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une vie de tto
11 septembre 2023

Sifflets et tremblements

11-09-2023

Sans faire de raccourcis exagérés [j'ai lu chez les démocrates populaires qu'on était au début de la révolution roumaine ... c'est dire si rien n'est censé là dedans], l'image pique un peu et témoigne d'une seule chose : la rupture.

A l'inauguration de la Coupe du monde de rugby organisée en France, voici donc que sitôt installé à la tribune, le Président de la République a été sifflé, hué, conspué ... jusqu'à ce qu'il se lance en improvisation sur des encouragements pour le XV de France.

Les contempteurs du locataire du palais de la rue du Faubourg Saint Honoré ont bu du petit lait mais ces sifflets pourraient bien être aussi ceux qui témoignent d'une chose : la lassitude de toute récupération.

Evidemment, la personnalité d'Emmanuel Macron et son exercice du pouvoir irritent et grattent tant qu'une telle réaction est finalement assez attendue ... sauf dans les rangs de ses conseillers où personne n'a eu assez d'intelligence et d'intuition pour le mettre en garde contre les ravages d'une prise de parole dont il s'était bien gardé au printemps dernier lors de tous les événements sportifs auxquels il a assisté. Le protocole voulait certes que le Président prit la parole comme c'est le cas à chaque fois ... mais les braises de la réforme des retraites sont encore trop vives et les renoncements sinon incartades d'Emmanuel Macron n'apaisent rien. Et c'est précisément cela le problème : la rupture avec les français est profonde sinon quasi irréparable [on rappelle à ceux qui vomissaient François Hollande que leur désir de changement n'était finalement pas heureux ?], la rupture avec celles et ceux qui profitent de toutes les occasions pour récupérer tout n'importe comment en décrédibilisant toute parole et action politique, la rupture avec l'humeur de la population dont je ne cesse d'expliquer qu'elle est inflammable et explosive. Dans ces sifflets, c'est la présence politique du Président de la République qu'il fallait voir alors que 80.000 spectateurs n'avaient pas envie de cette mélasse gluante du calcul politique. Des éditorialistes glosent sur le fait que des gens étaient impatients que le match commence ... oui probablement un ou deux mais l'enjeu est ailleurs. Emmanuel Macron ne parvient plus à user correctement des habits de la fonction ... renforçant ma théorie de ce qu'il ne pourra pas achever son second mandat.

Là où la comparaison avec les sifflets adressés à Nicolae Ceaușescu à Bucarest début décembre 1989 a seulement du sens, c'est en ce que ces sifflets témoignent d'une chose : la rupture. L'issue ne sera évidemment pas la même parce que le contexte est totalement différent et la situation absolument pas comparable même si les porcelaines fragiles se complaisent à croire qu'elles vivent aujourd'hui en France en 2023 en pleine dictature. Les pauvres ... N'empêche : les sifflets comme les casserolades sont une manifestation de colère, d'insoumission, de saturation que les pouvoirs qui les ont affrontés sous-estiment toujours et pensent, à tort, qu'elle ne sont qu'une éruption ponctuelle qui finira bien par passer. Mais il y a, dans l'opinion comme ailleurs, un phénomène de cristallisation. Et là, j'ai la faiblesse de penser que c'est le cas, à l'instar de ce que Nicolas Sarkozy avait minoré en 2011. Emmanuel Macron est mal inspiré/conseillé de ne pas prendre au sérieux tous les signaux de moins en moins faibles qui s'accumulent depuis 2018. Et la liste des calamités qui s'annoncent pourrait bien ne pas arranger les choses.

Que la seule réponse apportée soit celle de l'affligeant Karl Olive qui demande que l'on interdise les manifestations d'humeur lors d'événements d'ampleur me conforte dans l'idée que non, décidément, il y a des gens qui n'ont pas compris que la rupture commençait à devenir totale. Et, de cela, il ne sortira rien de bon.

Tto, pas rassuré

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Commentaires
J
J'ai beaucoup aimé l'humour du roi Charles III, souverain d'une monarchie parlementaire, offrant les Lettres anglaises à notre Prince-Président dont la violence avec laquelle il s'est servi de la Constitution à des fins illibérales pour faire passer sa réforme des retraites. a choqué bien au-delà de nos frontières. Une sorte de leçon de démocratie donnée par un souverain aux pouvoirs partagés à un président qui se prend trop souvent pour Emmanuel-Napoléon XIV.
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