Depuis lundi dernier où je t'annonçais que ça allait moyen, le moins que l'on puisse dire c'est que tu n'en sais pas plus sauf si tu as usé de mon numéro de téléphone magique [voire de celui de Zolimari ... moins magique certes] pour avoir des nouvelles. Et c'est vrai qu'il y avait matière ... Laisse-moi donc te raconter tout ça.

Ainsi donc, la journée a continué lundi avec une échographie. Mais pas une echographie de tapette, THE echographie où on a bien cherché tout ce qui pouvait être la cause de tout ce qui n'allait pas. Autant te le dire, j'ai tout le bide qui y est passé et même davantage puisque j'ai même eu le plaisir sublime d'avoir une échographie testiculaire. J'hésite encore à te montrer le cliché [elles sont vraiment trop belles] mais une chose est claire : j'ai les couilles parfaitement équilibrées !
Cette écho faite, je remonte chez mon chirurgien qui regarde tout ça, me demande à nouveau de me déshabiller et me dit : "Bon bah, on sait ce qu'il y a à faire Mr Tto. Faut opérer et comme je vous le disais, soit vous attendez et on fait ça plus tard, soit on a un créneau jeudi après-midi. Moi, je ne veux pas vous pousser à la conommation, c'est juste que vous êtes au tout début de la hernie, elle est indirecte donc elle touche votre cordon spermatique mais aussi plein d'autres nerfs donc il est probable que, grossissant encore, elle ne vous complique encore davantage l'existence". Que veux-tu que je réponde à cela sinon que je n'ai qu'une hâte, c'est qu'on en termine de tout ça ! Tope là donc ... Bim boum badaboum, il me débrouille un rendez-vous avec l'anesthésiste le lendemain matin et me souhaite une bonne journée en me précisant que si je fais bien attention, je peux envisager d'aller travailler éventuellement. Oui mais ça, c'était avant ce qui est arrivé après ...

Après une soirée de lundi un peu houleuse avec Zolimari où nous avons eu une discussion qui m'a permis de lui faire remarquer qu'être véléitaire n'apporte pas grand chose, je me lève mardi matin avec un mal de crâne que tu n'imagines pas. Mais pas la petite migraine de bleu bite, le mal de tête à te taper la tronche contre un mur en te disant que ça te fera toujours plus de bien. Ajoute à cela des températures caniculaires, me voilà parti pour mon rendez-vous avec l'anesthésiste. Et là, ça a été dur ...
Déjà, j'arrive en sueur. On me prend ma tension et je suis à 15/11 ce qui affole tout le monde [bah oui mais bon, ça fait trois jours que je suis dans les hôpitaux et je sais que je vais me faire opérer, faut pas trop s'étonner]. Bref, on discute, on m'explique qu'il faut me calmer et là, j'ai le malheur de signaler que je suis porteur d'une maladie cachée du sang, la maladie de Willebrand. En gros, je te la fai simple, je coagule moins que toi mais je ne suis pas héophile pour autant. Ah oui mais ça, pour l'anesthésiste, c'est pas possible et il me demande les compte-rendus de mes consultations avec mon hématologue. Sauf que ... je n'ai jamais vu d'hématologue ! Je sais que j'ai cette maladie, mon médecin le sait aussi et agit en conséquence [il évite les trucs qui fluidifient trop le sang] et puis voilà. "Ah mais si je n'ai pas ça, on ne va pas pouvoir mon p'tit monsieur, faut comprendre ça hein". Moi, j'ai la tête qui va exploser, l'autre elle me prend la gueule avec un truc que je n'ai pas ... comme j'ai eu la présence d'esprit de conserver mon rendez-vous chez le médecin l'après-midi, je lui explique qu'il va lui envoyer tout ce qu'il a en sa possession.
L'après-midi, avec toute la peine du monde, je me rends chez mon médecin qui, devant mon état, m'arrête d'office pour la semaine et me dit que sur la maladie de Willebrand, je suis à un stade très très infime qui ne justifie pas la panique du matin. Il me donne le papier que je vais leur envoyer le soir même. En revanche, il me dit "Dites donc, j'vous ai pas demandé de freiner un peu là ... vous avez vu dans quel état vous êtes ? Cette tension, c'est pas possible. Et là, vous me faites une belle sinusite en plus ! Pas étonnant que vous ayez mal à la tête ... REPOSEZ-VOUS !"
Je rentre chez moi à moitié conscient, il fait 1900° partout, je mange une glace pour me rafraichir et c'est pire que tout puisque ça me donne envie de vomir, ce qui avec les douleurs à l'abdomen me manquait finalement ... J'envoie un texto à Zolimari vers 17h30 en lui disant "Je crois que je ne vais vraiment pas bien". Il arrive en catastrophe vers 18h15, me fout sous la douche, prend ma température et commence à beaucoup s'inquiéter. Je ne tiens pas debout, je suis plus blanc qu'un baril d'Ariel et il appelle le médecin que j'avais vu quelques heures plus tôt : ils conviennent qu'il n'y a pas d'autre solution que d'aller aux urgences. A contre-coeur, je cède puisque là franchement, je n'ai plus la force de me battre ...

To be continued