Si tu réfléchis bien à ce titre, tu verras qu'il y a plus que du vrai là dedans, il y a du fondamental ...

Bah oui, au sortir d'une nuit passé sur le canapé parce que mon Zolimari ronfle comme une tondeuse qui s'étouffe [et ne se soigne pas tant que ça], ce qui a tendance cinq jours après le début du ronronnement à m'épuiser un peu, je suis d'une humeur nitroglycérinique. Bah oui, c'est comme ça et en plus, ce n'est pas négociable.

C'est pas que j'ai envie de jouer le pénible, la diva de service ou le rabat-joie, mais là ... il arrive un moment où les choses s'enchainent dans une partition trop pénible. Et puis ... pour couronner le tout, je suis dans ma période de cauchemars.
Il y a 3 jours, Zolimari me quittait parce que j'étais au chômage.
Il y a 2 jours, j'étais rabatteur de mecs pour un de mes lecteurs en mal d'affection qui passait son temps à se faire empaler dans une chambre sordide au papier peint digne de "Delicatessen", au dernier étage d'une maison très très exigüe.
Cette nuit, j'ai été à nouveau poursuivi par des mercenaires hargneux qui ont juré ma perte et comme très souvent, je me suis caché je ne sais par quel miracle pour, au final, n'avoir d'autre choix que de me jeter dans une chute d'eau grande comme la distance Terre-Lune afin d'achepper à la mort promise par ces brutes affreuses auxquelles il manquait autant de dents que tu as de mots à ton vocabulaire.
Donc voila ... non seulement, je ne peux pas dormir mais en plus quand je dors, je me réveille épuisé.

Tout ça pour dire quoi ... Que je te livre à nouveau une complainte digne des grands jours ? Non ... tout ça pour te dire que ce matin, dans mon train avec mon Zolimari absorbé par son Black Berry [mon nouveau rival en plus des autres], je me suis trouvé coincé et dans le besoin ... un besoin d'ailleurs ... un besoin de vacances ... un besoin d'être rassuré sur ce que je suis et ce que j'inspire.

Je passe mes journées à user de ma souplesse légendaire pour éviter les balles qui me sont destinées, pour serrer les dents avant de claquer le beignet à la pintade qui a peur de moi et donc se comporte de façon odieuse [profite ma grande ... ton heure est bientôt passée] ... et j'ai besoin qu'on m'aime. je sais que Zolimari ne comprend pas pourquoi je n'arrive pas à trouver du recul, oppressé que je suis par tout ce qui déconne, déraille et dysfonctionne.
J'ai trouvé dans les retours de mes voeux des signes inespérés d'affection qui m'ont fait un bien fou [alors que j'ai pourtant bataillé dur avec ceux qui m'ont fait la grâce de ces attentions]. Je me dis que cela n'est pas normal. Hélas, j'en suis là, balayé par un tourbillon, tenant debout plus que par fierté et la rage de ne pas céder.

Au fond, je pense que je suis le pire des égoïstes parce que je ne pense pas à moi. Je ne pense pas assez à ce dont je suis capable, submergé que je suis par les reproches et manigances qui m'atteignent autant que je suis déçu de retrouver si vite autant de turpitudes [moi qui croyait que j'aurais presque 6 mois de tranquillité]. Je ne pense pas assez à moi quand je me laisse persuadé que je suis un gros naze. Je ne pense pas assez à moi quand je suis acquis à la cause que je vais dans le mur à vitesse supersonique. Je ne pense pas assez à moi quand je refuse d'entendre ce que me dit Zolimari quand il m'explique que non, je ne suis pas si gros que ça, que oui il m'aime plus fort que jamais, qu'il en sait plus comment faire pour m'aider quand je suis muré dans un silence qui me prend moi-même en otage.
Oui ... au fond, je suis probablement le pire des égoïstes en ne pensant pas assez à moi.

Ce soir, je veux le retrouver lui, lui prendre la main, m'approcher de sa bouche et l'embrasser rien qu'en posant mes lèvres sur les siennes pour qu'il comprenne à quel point je regrette et à quel point je suis tétanisé par tout ça. Je veux qu'il prenne ma main, me fasse parcourir son corps et que nous communions alors laissant de côté tout ce qui ne va pas, tout ce qu'il faudrait faire, tout le reste ...
Si je veux davantage penser à moi, alors je l'avoue : j'ai énormément besoin de lui. Peut-être comme jamais je n'ai eu besoin du soutien de quelqu'un ... Mais il n'est pas quelqu'un. Il est celui qui, il est "the one".

Tto, qui ne va pas tarder à remonter