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une vie de tto
15 juin 2006

Boum, quand les coeurs font boom ! (2)

Si vous avez manqué le début, c'est pas bien. Manque d'assiduité !

Les rires et les cris se sont entremêlés dans un boucan du tonnerre traduisant assez bien une effervescence dont j'étais l'un des protagonistes bien involontaire et surtout qui s'ignorait.

En première ligne, Pauline venait de comprendre à mes yeux courtois mais ténébreux que l'orage venait subitement de s'annoncer et que la fin de l'après-midi promettait d'être plus difficile à gérer ... ne serait-ce que du fait de ses maladresses dont l'adolescence ne pouvait excuser la débilité.

- Mais qu'est ce que vous faites là ?, dit une Sabrina qui commençait à suffoquer sous la pression de mon silence à ce qui lui semblait pourtant comme une évidence : je devais sortir avec elle.
J'ai alors embrayé en constatant que le ramassis d'invités vautrés par terre du fait de la pression ne comportait pas vraiment de proches en sorte que je n'avais qu'à dénombrer au rang des traîtres et des boutonneux en mal de sensations que des buses qui ne m'inspiraient soit que de l'indifférence, du mépris ou de la répulsion.
- Excuse-moi Sabrina, mais je crois que ce n'est pas une bonne idée et la réponse à ta question est ...
Je pris mon temps pour asséner le plus sibérien des ...
- ... non.

Tel le Prince quittant certains hôtes avec cette réplique merveilleuse "Il n'est de se bonne compagnie qui ne se quitte" que j'ai tout de même réussi à caser plusieurs fois (ça vous plombe une ambiance et vous rend d'un coup extrêmement impopulaire ou snob, c'est selon ...), je me suis alors dirigé vers la piste de danse pour me désaltérer et enfin parler d'autre chose.

Mon grand âge d'alors me laissa tout de même tremblotant et avec du rouge aux joues (il parait que je suis "so cute" dans ces cas là). Amandine, maîtresse des lieux, vint me voir pour savoir ce qui se passait parce qu'elle n'avait pas tout suivi. Je lui racontais alors tout ce que vous venez de vous envoyer ... et elle me confia son regret d'avoir invité trop de monde et en particulier Sabrina ...

Mon répit de 15 à 30 minutes prit fin lorsque Jean-Marie (le beauf dans toute sa splendeur ... 48 redoublements au compteur, une clope ambulante, un phrasé de routier, une tenue proche du jogging délavé et une coiffure laissant transparente que le plan ORSEC allait être déclanché sous peu) m'accrocha dans un couloir et s'isola avec moi dans une chambre.

- Non mais attends bonhomme, j'comprends pas ! Qu'est-ce tu fais là ! T'es fou ! P'tain, bonjour l'angoisse. Sabrina, putain !
- Écoute Jean-Marie, non, c'est non.
- Ah ouais, mais non ! Tu peux pas lui faire ça.
- Ah bon ?
- Ben ouais, c'est une pisseuse. Puis, c'est un bon coup. Moi ch'uis sorti avec elle y a deux mois, c'était bon. Bon, comme ch'suis plus en love, j'lai tèje. Tu lui plais (il prend alors appui avec sa main sur mon épaule à la manière du boy-scout qui doit aller motiver les louveteaux pour aller vendre des brins de muguet le 1er mai).
- Pas moi. Elle me plaît pas.
- Quoi ???!!!!??? E't'plaît pas ?? Oh la la, c'est un truc de dingue ! Jamais entendu ça !
- Elle s'en remettra tu sais.
- Mais attends, t'es qui pour lui dire non ? Tu t'crois où ?
- Et toi Jean-Marie, tu joues à quoi ? Tu t'amuses à jouer les entremetteurs ? Tu balances une de tes ex dans les bras d'un garçon comme ça en pensant qu'évidemment ça doit marcher ! Mais t'es qui pour décider de mes choix ?
- Mais t'énerve pas comme ça ! Moi, j'm'en branle de Sabrina. C'est juste qu'elle est en pleurs à cause de toi parce que tu veux pas te la faire !
- Si elle est en larmes, désolé pour elle ! Maintenant, si elle veut que j'en discute avec elle, c'est possible. Mais pas aujourd'hui, pas avec vous les charognards qui jouez au chamboulle-tout avec les autres ! Je vous rappelle qu'on est tous là pour un anniversaire et certainement pas pour ma fête. Si tu veux consoler Sabrina, je t'en prie ... visiblement, tu connais la route et elle ne t'est pas si désagréable !

Je suis sorti, me prenant alors la chère Sabrina toute bouffie de pleurs qui attendait que son cher Jean-Marie rattrape une situation bien mal engagée.
- Tu veux toujours, sniff, pas ?
- Non, non. Désolé que tu le prennes comme ça, mais c'est non.

Par la suite, j'ai eu droit à tout le bal de faux-culs dégoulinant d'affliction venant me faire part des pires tourments pour la pauvre Sabrina, de ma cruauté, de mon cynisme, de mon manque d'éducation, de ceci et de cela. Tout cela glissa sur le vinyl de mon obstination à ne pas changer de position pour éviter, à présent, de donner du crédit à ces misérables et leurs nauséabondes postures.

L'après-midi s'acheva de façon assez dualiste : les pro-Sabrina qui, ostensiblement, soignèrent et tentèrent d'apaiser les douleurs de l'intéressée (à se demander s'il ne fallait pas tout de^suite commander l'extrême onction) et les autres. Sabrina replia sa cour et ses courtisants en venant me voir et me dit :
- Salut tto.
- Salut Sabrina
- Sans rancune ? J'suis désolée de l'avoir pris comme ça, mais c'est la première fois que je me prends un râteau ...
- ...
- J't'aime bien tu sais ...
- Tu trouveras quelqu'un d'autre, j'en suis persuadé Sabrina.

Plus tard, j'appris que Sabrina était une mythomane à tendance dévoreuse de garçons et qu'elle avait confié à ses soupirants qu'elle voulait se faire un p'tit jeune dans l'après-midi. En plus, j'avais le douloureux avantage d'avoir une couleur de cheveux qui ne figurait pas encore à son palmarès.

Tant de sentiments me bouleverse encore ...

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