Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
une vie de tto
27 septembre 2022

Malheureusement, ce n'est pas la fin du monde

La fin du monde

Depuis plusieurs mois, je lis des esprits pétris d'eux-mêmes bomber le torse en expliquant que si ce n'est pas la fin du monde, cela y ressemble comme si jouer les Nostradamus du XVIIIème arrondissement de Paris servait encore à quelque chose. Hélas, ils ne se fatiguent pas tout en nous épuisant mais, en plus, ils ont tort ... comme souvent.

Oui, les crises s'accumulent et l'hiver avançant rend presque prophétique le "Winter is coming" si cher aux fans de "Game of thrones" à mesure que les inquiétudes sur l'approvisionnement en énergie fossile se précisent. Oui, l'alignement des planètes est tel qu'il est difficile de trouver l'optimiste dans le fracas des diatribes égocentrées, comme s'il était utile de briller dans un tel crépuscule. Aux crises sanitaires, géopolitiques, sociales, générationnelles, militaires, philosophiques et autres vient donc de s'ajouter celle d'un retour fracassant de l'extrême-droite au pouvoir en Italie. Bien évidemment, ce n'est pas un scoop et naturellement, c'est inquiétant puisque c'est un stigmate supplémentaire de la désagrégation démocratique en cours depuis plus de dix ans. Les historiens remettront en perspective les choses quand nous aurons franchi la vague mais, tout de même, le vertige est immense quand on raccroche la succession de crises depuis 2005. Ou alors ... ce n'est qu'un retour normal des choses auquel nous n'étions plus habitués, bercés que nous fûmes par le chant de la mondialisation heureuse en oubliant les ravages environnementaux et sociaux qu'elle chariat dans son sillage. Oui, la vie est plus belle pour ceux qui en profitent que pour ceux qui la subissent.

Contrairement à l'idée reçue, ce n'est donc pas la fin du monde. C'est la fin des illusions et de la berceuse ankylosante avec laquelle chacun fut biberonné depuis tant d'années. En somme, c'est la fin d'un monde comme chacun s'est cru à la croire au sortir des confinements Covidiens. Pour autant, il n'est pas certain qu'il soit plus sympathique que celui dont les grincheux ne supportait plus l'équilibre, préférant voter pour des partis aux relents totalitaires mâtinant leurs programmes de mesures de gauche infinançables mais servant de cache-sexe pour mieux faire passer une rupture destinée à servir leurs intérêts propres. Les révolutions n'ont toujours été que bourgeoises.

Le trouble qui s'empare de tous et toutes, sur à peu près tous les sujets et quel qu'en soit la nation, ouvre la voie aux populismes de tous bords et ragaillardit les fascistes désireux de prendre leur revanche. La paresse intellectuelle, conduisant à donner la parole à des Mathilde Panot, des Sandrine Rousseau, des Olivier Faure, des Schiappa, des Eric Ciotti, des Sébastien Chenu, des Eric Zemour, contamine les esprits avec un prêt-à-penser nauséabond qui propose des solutions simplistes à des problématiques qui ne le supporteront pas. En ces temps obscurs, les illusions sont factieuses et les renoncements coupables puisque c'est d'exigence dont il faut faire preuve pour parvenir à trouver les voies de passage. Oh bien sur, on m'expliquera que l'exemplarité devrait prévaloir comme si le recours à l'Être suprême en 1794 avait permis d'éviter que des têtes tombèrent.

En d'autres termes, pour hasardeuse et inflammable que soit la situation, elle ne diffère pas vraiment de situations antérieures : la crise ukrainienne est-elle si différente de celle des missiles cubains des années 60 ? La montée des fascismes en Europe est-elle différente de celle constatée il y a un siècle ? La crise économique actuelle dispose-t-elle d'un caractère inédit alors que le monde a déjà connu la raréfaction des ressources et denrées alimentaires ? Bref ... le seul problème dans tout cela, c'est qu'avec un peu de culture historique, tu sais déjà comment tout cela va tourner et ce ne sera clairement pas l'apocalypse.

Meloni va composer avec la réalité comme Salvini avant elle et d'autres encore. Poutine va finir par se replier ou se faire déposer. Le monde va connaître une année 2023 de splus sombres assurément tant la crise économique va ravager l'ensemble des économies. La rue va finir par exploser en France de sorte qu'il conviendra alors de prendre conscience de l'épuisement d'un peuple que l'on soumet à tension depuis plus de vingt ans. Mais là encore ... est-ce que cela sera fondamentalement annonciateur de la fin du monde ? Naturellement pas et tu trouveras, à cette occasion comme avant, des opportunistes qui tireront leur épingle du jeu pour profiter des circonstances. Ca aussi, c'est un grand classique des crises passées.

Tto, qui ne dit pas qu'il n'y a pas de raison d'être angoissé ... juste que c'est un grand classique

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
Archives
Publicité