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une vie de tto
7 janvier 2015

L'entretien du garçon sensible

La SIT'COMpagnie chérie

Le passage obligé de l'entretien individuel de fin d'année est toujours une corvée à laquelle je n'ai, depuis plusieurs années, plus le loisir d'échapper alors qu'avec mon ancien chef, c'était cool, j'écrivais tout, il signait et on était débarrassés tous les deux. Maintenant, ces connards des RH exigent qu'on fasse ça dans les règles de l'art et ... pire !!! ... ils les lisent. Bref ... en décembre, j'ai eu droit à cette sempiternelle sérénade du "on fait comme si on ne se parlait pas toute l'année mais en fait, on va faire un bilan hein". Bref, j'ai perdu 2 heures ...

Il faut dire que j'ai toujours une façon bien à moi d'emmancher la chose [ce qui est finalement valable pour beaucoup de choses à la réflexion ...]. Moi, tu me connais, les trucs que tout le monde fait par obligation, ce n'est pas mon truc et je passe mon temps à essayer de détourner les procédures très très bien cadrée pour me contraindre. Donc là, pas de raison pour que cela soit différent. On est censé se parler, évoquer un bilan et parler d'objectifs ? Nickel ... Je fais en sorte qu'il n'y ait que moi qui parle. Et c'est ainsi que mon entretien a commencé à 15h tapantes et qu'à 16h25 j'étais toujours le seul à disserter sur un très intéressant sujet : moi, ma vie et mon oeuvre. C'est pratique de monopoliser la parole, ça décourage toujours et finalement, tu contrôles exactement tout ce qui est dit.

Sauf que ma chef a essayé ... mais ce n'est pas à un vieux briscard comme moi qu'on la fait !! Je ré embraye illico presto et c'est ainsi que je suis allé au delà de 17h brillamment avant qu'elle ne reprenne le flambeau histoire d'exister un peu. Et là ... alors que mon bilan est, très modestement, brillant de chez or 18 carats, elle vient me dire que sur un micro détail il aurait fallu ceci et que là, il aurait mieux valu qu'on fasse autrement tout en m'expliquant qu'elle prend sa part de responsabilité. Mon sourcil se fronce ... je la laisse poursuivre en adoptant ma position de combat classique consistant à croiser les bras et je constate alors qu'elle est bien entrain de faire ce que je pense qu'elle essaye de faire : elle minore mon bilan élogieux pour m'expliquer que tout n'est pas parfait, en utilisant des choses qui ne sont pas comparables en termes d'efficacité tant économique que stratégique. Bref, négligeable !

Voyant que je ne dis plus rien, elle me redonne la parole [tu noteras que l'objectif de dialogue poursuivi par la RH est un cuisant échec puisqu'en fait, on passe notre temps à s'envoyer des tronçons de monologues à longueur de temps] et là, je lui dis :
"Nan mais si c'est pour me dire que je ne suis pas parfait et que tout n'a pas été étincelant comme du diamant, merci du renseignement. Moi, ce que j'attends dans cet exercice imposé qui t'ennuie aussi prodigieusement que moi, c'est qu'on en finisse rapidement sans pour autant travestir la vérité inutilement au motif qu'il ne faudrait pas que tout ce que j'ai fait ne soit pas reconnu à sa juste valeur ou encore que cela légitime une récompense qui alourdirait les budgets que l'on vous a demandé de compresser à mon sujet. Faut savoir ce que l'on veut ..."
Évidemment, ce n'est pas ce qu'elle voulait dire. Bien sur que non l'idée n'était pas de procéder de la sorte et bien sur qu'elle a très bien pu mal s'exprimer. Bref, ça m'a gonflé donc nous avons abrégé cet entretien assez sèchement sans conclure sur une appréciation finale puisque je n'avais plus envie d'en discuter. J'ai profité de l'occasion quand même pour lui expliquer que j'envisageais l'année à venir comme celle des choix [ce genre de formules qui peut s'interprêter de mille façons est toujours un délice dont j'ai le secret] et qu'elle remplisse sa partie et ensuite, je procéderai à la mienne étant précisé que si certaines de ses appréciations ne me convenaient pas, je restais libre de faire tous commentaires utiles étant de nature à rétablir une certaine véracité des faits. Les commentaires, tout le monde déteste : ça matérialise la non-entente pleine et entière.

J'ai évidemment fait outrageusement la gueule dans les deux jours qui ont suivi [histoire de planter le décor et faire comprendre qu'il n'allait pas falloir jouer aux cons avec moi, qui est sur-diplômé en la matière] et hop ... elle est revenue à la faveur d'une fin d'après-midi. Et là, je l'ai ré-enchaînée en lui expliquant que s'il y avait une volonté délibérée de minorer artificieusement la performance, qu'elle le fasse mais à ce moment là, je me sentirais obligé de n'envisager mon activité si moyenne qu'à la lumière d'un accomplissement littéral de mes objectifs sur lesquels nous allions donc devoir batailler mot pour mot compte tenu de l'importance démesurée que ceux-ci revêtaient désormais, alors qu'à l'origine j'étais disposé à privilégier une approche plus souple des choses. Bim boum badaboum ...
Tu imagines aisément que ça n'a pas fait un pli ... Tout ceci n'était qu'une mauvaise façon de présenter les choses et elle n'avait absolument pas voulu induire que quoi que soit n'allait pas. Bien au contraire, l'appréciation générale était celle d'une très bonne performance [ouvrant droit à un bon gros bonus pour ton serviteur] sur laquelle elle me proposa de valider ce qu'elle allait indiquer en commentaire final. En gros, c'est tout proche d'un "Aux hommes valeureux la Nation reconnaissante" ... je peux mourir tranquille, ma place au Panthéon est réservée.

C'est pénible de batailler de la sorte, je te le concède mais nécessaire. Sur le chemin du retour, j'en parle avec Zolimari qui, amusé, me dit :
"M'enfin ... elle n'a toujours pas compris comment tu fais ??? Elle n'a pas compris que tu surjoues beaucoup sur plein de choses et surtout que tu es très attaché à la forme au point d'y mettre trop de sensibilité ? C'est curieux qu'elle passe son temps à te poser des questions à tort et à travers sans avoir intégré que tu es hyper sensible et qu'à ce jeu là, elle va perdre à chaque fois tellement tu la retournes facilement dans ce genre de bras de fer !!"
Bah voilà ... lui il me connait bien !

Tto, TBM comme Très Bien Monsieur

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