avec moi [et ceux qui n'ont pas à coeur de s'en affranchir font finalement leur choix] et certains sont parvenus à aller plus loin, mais cela ressort de notre histoire commune.

Oui, j'aime beaucoup qu'on m'explique que j'appartiens à un passé personnel et que mes écrits aient été une sorte de fil d'Ariane qui relie Pierre, Sebastien, Fred ou d'autres à un passé aujourd'hui révolu mais qu'ils regardent avec une tendresse particulière, celle d'une nostalgie un peu sucrée. J'aime beaucoup parce que, comme me l'a dit celui qui m'a envoyé ce message il y a quelques heures, cela me flatte d'avoir autant de place dans la vie de certains que je ne connais pourtant pas et pour lesquels je ne suis qu'une machine à produire tous les jours un billet avec plus ou moins de sens, plus ou moins d'intérêt, ... plus ou moins utile. Il faut cependant croire que malgré l'indigence de quelques phrases, l'utilité n'est pas à rechercher dans une construction philosophique de la civilisation moderne à laquelle j'apporterais mon évidente contribution. L'utilité se mesure à la lumière de la trace laissée et lui comme d'autres m'ont donné ce nectar infiniment succulent qui consiste à me dire que cette trace existe encore et que l'écho que mon pseudo suscite produit les vibrations attestant du fait qu'il n'est pas neutre. Tout ce qui peut me plaire ...

En discutant, je m'aperçois alors de la force de ce fil d'Ariane qui m'unit à tant de gens, de garçons qui ont pu partager certains états d'âme, de jeunes gens qui se sont nourris de crétineries immatures qui furent et sont encore les miennes. Qu'importe le flacon disait l'autre, pourvu qu'on ait l'ivresse de se dire qu'il y a de nombreux parcours qui ne sont pas si éloignés que cela les uns des autres, pour autant qu'on y mette suffisamment de lumière afin d'en apprécier la perspective. Oui, je suis heureux de voir que j'ai accompagné des garçons il y a dix ans qui ont évolué comme moi depuis et le fait de partager le chemin parcouru m'ennivre à l'instar de la confiance qui m'est faite quand on vient vers moi pour se confier. 

J'adore recevoir des messages comme celui-là et, comble de bonheur, aujourd'hui, j'en ai reçu un autre d'un garçon dont je ne suis pas si proche que cela mais mes quelques pépins de santé l'ont amené à me passer un petit mot très gentil et sympathique, ce qui m'a fait bien plaisir. Il m'en faut peu mais c'est pour moi beaucoup et je me demande bien ce que tu vas trouver pour demain ! J'en frétille d'avance ...

Tto, qui est toujours très réceptif