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une vie de tto
25 février 2016

J'ai trop de goût pour les autres pour supporter qu'ils ne me dégoûtent

"Nan mais, il dit la même chose que toi !!" m'apostropha Zolimari tandis que nous regardions "Le Divan" consacré à Pierre Bergé. Pour flatteuse que soit cette constatation un peu exagérée, elle m'a amené à réfléchir durant l'émission et après.

Goûts et mépris

C'est à l'occasion de l'évocation du mépris que Bergé nourrissait pour les médiocres qu'il a croisés ou encore au moment où il expliqua que les goûts peuvent évoluer dans la vie mais les dégoûts persistent au point de ne pouvoir changer qu'effectivement, j'ai concédé une similitude de vue sur ces sujets là. Pour autant et comme je le faisais remarquer à Zolimari, pour nombriliste que je sois, mon égo est tout de même moins écrasant que celui de Pierre Bergé et Dieu merci.

Néanmoins, à l'instar de Pierre Bergé, je fais partie de ces gens pour qui les ruptures sont souvent définitives. Elles trouvent leur lit dans une trahison ou une déception tellement forte qu'elle m'est insurpassable. C'est le lot des hommes comme moi qui donnent beaucoup, qui font une place significative et qui en retour arrivent parfois à considérer que c'est trop à sens unique. Alors oui, je me détache violemment, définitivement, irrémédiablement. Les fractures sont totales ... trop même, j'en suis conscient mais c'est ainsi. Être déçu, j'ai appris à l'être. Être trahi, je suis incapable de le supporter à tel point que je raye de la carte ceux qui auront choisi de jouer aux plus malins avec moi, qui auront tenté de me berner, ceux qui auront sciemment fait des promesses qu'ils ne tiendront pas. C'est perçu comme beaucoup d'exigence, je m'en balance : je suis entier et totalement fidèle jusqu'à ce que l'on me conduise à la rupture, rupture dont je prends souvent l'initiative en de pareilles circonstances.

Pierre Bergé expliqua aussi dans la façon dont il gérait les attaques auxquelles il avait du faire face. Je n'ai pas la prétention de me comparer à cela, les sujets sont évidemment trop différents. Pourtant, j'ai remarqué que j'envisageais les choses à peu près de la même façon. Quitte à m'attaquer, autant me tuer sans me laisser une chance parce que je suis un Highlander. A défaut de me couper la tête, je reviens toujours et j'ai suffisamment de mémoire et de patience pour fomenter chirurgicalement le plan idoine d'une vengeance implacable. Face à l'adversité, je m'isole en me concentrant sur beaucoup de choses : je suis en général très créatif dans ces périodes de tension. J'analyse énormément le sujet adverse sans qu'il ne m'obsède. Le temps joue toujours pour celui qui est patient et je le laisse faire : il fait s'évacuer ma fureur, il me donne davantage de pondération et de froideur, il me permet de débusquer les interstices dans lesquels je vais me faufiler pour me sortir de l'ornière. C'est toujours pareil ... De l'extérieur, on comprend mal le mépris que j'affiche ou la désinvolture avec laquelle je traite cette adversité. En grand manipulateur devant l'éternel, il faut surtout voir là une feinte, une esquive pour mieux terrasser l'ennemi lorsque je disposerai, moi, des armes appropriées pour en venir à bout impitoyablement. Pour le reste et s'agissant d'attaques qui ne me touchent pas tant que cela, mon mépris est sincère parce que je refuse de donner plus d'importance à des choses insignifiantes. Ainsi en est-il d'accusations, de polémiques faussement amicales ou familiales ou encore de mises en cause ... pour moi, tout ceci est de la mauvaise littérature dont je n'ai pas le goût.

Dans cette mesure, mes dégoûts persistent. Comme je n'ai jamais pu avaler le moindre morceau de melon [et puisque je suis même écoeuré par la simple odeur de ce fruit à telle enseigne que je sais immédiatement s'il y en a un dans chaque maison dans laquelle je pénètre], il y a des choses qui me révulsent dans les comportements et les attitudes. Depuis tout petit, je déteste que l'on ne confirme pas dans les faits ce que l'on a expliqué dans les mots, je n'aime pas que l'on me prenne de haut pour le plaisir de me rabaisser, je ne supporte pas que l'on me prenne pour un con [que je suis indubitablement, mais je n'aime pas que l'on me le démontre], je ne pardonne pas l'injure ou la sédition. Bergé disait "Que voulez-vous faire avec des gens qui ont si peu de valeur qu'ils vous ont trahi ou qui n'ont pas été à la hauteur de la confiance que vous avez mise en eux ???" ... bah oui, je suis d'accord : que faire avec ça ? Être tolérant et patient ? Non ... ma patience est dévolue à celui que j'aime et ceux qui me sont proches. Pour les autres, il n'y a pas de patience mais davantage une exigence plus ou moins poussée selon l'importance qu'ils présentent à mon endroit.

En d'autres termes, j'ai trop de goût pour les autres pour supporter qu'ils ne me dégoûtent. Je peux tout donner mais je ne m'interdis jamais de reprendre si cela n'est pas volé.

Tto, qui est comme ça

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Commentaires
M
"En d'autres termes, j'ai trop de goût pour les autres pour supporter qu'ils ne me dégoûtent. Je peux tout donner mais je ne m'interdis jamais de reprendre si cela n'est pas volé."<br /> <br /> mot pour mot ce que je pense <br /> <br /> et ceux qui me trouve trop dure ou exigeante n'ont qu'à aller voir ailleurs
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