Hier soir, comme annoncé, j'étais à l'avant-première du film "La sociologue et l'ourson", en clôture du Festival des Etoiles [festival de films documentaires]. J'avais vraiment envie d'y aller parce que le film me touchait évidemment mais aussi et surtout parce que la bande-annonce m'en avait clairement donné envie.

L'idée de revenir sur la période socialement chaude de l'instauration du mariage pour tous mais pas forcément par le biais classiquement connu ... Pour raconter les débats sur ce fameux mariage et tenter de «comprendre pourquoi tout le monde en France s'est engueulé pendant un an», les deux réalisateurs sont partis des conversations téléphoniques entre Mathias et Irène Théry [elle, sociologue reconnue et assez active lors des débats, lui fils de sa mère et directement concerné par le débat], et de les remettre en scène avec des peluches, un univers assez enfantin finalement qui contraste énormément avec la violence de certains propos.

Alors bon ... qu'en penser ? Que regarder ce film avec la présence surprise du Président de la République [qui figure au casting] est un moment fabuleux. On rigole à le voir grimé dès la première image en peluche, on s'amuse de le voir regarder tout ce qui passe sur l'écran et ... on pleure à la fin. Mais s'agissant du film déjà, je peux seulement te dire une chose : c'est un film que j'ai adoré. Certes, mon objectivité sur la question est sujette à caution, oui je suis convaincu par la ligne défendue tant par la sociologue que son fils mais j'ai trouvé que la mise-en-scène était géniale, que le point de vue artistique l'était également et que le propos consistant à dédramatiser tout cela était salvateur. C'est d'ailleurs l'une des dernières interventions du film ... Fallait-il en passer par là pour s'apercevoir que la France était encore dans cet état là ? Ne s'agit-il pas, finalement, d'une victoire à la Pyrrhus ? Je suis bien d'accord mais je me résous à considérer qu'en la matière, qu'importe le facon pourvu qu'on ait l'ivresse ...

Des clins d'yeux amusants, des phrases froides terribles dans la bouche de jouets, des astuces savoureuses dans le montage et un personnage principal : celui d'Irene Théry drôle et passionnée, emportée et entière. Tantôt excessive, tantôt touchante, elle traverse le film en nous prenant par la main pour une évolution sociétale majeure mais utile.

On pleure à la fin oui ... Oui on pleure même si on connaît la fin de l'histoire, même si finalement ça finit presque bien, même si l'on reste dépité de tant de violence des mots alors que cela n'a pour seul but que d'apporter un peu d'égalité là où cela manquait. On pleure devant l'écran et, comme d'autres, je me suis levé ensuite en applaudissant et les auteurs mais aussi l'hôte spécial qui avait pris place dans la salle. Ah oui ... j'ai applaudi François Hollande et cela m'a fait du bien d'entendre de tels applaudissements à l'attention de celui qui a tenu. J'en ai pleuré en effet parce que je pense qu'il est dans le juste et dans le vrai lorsqu'il a demandé que cette réforme promise soit conduite. On aime, on n'aime pas François Hollande ... ce n'est pas le propos. On peut simplement lui être reconnaissant d'avoir mené le combat jusqu'au bout, d'avoir fait qu'il avait dit qu'il ferait. Et hier soir, j'étais très ému qu'il se soit déplacé pour l'occasion. Oh ce n'est pas grand chose, certains diront même qu'on se demande bien pourquoi puisqu'il est censé trouver des solutions à tout ... Ces crétins n'y comprennent rien et attendent tout bêtement en caricaturant à l'excès les choses. Moi, je l'ai regardé ... reconnaissant ... presque admiratif ... définitivement joyeux de me dire que nous avons un Président pas marié qui a voulu donner le pouvoir à d'autres qui ne le pouvaient pas de choisir de le faire. J'étais content de passer cette soirée avec le Président Hollande, de revivre un peu avec lui cette période difficile sur laquelle je ne me suis exprimé que du bout des lèvres en me disant qu'il avait fait le bon choix. J'aurais tellement de choses à lui dire à François Hollande ... mais cette salle, debout, l'applaudissant pour cette cause m'a réchauffé le coeur et j'ai été très touché lorsqu'il a pris dans ses bras les deux réalisateurs parce qu'il a fait ce que l'on aurait du voir plus souvent ! Un peu d'humanité et de fraternité dans ce débat.

"Je sais que tu l'aimes bien François Hollande" m'a dit Zolimari me voyant essuyer quelques larmes ... Ce n'est pas que je l'aime bien, c'est que je considère viscéralement que ce n'est pas le Président catastrophique que l'on dépeint et je pense que l'on ne se rend pas compte du boulot accompli par cet homme depuis 2012 dans un pays comme la France, on ne mesure pas l'homme d'Etat qu'il est. C'était déjà mon opinion en 2010 et j'ai été satisfait du résultat de 2012.

Hier soir, revivre tout cela avec le Président de la République a été un instant de grâce ...

Tto, très ému