Il y a quelques mois, au détour d'un échange épistolaire avec l'un de mes lecteurs qui me fait l'amitié de me suivre depuis longtemps, le verdict est tombé : "Mais Tto, tu es probablement le dernier blogueur historique qui publie tous les jours". Ah ... alors, franchement, ce n'est pas totalement vrai à la lumière de l'année écoulée puisque je me suis abstenu pour des raisons diverses plus de 90 jours mais peut-être que ce n'est pas totalement faux. Ca fait un peu ...

... oui dinosaure. Et tu sais ce qui arrive aux dinosaures ? Ils s'éteignent.

Bien que la mode ait cessé, même si l'intérêt pas toujours au rendez-vous et probablement que l'époque oblige à recourir à des formats plus courts et directs, il n'en demeure pas moins que je continue à croire au format de la page blanche du matin où coucher ce que j'ai dans la tête m'est utile. Oui, je ne prétends pas que cela le soit pour tout le monde, mais pour moi c'est le cas. Quand j'ai commencé cette aventure, j'avais envie de partager ... envie qui perdure aujourd'hui ce qui fait que je continue, parfois rassuré par les retours que ce que j'écris provoque, par les chiffres d'audience et par le fait que le ton badin et léger se combine assez bien avec la profondeur et l'opinion.

Voilà aujourd'hui 16 ans que j'ai commencé à écrire ici. Qui eût cru que j'aurais tant de choses à dire en seize années ? Qui croit encore que j'ai encore des choses à raconter ? Finalement, la question n'est pas là puisque c'est bien de partage dont il s'agit. Certes, il est à sens unique [c'est probablement la seule expérience de ma vie où je supporte ce sens unique que j'essaye d'éviter ailleurs] et c'est très bien ainsi. Mais s'il faut se dire les choses en face et du plus profond de moi-même, j'ai une conviction : j'ai encore énormément de choses à partager de sorte que cet anniversaire ne sera probablement pas le dernier.

Seize années d'écriture quasi quotidienne, seize années de partage et seize années qui sonnent comme un journal intime, une tranche de vie d'un garçon qui se pose beaucoup trop de questions mais qui a à cœur de n'être rien d'autre que ce qu'il est au travers de ces lignes. Les polémiques et procès sont légion mais force est de reconnaître que je ne joue pas un rôle, je n'en ai pas la force ni le temps. J'ai simplement l'envie de partager avec toi, lecteur qui me fait l'amitié d'être toujours amateur, ce qui m'émeut, ce qui me touche, ce qui m'atteint, ce qui me réjouit, ce qui me plaît, ce qui me met en colère, ce qui me concerne, ce qui me fait voir le monde tel qu'il est. Et en cela, UNE VIE DE TTO est un espace quasi-unique [mais j'avoue n'avoir pas cherché dernièrement si un équivalent existait] sur une telle longueur. Oh bien sur, tout est perfectible et mon langage ankylosé dans une formation juridique t'oblige à supporter des phrases longues comme ma b...arbe, des mots surannés et une syntaxe aussi lourde que ce que m'annonce ma balance quand j'ai le courage de lui monter dessus. C'est comme ces fichus crochets dont j'adore abuser alors qu'ils rendent le propos encore plus nébuleux.

Avec le temps, j'ai trouvé une ligne. D'abord bulletin paroissial, UNE VIE DE TTO a muté en journal de l'époque aux interactions nombreuses pour atterrir sur un journal intime parce que j'ai précisément mis davantage d'intime mais pas au sens des OnlyFans et autres comptes NSFW. Non, les quelques éléments dénudés me concernant existent toujours [à toi de les retrouver] mais ce n'est pas le propos. Mon rapport avec mon corps m'interdit de considérer qu'il y aurait là un attrait suffisant pouvant pallier le discours. Non, depuis des années, je te parle de l'essentiel. Je couche des mots sur des maux et ça fait des étincelles mais c'est finalement ce que je cherche. A l'instar de certains auteurs, je suis à la recherche de continents perdus que je retrouve parfois à la faveur de contacts avec certains. Avec le temps, Zolimari a appris à ne pas y voir des rivaux potentiels.

Depuis seize ans, les émotions ont été nombreuses. Certes, il s'agit d'une vie de Tto et pas de la vie de Tto. Pourtant, je suis Tto [ce surnom donné par mon frère est devenu une marque, ce surnom que je crois 90% ne parvient toujours pas à prononcer correctement] et si je ne te raconte pas tout, c'est parce que tout n'est pas racontable voire que j'ai accepté de ne pas lever le voile sur certaines parties de ma vie par respect, par sécurité, par devoir, par fidélité. C'est dire si derrière le rideau on trouve des trucs spectaculaires.

Quoi qu'il en soit, voilà donc seize ans que j'écris ici, et seize ans ça se fête !

Tto, qui va bientôt sortir de l'adolescence épistolaire