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une vie de tto
10 novembre 2023

Les petites histoires de la grande

5 infosAujourd'hui, je ne vais pas te raconter d'histoire, mais la grande Histoire. Ce n'est pas que ... mais quand même, tes scores au Trivial Pursuit et tes difficultés à ravir des portions jaunes m'inquiètent suffisamment pour que nous sacrifions, aujourd'hui, à cinq faits historiques que tu n'avais pas forcément.

1/ On parle beaucoup de l'Etat d'Israël ... Mais le 9 novembre 1952, Israël perd son premier président, Chaim Weizmann, âgé alors de 77 ans. Leader charismatique, Weizmann a accompagné la démarche de création de l'état sioniste de la Déclaration Balfour de 1917 à la reconnaissance de l’État d’Israël en 1948, par le président Truman. Alors Premier Ministre, David Ben Gourion suggère de lui désigner comme successeur ... Albert Einstein. Et pourquoi ? C'est selon lui "le plus grand de tous les Juifs, peut-être le plus grand des hommes". Citoyen américain, Albert Einstein apprend la nouvelle dans les pages du New York Times, un télégramme venant confirmer l'information plus tard dans la journée. Nerveux, le savant considère que c'est une mauvaise idée, confiant parait-il à sa fille ensuite "Si je devais être président, j’aurais parfois à dire au peuple israélien des choses qu’il n’a pas envie d’entendre."
Le 18 novembre 1952, Albert Einstein présente son refus officiel, en bonne et due forme, dans une lettre à l'attention de l'Ambassadeur d'Israël aux Etats-Unis :

"Cher monsieur l’Ambassadeur, J’ai été profondément ému par l’offre qui m’a été faite au nom de notre État, Israël, mais aussi triste et bouleversé car il m’est impossible d’accepter cette offre. M’étant, toute ma vie, consacré au monde des objets, je n’ai, ni la capacité naturelle, ni l’expérience nécessaire pour m’occuper du monde des hommes et pour occuper des fonctions officielles. c’est pourquoi, même si mon âge avancé n’avait pas, de toute façon, limité mes forces, je n’aurais pas été en mesure de remplir les obligations d’un tel poste. Tout ceci est très pénible pour moi, et ce, d’autant plus, que mes rapports avec le peuple juif sont devenus la chose à laquelle je suis le plus attaché depuis que j’ai pris conscience de la fragilité de notre situation au sein des nations. Alors que nous pleurons l’homme qui, dans des circonstances particulièrement tragiques, a si longtemps porté sur ses épaules le poids de notre destin et le fardeau de notre lutte pour l’indépendance [le Président Chaim Weizmann], je souhaite de tout cœur qu’il se trouve quelqu’un qui puisse, du fait de ses activités passées et de sa personnalité, assumer cette lourde et difficile tâche." - Albert Einstein.
Du fait de ce refus, Ben Gourion niera avoir proposé la candidature d'Einstein.

2/ Véritable étendard de la culture française, le croissant n'est pourtant pas une invention de la patrie des délices boulangers et pâtissiers. L'existence de l'ancêtre du croissant [le kipferl] remonterait au XVIIème siècle dans les pays de l'Europe de l'Est, mais sans que l'on soit parvenu à identifier la recette salée ou sucrée. Ce que l'on sait, c'est qu'il s'agissait d'une pâte à brioche. Plus précisément, ce serait en 1683, pendant que les Turcs assiègent Vienne, qu'un boulanger prénommé Adam Spiel donne l'alerte au moment d'une attaque ottomane à l'aube qui permet de repousser l'envahisseur. Pour commémorer cette victoire, de petits croissants appelés "Hörnchen" furent confectionnés par les boulangers de la ville, rappelant ainsi la forme du symbole ottoman. À Paris, les premiers kipferls sont vendus au 92 de la rue de Richelieu entre 1837 et 1839, quand les Autrichiens August Zang et Ernest Schwarzer y ouvrent la Boulangerie viennoise. Leurs versions des kipferl en forme de croissant et des kaisersemmel [pain kaiser ou petit pain de l'empereur] ont vite inspiré de nombreux imitateurs, le croissant fait de pâte à brioche devenant quelques années plus tard un pain habituel pour les parisiens.
Les historiens gastronomiques spécialisés dans la cuisine française observent que la recette actuelle du croissant n'est devenue un symbole culinaire français qu'au XXème siècle, après que les boulangers parisiens eurent remplacé la pâte à brioche du kipferl par une pâte feuilletée levée typiquement française.

3/ Les conflits armés sont toujours uniques ...
On croit souvent, par nombrilisme, que le conflit armé le plus long fut la Guerre de Cent Ans, qui ne dura pas 100 printemps mais 116 années en réalité. Et pourtant non, le record ne se trouve pas là et de loin : la guerre la plus longue de l'Histoire s'est déroulée de 1651 à 1986, soit 335 ans. Plus de trois siècles !! Voilà le temps qu'il a fallu pour que l'opposition entre les Pays-Bas et les Iles Scilly puisse se résoudre. Mais l'autre curiosité est que ce conflit n'a fait aucune victime. Les îles Scilly, également nommées Sorlingues, sont un archipel situé en mer Celtique, et à l'ouest-sud-ouest de la péninsule de Lizard, en Cornouailles, dont elles ne sont éloignées que de 45 kilomètres, pour une superficie de 16,33 km². Au cours de la Deuxième guerre civile anglaise, la flotte royaliste, basée dans les Sorlingues, causait de gros dégâts aux navires néerlandais, alliés aux Parlementaires. Le 30 mars 1651, l'amiral néerlandais Maarten Harpertszoon Tromp demande réparation aux royalistes pour les vaisseaux et biens néerlandais qu'ils avaient pris, et n'ayant reçu de réponse satisfaisante, déclara la guerre aux Sorlingues, d'après une lettre datée du 17 avril de la même année. Cet événement tomba dans l'oubli jusqu'à ce qu'en 1985, Roy Duncan, historien et président du Conseil des Sorlingues, écrive à l'ambassade néerlandaise à Londres pour dissiper le mythe prétendant que l'archipel et les Pays-Bas étaient toujours en guerre. Le personnel de l'ambassade s'apercevant alors que le mythe était fondé, un traité de paix fut officiellement signé le 17 avril 1986 ! Intégré au comté non métropolitain de Cornouailles jusqu'en 2009, l'archipel est depuis une autorité unitaire sui generis du Royaume-Uni mais reste rattaché au comté cérémoniel de Cornouailles.

4/ Les services secrets américains sont garants de la sécurité du Président des Etats-Unis. Pour faciliter les échanges et coder un minimum les transmissions, ils utilisent des raccourcis. S'agissant du 45ème Président des Etats-Unis, Le Secret Service, qui est chargé d’assurer la sécurité du président et de sa famille, leur donne des noms de code à tous. Tous les surnoms commencent par la même lettre. Pour la famille Trump, c’est la lettre M. Donald Trump a été baptisé "Mogul" [autrement dit "magnat" en français]. Son épouse, Melania Trump, était désignée comme "Muse" et sa fille, Ivanka, "Marvel". Le Vice-Président Pence avait "Hoosier" comme nom de code, son épouse "Hummingbird" [soit "colibri" en français]. Barack Obama était "Renegade" et Michelle Obama était "Renaissance". Pour les époux Clinton, Bill était "Eagle" [un aigle] et Hilary "Evergreen" [désignant les plantes à feuilles persistantes !!!].

5/ Emblème de la France et de Paris, la Tour Eiffel regorge également d'anecdotes parfois méconnues. Si tu sais déjà que sa hauteur varie selon les saisons [elle est plus petite l'hiver et plus grande l'été, du fait de la dilatation des métaux], tu sais déjà qu'on a essayé de la vendre et qu'elle fut promise à plusieurs destructions. Mais tu ignores peut-être que la Tour Eiffel aurait bien pu s’appeler … la tour Bonickhausen. En effet, l’ingénieur Gustave Eiffel [qui n'a pas inventé la Tour mais en a repris les plans auprès des concepteurs ingénieurs initiaux Maurice Koechlin et Émile Nouguier, appuyés par l'architecte, Stephen Sauvestre], ayant participé à la construction de la Tour Eiffel à Paris n’est pas né sous le nom que l’on connaît aujourd’hui. Sa famille étant d’origine allemande, son nom de naissance est Gustave Bonickhausen. Seulement voilà ... après la défaite de 1870, il a fallu trouver un nom de consonnance moins germanique. Ses démarches engagées auprès du Conseil d’État pour changer de patronyme ont fini par être acceptées en 1881, soit quelques années tout juste avant la conception puis la construction de la Tour. 
De toute son histoire, la Tour Eiffel n’a été fermée au public qu'à trois occasions : lors de l’épidémie de Covid-19, à l’occasion des guerres de 1914-1918 et pendant le conflit de 1939-1945. Pendant la Première Guerre Mondiale, elle a servi de centre d'écoute des radios allemandes et a permis d'identifier un lieu d’attaque déterminant pour la bataille de La Marne. Lors de la Seconde Guerre mondiale, les Allemands ont occupé la Tour pour utiliser l’antenne située à son sommet. Libérée en 1944, elle a été utilisée par l’armée américaine comme lieu de détente : une boîte de nuit a été installée au premier étage, et n'a été rendue à la France qu’en 1946. Le passé militaire du monument n'est pas révolu : un bunker est installé à son pied.
Enfin, lorsque l’on regarde la Tour Eiffel, on ne voit qu’une seule couleur sur tout l’édifice. C'est pourtant une illusion d’optique ! Pour que la couleur paraisse uniforme vu d’en bas, Gustave Eiffel a exigé d'utiliser trois teintes, du plus foncé en bas au plus clair en haut.

Tto, à qui tu dois ta victoire au prochain test de culture générale

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