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une vie de tto
5 octobre 2022

Flemminisme

2020 - EDITTO

Ca va mieux en le disant, donc disons-le. Le féminisme est un ensemble de mouvements et d'idées politiques, sociales et culturelles ayant pour objectif de promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes en militant pour les droits des femmes et ce sur le principe fondamental que les hommes et les femmes sont égaux et doivent être considérés comme tels dans la société. En cela, les délires d'Alice Coffin et de Sandrine Rousseau sont déjà une imposture parce qu'ils sont épris d'une idée de revanche par nature annihilatrice des mâles. 

Le terme "féminisme", utilisé en 1872 par Alexandre Dumas fils avec un sens péjoratif dans un pamphlet antiféministe, a été employé et popularisé à partir de 1882 par Hubertine Auclert, militante féministe et suffragiste française, qui lui donne son sens actuel. Mais, les idées de libération et d'émancipation des femmes viennent de bien plus loin et notamment du siècle des Lumières si ce n'est bien avant. On rappellera à cet égard la place et la position de la femme dans le système romain de l'Antiquité.

L’objectif principal de la première vague féministe qui débute au milieu du IXIème siècle est que hommes et femmes deviennent égaux devant la loi. C'est curieux de le dire ainsi mais c'était à l'époque une vraie révolution tant la capacité juridique de la femme était peu équivalente à celle des hommes. C'est elle qui conduira à accepter que le droit de vote devienne universel puisque les femmes en disposeront plus ou moins tôt selon les pays, la France faisant figure de retardataire patenté.

La deuxième vague féministe, qui intervient à la fin des années 1960 avec la naissance du Mouvement de libération des femmes (MLF) et du Women's Lib, a élaboré plusieurs concepts qui entendent rendre compte de la spécificité du rapport de domination exercé par les hommes sur les femmes. C'est à cette période qu'est reformulé le concept de patriarcat, élaboré celui de sexisme et que l'accent est mis sur la sphère privée comme lieu privilégié de la domination masculine : "le privé est politique", Sandrine Rousseau s'inscrivant exactement dans cette lignée. Les revendications touchant au contrôle de leur corps par les femmes - avortement, contraception - sont placées au premier plan mais, plus largement, c'est à la construction de nouveaux rapports sociaux de sexe qu'appellent les féministes de cette deuxième vague. Dans cette perspective, la notion de "genre" entend "dénaturaliser" les rapports entre les sexes.

C'est sous le nom de troisième vague féministe que l'on désigne à partir des années 1990, un large ensemble de revendications exprimées par des militantes féministes issues de groupes minoritaires, dans le sillage du Black feminism. Cette troisième vague initiée aux Etats-Unis se démarque des deux autres vagues précédentes en se voulant moins blanche, moins bourgeoise, moins occidentale et plus inclusive dans la poursuite de la défense des droits des femmes en y intégrant des minorités auparavant délaissées comme les personnes invalides, les personnes au foyer, les personnes racisées, les travailleurs et travailleuses du sexe et les membres de la communauté LGBTQ+.

Voilà pour les bases ... que faut-il donc penser du féminisme brandi comme un bouclier impérissable dès lors qu'il s'agit de protéger la passionaria outrancière Rousseau, conspuée dimanche et elle seule à l'occasion d'une manifestation éminemment féministe puisqu'elle avait pour but d'apporter un soutien nécessaire au combat des femmes iraniennes. Comment ne pas voir dans l'argument féministe un travestissement de la pensée voire une usurpation surtout si l'on déclare publiquement que le voile peut être un "embellissement". C'est le problème des mouches attirées par la lumière des projecteurs, elles loupent le coche en disant tout et surtout n'importe quoi. Pour autant, attaquer Sandrine Rousseau revient à combattre le féminisme ? Bien évidemment non.

Et c'est Julien Bayou qui sonne la charge après avoir été livré aux chiens publiquement, en une minute trente par une femme qui se targue d'avoir recueilli les confessions d'une de ses anciennes compagnes, expliquant que s'il y en avait une il y en avait probablement d'autres ... au mépris de toutes les règles de droit voire même des principes élémentaires de morale et de vie en société. Ah mais on ne peut rien dire parce que Sandrine Rousseau est un étendard féministe ? C'est un peu comme expliquer qu'on ne peut pas critiquer un curé pédophile parce qu'il est l'intercesseur de Dieu sur Terre. Cela n'a rien à voir ... et c'est bien s'abriter derrière une cause en l'abîmant que d'agir ainsi. Si Sandrine Rousseau est féministe, tout ce qu'elle dit ne ressort pas du féminisme, l'exécution de Julien Bayou dont elle est l'auteure n'étant pas exempte d'arrières pensées politiques dans la perspective d'un congrès à Europe Ecologie Les Verts. Dans ces turpitudes politiciennes, où est le féminisme ? Où est le soutien aux femmes iraniennes qui se font exécuter dans les rues de Téhéran et d'Ispahan tous les soirs parce qu'elles laissent leurs cheveux au vent et qu'elles dansent ?

Le féminisme, c'est finalement celles qui en parlent le plus qui en font le moins peut-être. Le féminisme n'est pas, selon moi, la volonté de gommer toute trace de masculinité comme le promeut Alice Coffin, hurlant ensuite au harcèlement parce qu'on lui apporte la contradiction avec pourtant moins de violence que sa proposition sidérante. Le harcèlement, c'est aussi la défense de Sandrine Rousseau quand un compte parodique a toutes les peines du monde à aller plus loin que celle qu'il parodie. 
Certains verront là dedans une flemme intellectuelle qui confine à la malhonnêteté crasse. C'est surtout une usurpation et l'on fait de Sandrine Rousseau un petit phénomène médiatique qui n'est pas exempt de casseroles encore non dévoilées, comme Eric Zemmour un an plus tôt. Julien Bayou n'a pas tort quand il invoque des pratiques maccarthystes, permettant d'éliminer tel ou tel sur la base de rumeurs, de soupçons plus ou moins diffus, voire sur rien du tout. C'est surtout le signe de manœuvres épuratrices qui n'ont rien à voir avec le combat de #Metoo dont on célèbre les cinq ans quasiment jour pour jour. Plutôt que de vouloir hystériser la question, le féminisme, qui me semble aussi naturel que la lutte contre l'homophobie, doit conduire à l'égalité des femmes et des hommes, comme des hommes et des femmes sans oublier les personnes ne se reconnaissant dans aucun de ces genres.

Mais il n'est pas à exclure que je sois un sale connard de mâle dominant toxique, blanc de surcroît [c'est te dire si je n'ai aucune chance de m'en sortir], qui n'y comprend rien et qui devrait se réjouir du totalitarisme espéré par des frustrées ivres de revanche et qui projettent de remplacer le déséquilibre séculaire par pire au motif que c'est bien normal. Donc forcément, Sandrine Rousseau, je lui laisse ses impostures et arrangements peu reluisants, je la laisse continuer à accumuler les inepties et se renier d'une vocifération à l'autre, tout en tombant dans les bras des intolérantes qui mélangent tout ... en oubliant qu'en Iran comme en France, cela n'apporte rien aux femmes qui subissent encore les effets délétères d'un manque de féminisme.

Tto, qui aura toujours été féministe

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Commentaires
J
S'il n'y avait qu'elle mais c'est toute une partie de la gauche française qui s'est embarquée dans une dérive mortifère d'instrumentalisation de toutes les causes, y compris le féminisme, à des fins politiques. Il s'agit moins de défendre la cause des femmes que de s'en servir pour faire tomber des adversaires politiques et, maintenant, comme une forme de boomerang qui lui revient en pleine figure, de s'en servir à des fins de purges internes, comme à la grande époque des purges de l'époque soviétique. Les seules victimes de cette sinistre comédie, ce sont d'abord les vraies victimes sur lesquelles ce cirque politique jette la suspicion et l'opprobre. L'autre effet, et je le mesure de plus en plus au quotidien, c'est que, sous prétexte d'égalité hommes/femmes, les hommes sont peu à peu exclus. L'an dernier, j'étais le seul homme au milieu d'un aréopage de femmes pour parler de l'évaluation de notre établissement; cette année, au Conseil d'administration : 1 candidat, 5 candidates. Certes, ma profession est "féminisée" mais il y a tout de même des limites à la sous-représentation des "mâles". Quand à la mode du non-genre, du iel, etc., ça relève, à mes yeux, de la même masculinophobie latente matinée d'un brin d'homophobie puisque recyclant de vieilles théories nauséabondes de la fin du XIXème. L'essentiel, c'est la chasse au "mâle"... plutôt se dire tout et "non-genr" plutôt que de s'affirmer mâle. Mâle ! Quelle horreur ! Je ne suis d'ailleurs pas étonné de retrouver aux manettes de tout cela, la même frange politique qui gravite autour d'LFI et des Verts et parfois ceux qui se sont opposés au mariage gay parce que "bourgeois". Ces héritiers perdus du Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire sont en pleine dérive, une dérive dont il est à craindre qu'elle ne se retourne, finalement, contre les homosexuels. Le non-genre aurait, en tout cas, sans doute beaucoup inspiré Sartre et cela me rappelle une certaine publicité: http://www.culturepub.fr/videos/elections-appel-au-vote-choix-du-prenom/ qui rappelle que, faute de choisir, c'est la société qui va choisir pour eux, à leur place, et peut-être pas dans le sens voulu.
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J
Merci Tto
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N
Bon j'étais parti pour faire un commentaire qui se voulait drôle mais je n'arrive pas à trouver le bon angle donc je me tais ^^<br /> <br /> <br /> <br /> *Ceci était un commentaire parfaitement inutile du Secrétaire général de la section locale de Pont-à-Mousson de la FVCID (fédération des vains commentateurs inutiles désunis)*
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