2020 - POST ITAinsi donc, après avoir essuyé le rejet financier, j'ai un peu vécu cet échec comme un abandon, comme si finalement avec Zolimari nous avions perdu quelque chose que nous n'avions pas encore, comme s'il s'était agi d'un enfant que nous avions tant voulu à deux et que nous n'aurions plus. C'est curieux et j'ai moi-même trouvé cela excessif mais je l'ai vraiment vécu ainsi.

Dans ces conditions, que l'on m'appelle pour me dire que je suis potentiellement intéressant pour un autre poste, tu imagines à quel point cela a tout ravagé sur son passage. C'est d'autant plus certain que j'ai joué le jeu à fond à la Compagnie chérie au point que j'ai accepté de passer un "assessment", une sorte de mise à l'épreuve sur toute une journée pour voir si j'avais vraiment les épaules que je prétends avoir. La journée fut rude mais elle ne m'a pas surprise puisqu'il en est ressorti que j'avais des nerfs en acier, que j'étais hyper adaptable, très volontaire voire trop et surtout que j'étais parfois sans filtre au point d'oublier quelques conventions dont j'exprime sans regret ne pas vouloir m'embarrasser. Avec en plus une étude psychologique qui faisait apparaitre le fait que j'étais très caméléon au point que l'on ne savait pas vraiment comment me saisir, autant te dire que j'en ai entendu des lieux communs à mon sujet mais j'ai coché la case soi-disant préalable à toute promotion qui allait venir inéluctablement.

On me voulait ailleurs ... mais pas seulement. C'est toujours comme cela, j'ai eu chemin faisant une autre proposition ... moins alléchante mais au moins, cela permettait de faire courir tout le monde sauf la Compagnie chérie de laquelle j'ai, chemin faisant, fini par me détacher en comprenant que les paroles étaient creuses.

Comme si cela ne suffisait pas, je me suis chopé un sacré Covid au point que j'ai cru à un moment que j'allais crever, vraiment. Impossible de respirer, d'avaler, impossible de dormir pendant quatre jours ... ce n'est qu'à la faveur d'un peu de cortisone que j'ai récupéré mais cela m'a laissé bien par terre à la veille des fêtes de fin d'année. Et surtout, c'est sous l'emprise du "Chinese virus" que j'ai passé mon dernier entretien qui s'est avéré concluant puisque j'ai été pris, m'autorisant alors à avoir des prétentions salariales un peu poussées [Zolimari m'a dit "Nan mais t'es pas sérieux, tu ne vas pas demander ça !!!!" ... et cela a été accepté]. Bref, j'ai annoncé le 14 décembre au soir à ma cheffe que j'allais partir dans les trois mois sans lui laisser la possibilité de me retenir, lui faisant ainsi bien comprendre qu'elle appartenait au passé. Le lendemain matin, j'ai prévenu mon équipe alors que je m'apprêtais à prendre un Eurostar pour aller m'éclater à Londres. Je m'en souviendrais de leur annoncer la terrible nouvelle pour eux, un peu désolé mais tellement soulagé de quitter ce boulot un peu toxique.

Le mardi suivant, pour faire bonne figure, ma cheffe a tenu à organiser un repas de Noël au cours duquel elle a annoncé mon départ, n'arrivant pas à trouver une larme ... devant les yeux stupéfaits de mes ennemi(e)s sidéré(e)s. Les fêtes de fin d'année pouvaient débuter ...

To be continued