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une vie de tto
23 avril 2013

La semaine du BAMBOU MAGIQUE : Le porno fait jouir et mourir

LA SEMAINE DU BAMBOU MAGIQUE - porno

Le mardi, tout est est permis comme on disait quand tu étais jeune, non ? Alors tant mieux parce qu'aujourdh'ui, on va parler pornographie [ce qui est finalement assez peu surprenant dans une semaine du BAMBOU MAGIQUE].

Et aujourd'hui, le BAMBOU MAGIQUE ne va pas faire dans la dentelle parce que le regard que l'on peut porter sur le porno est soit très complaisant [et les Tumblr sont là pour ça ... y compris celui de ton Tto], soit plus distancié avec le recul qui va bien juste histoire de prendre conscience que derrière les litres de sperme et les heures de pénétrations, il n'y a pas que de l'orgasme mais une infinie détresse qui inquiète aujourd'hui. En effet, aux États-Unis, la vague de suicide dans le porno gay est impressionnante : elle touche des réalisateurs, des acteurs en fin de carrière et d'autres qui sont dans la fleur de l'âge. Il en résulte une véritable interrogation, une appréciation critique qui conduit aussi à se demander ce qu'il se passe en matière de stéréotypes, y compris au sujet des roux.

Miklos & Knight

Arpad Miklos il y a quelques mois, Erik Rhodes l'année dernière ... la liste est longue : le réalisateur de film John Bruno, Roman Ragazzi avant, Wilfired Knight [porno star française qui avait arrêté sa carrière de dix années et qui était quand même beau comme un dieu], c'est l'hécatombe dans le porno US et probablement ailleurs même si l'on n'en parle pas beaucoup. Au moins, aux États-Unis où le porno est réalisé à une échelle industrielle, la succession prend un tour assez impressionnant et provoque chez ceux pour qui ces acteurs étaient plus familiers, un tour un peu particulier. Finalement, le porno a fait en sorte qu'un partage d'un autre type est intervenu. Si ce ne sont pas des stars, on les a vus dans ce qu'ils avaient notamment de plus intime et c'est certainement pour cela que leur disparition, au delà du fait qu'ils étaient tout sauf mal fichus, prend une résonance particulière.

Les causes sont diverses certes ... le mal-être de certains, l'absence de reconversion pour d'autres, les déceptions sentimentales, l'impossibilité de regarder en face une situation sérologique héritée des années de tournage où les protections volent en éclat au gré des demandes toujours plus hard-core des spectateurs qui prennent des risques par procuration ... Voila le triste tableau de la pornographie qui laisse sur le côté et dans le fossé les égéries qu'elle fabrique, qu'elle exploite, qu'elle saigne finalement jusqu'à bout. Certains diront qu'elle les encule à sec et sans ménagement pourvu que le film se vende, qu'il génère des téléchargements payants, l'homme qui jouit on verra plus tard, ses états d'âme ne sont qu'un obstacle au mercantilisme ambiant et nécessaire des grands studios qui courent toujours plus vite et toujours plus fort pour agréger davantage de vues, davantage d'abonnements ... le porno est une course folle que personne ne semble plus maîtriser.

Et sur le carreau du porno gay, restent donc des hommes qui font semblant de se donner du plaisir, d'exciter l'oeil complice du spectateur qui se tâte, doper le desir de celui qui se laisse divertir par leur cul accueillant ou leur sexe gonflé d'une semence qu'il faudra faire jaillir correctement, en abondance et avec le bon angle une fois qu'il l'aura sucé, pris par derrière, en levrette et avec deux doigts. Maintenant, il est impensable qu'après avoir joui, il ne retourne pas le pilonner avec sa bite pleine de jus histoire d'exciter ce qui électrise le spectateur avide de ne pouvoir raisonnablement le faire sauf à prendre le risque maximum d'une contamination VIH s'il n'est pas certain du statut sérologique de son partenaire. La procuration se monnaie cher, les dollars fusent tant que le sperme coule quitte à les détruire en broyant leur intimité, en destructurant leur vie, en consommant aussi quelques substances dopantes pour tenir la route et le rythme infernal des tournages comme une course en avant, à corps perdus.

Wilfried Knight

Wilfried Knight est le dernier de la trop longue liste ... Il avait 37 ans [comme moi], il était porno star depuis 10 ans [pas comme moi] et avait tourné dans de nombreux films que j'avais vu. Il était très beau, très sensuel, très désirable ... et c'est comme assez vertigineux de se dire qu'un bomec comme ça a mis fin à ses jours. Certes, son geste s'est expliqué par la déception amoureuse d'avoir vu partir son homme avec lequel il n'a pas réussi à se marier du fait des blocages [dont la France n'a pas le monopole] législatifs du moment.  «À la fin de mes études, mon visa allait expirer et j’aurais été renvoyé en Europe. Il n'y avait pas d'autre alternative. Encore une fois, ça n’a pas d’importance que le mariage gay existe en Californie ou à Washington si quand l'un des deux membres du couple n’est pas Américain, le mariage n’est pas reconnu. Par conséquent, si vous êtes amoureux mais pas hétéro, vous êtes baisé.» Comme ils ne pouvaient plus vivre ensemble, son homme était reparti à Vancouver et a si mal vécu leur séparation qu'il s'était donné la mort auparavant. Wilfried n'a pas supporté son départ et l'a suivi ...
Pour mémoire et hors les pornos que tu trouveras encore sur le net avec cet acteur tant actif que passif, il avait tourné dans ce clip de Madonna ...

 

Bien sur, on dira que cela n'a rien à voir avec le porno mais quand même ... la coïncidence commence à devenir troublante d'autant plus que pour d'autres, les raisons du départ ne sont pas expliquées. Arpad Miklos n'a pas expliqué pourquoi cela devenait trop dur ... Il était escort boy très connu, il tournait moins du fait d'un âge avançant ... Certains y voient là une explication : l'age. On parle beaucoup du suicide chez les jeunes homosexuels partout sur la planète, les statistiques commencent à être nourries. Mais quid de ceux qui avancent dans l'age ? Quid de ceux qui vivaient à raison de leur plastique irréprochable liée à un âge favorable qui, le temps passant, le sont moins ou luttent encore plus pour maintenir leur attractivité ? Quid de ces pauvres hommes qui vivent leur maturité comme un naufrage, comme l'obstacle insurpassable à leur consommation sexuelle parce qu'il ne sont pas parvenus à trouver d'autres relais ? Et quel autre relais pour une porno star ? Construire une vie de couple ? Reconnaissons que c'est pour le moins assez difficile ... pas impossible mais compliqué quand on enchaîne les tournages pendant tout un week-end avec plans buccake et no-safe à gogo. On comprend donc la détresse et on n'a pas trop de mal à imaginer la solitude qui est la leur, celle qui amène, un soir de désespoir où l'on se sent moins bien qu'un autre, à commettre l'irréparable.

Les pornostars sont les durs travailleurs de nos fantasmes lubriques, de nos séances masturbatoires enfiévrées et une fois qu'on a joui, on les oublie et ils restent sur le côté. Sauf qu'un jour, ils y restent complètement. Le porno s'en fout, il y a des tonnes de jeunes mecs avides de prendre la place encore chaude de celui qui se fera une belle carrière sous le soleil du projecteur illuminant la chevauchée à laquelle ils sont contraints en mimant une jouissance unique à chaque fois que le sexe de leur partenaire entre en eux. Oui le porno s'en fout, la chair à canon est abondante et ne risque pas de se tarir de sitôt. Le porno est le roi, le maître qui saoule les corps, les exploite et les utilise jusqu'à les jeter comme le kleenex enduit de semence que l'on jette négligemment une fois l'office fait.
On est tous des hypocrites : le porno véhicule son lot de tragédies, de vies brisées et de stéréotypes. Il formate insidieusement la sexualité [les hétéros qui ne sodomisent pas leur copines sont devenus has benn depuis les années 90 à force de voir, sur CANAL+, les films en faire un passage obligé] en normant celle-ci au point qu'aujourd'hui, il est normal de jouir sur l'anus de son partenaire et de rentrer le sperme même si cela n'est rien d'autre que la pratique la plus propice à la transmission du virus du SIDA. Pas grave, ça fait bander, ça fait jouir ...

LE PORNO AIME-T-IL LES ROUX

Le porno ignore aussi certains. T'es tu demandé combien d'acteurs roux faisant du porno tu as croisé ? Ici, tu pourras lire toute une enquête sur cette question existentielle et finalement, aussi révélatrice qu'importante encore que. « Le fait qu’on ne trouve pas de roux dans le porno, ça montre la standardisation de malade qu’il y a dans ce milieu. Même un roux, on n’en trouve pas ! Ce n’est pourtant pas subversif, un roux ! C’est DINGUE! » déclare Judy Minx qui tourne depuis longtemps et nous explique que, finalement, dans le porno hétéro, ce sont toujours les qui nze même qui tentent, comme ils peuvent, de bander toujours autant sur des plateaux aux productions improbables devant 15 mecs qui font ça comme s'ils enfilaient des boulons chez Renault. Alors, comme il n'y a au mieux que 2% de la population qui est rousse, tu imagines bien que le nombre de porno-stars rousses va attendre pour lever. Pourtant [et je te le confirme], les roux ont une vie sexuelle comme les autres et souvent probablement meilleure que celle des autres à raison, surtout pour les garçons, de ce barrage de la couleur des cheveux.
Le porno n'aimerait donc pas les roux ... Oui mais tout le porno : le porno gay en serait friand ! "Des p’tits rouquins fans de sexe anal, de fellation et de levrette brutale! Regarde-les se faire péter leur petite rondelle !", voila comment on aguiche sur des sites de vidéo en streaming ... Les roux sont souvent dominants dans certains pornos ou extrêmement passifs parce que leur fragilité supposée sert d'excuse ... 

Le porno a encore de beaux jours devant lui et sert toujours de vecteur de démocratisation de tel ou tel média. Gageons qu'il permettra, peut-être, un jour de faire sauter quelques barrières et surtout que l'on parvienne à en discuter profondément ... avec tout ce qu'il trimballe ce porno. Certes, c'est singulier de venir dénoncer quelque chose sur lequel je vais jouer toute la semaine en aguichant mon lecteur, en usant des ficelles [grosses et juteuses] du porno pour en faire des tonnes tout en expliquant que c'est le pire. Soyons clair : la semaine du BAMBOU MAGIQUE existe parce que j'aime le porno et je conçois difficilement un monde sans. Je demeure persuadé qu'il est utile pour autant qu'on le prenne avec tout ce qu'il implique et qu'on garde bien à l'esprit que s'il fait jouir [ce qui est sa finalité première], le porno est un rideau derrière lequel on meurt et on stigmatise. C'est le reflet de la société certes mais exacerbé parce qu'il touche à l'intime, au sexe et donc à chacun de nous. En cela, il est à manier avec précautions. Oui, le porno fait jouir et mourir parfois.

Tto, pornophile avant d'être pornophage

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Commentaires
G
J'ai toujours éprouvé une certaine fascination pour les acteurs pornos, je me demande toujours quelle personnalité se trouve derrière la plastique impeccable et plus ou moins à mon goût. Cette vague de suicides apporte un éclairage, partiel, incomplet, biaisé peut-être aussi, mais elle dit bien que rien n'est aussi rose que la chair que l'on nous montre à longueur de bits... (il n'y a pas de faute de frappe).
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M
Bizarre, tu dois te sentir coupable quand tu décroches ton téléphone parce que certains cadres Orange sautent par la fenêtre ?<br /> <br /> Je suis vraiment sceptique sur le lien de cause à effet.
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