Oui, ce retour de vacances aura été difficile. Je m'y attendais, je ne pensais pas qu'il le serait autant ... et j'y vois finalement le signe que ce furent d'excellentes vacances.

Zolimari et moi en avions besoin, nous étions même fébriles à l'idée de nous demander comment nous allions négocier ces trois semaines, tout épuisés que nous étions, sur les nerfs ... et finalement, on a géré ça comme des dieux. Bon ok, on s'est frité pour des petites bêtises de temps en temps mais pas tant que ça et surtout, nous nous sommes retrouvés et on a partagé plein de choses, sans pression, sans menace. Alors oui, quand il m'a demandé si j'avais préféré ces vacances à celles de la Californie, je crois bien que oui parce que nous étions tous les deux, on a géré comme des chefs et le programme n'était pas épuisant. En somme ... pourquoi rentrer ?

Bah voila ... et c'est là que la douche froide de la rentrée est encore plus difficile. Ah oui ok il fait moins moche à notre retour qu'on aurait avoir à la lumière des semaines passées en France, ah et puis il faut bien revenir pour repartir parce que dis donc, c'est du luxe quand même ces vacances et puis bon, faudrait pas non plus que vous perdiez l'habitude de trimer un peu ... Ouais ouais, c'est un peu tout ça qu'on a ressenti à notre retour avec en plus le côté étriqué et médiocre [au sens premier du mot, qui veut dire moyen ... je dis ça pour éviter les incompréhensions] du pays, cet espèce de sentiment que tu éprouves finalement dès qu'une concentration significative de français te fait face [en l'occurrence, dans l'A380 nous ramenant de Dubai à Paris]. Ah que c'est chiant le français, ça se croit tout permis, ça ose tout [et y en a beaucoup dont on peut dire que c'est à cela qu'on les reconnaît].

Passée la cohue des bagages où ils te marcheraient dessus pour ne pas être en retard pour prendre leur train dont tu apprends ensuite qu'il est quatre heures plus tard, pas de doutes : tu es bien de retour [et oui, tu peux soupirer].

La semaine qui a suivi a été assez difficile. Jet-lag bien sur mais pas seulement celui du sommeil [que l'on peut dompter un peu en étant précautionneux lors du trajet retour], mais aussi et surtout celui de l'appétit : tu as faim à 4h du mat' et tu comates à 16h ... c'est un peu la samba dans les rythmes vitaux. tout est mal rangé en ordre de pagaille quoi ! Ajoute à cela un Zolimari qui a la bonne idée de tomber malade dès le lundi du retour et donc ronfle à un point que tu n'envisages pas [non non, je t'assure que tu ne l'envisages pas tellement tu ne peux pas], donc moi je ne dors pas [Jet-Lag 2, le retour]. Et puis le boulot où tout le monde est tellement content de te voir revenir pour t'en mettre plein la tête, te glisser des tonnes de saloperies retenues depuis trois semaines, te rappeler que "le cancer de la peau ça existe parce que bon t'es vachement trop bronzé là, tu devrais consulter" tout ça parce que cette conne est jalouse et j'en passe et des meilleures.

Bref, y a des retours qui vaccinent définitivement contre l'envie de rentrer. Heureusement, on a vu plein de gens qu'on aime bien, distribué quelques cadeaux [je savais que mes M&M's feraient un tabac ... et qui dit tabac, dit cendrier ... private joke !] et pris un peu de temps pour souffler et nous souvenir que ... dans la baie de Sydney, nous nous sommes regardés et que nous nous sommes dit "Et pourquoi pas ici ?"

Je sais bien qu'on voit souvent les destinations de vacances avec le prisme du tourisme sans en appréhender les défauts et les contraintes ... oui oui, je suis d'accord avec cette pondération encore faut-il aussi me faire le crédit de ce que je ne suis pas stupide, que j'ai déjà beaucoup voyagé et qu'à la lumière de ces deux derniers arguments, je trouve singulier de ressentir cela aussi fortement cette fois-ci, avec une telle intensité de satisfaction et une telle cohérence a priori [oui parce que je ne suis pas dupe, il y a toujours des choses moins plaisantes]. Nous verrons bien ce que nous ferons de cela ... mais au moins, tu ne pourras pas dire que je ne t'aurais pas prévenu le cas échéant.

Tto, qui en a fini des vacances [hélas] mais qui aurait encore beaucoup de trucs à te montrer