Qui pourra encore croire que le CSA est souverain et n'est pas le valet du gouvernement dans la gestion des activités audiovisuelles de ce beau pays ?

Je me pose la question aujourd'hui lorsque je lis que le CSA a décidé que le temps de parole de l'UDF devait être décompté comme faisant partie de celui de l'opposition et non comme celui de la majorité parlementaire. [Pour rappel, hors campagne électorale, le temps de parole politique doit s'équilibrer comme suit : 1/3 pour le gouvernement, 1/3 pour la majorité parlementaire, 1/3 pour l'opposition.]
Bigre ...

Heureusement que Monsieur BAUDIS (ancien UDF du reste, donc très bien placé pour apprécier l'appartenance de ce parti à une majorité parlementaire quelle qu'elle soit) est là pour nous livrer ses lumières si étincellantes pour ce qui concerne la segmentation du paysage politique français qu'il commenta jadis lorsqu'il s'était piqué d'être journaliste (il y a une peite trentaine d'années). De plus, j'ignorai que notre gouvernement était d'union nationale puisqu'il compte malgré tout un membre éminent de ce qu'il convient désormais de considérer comme l'opposition (De ROBIEN pour ne pas le nommer), cette opposition qui va à présent de la LCR au FN en passant par l'UDF ! La manipulation est si grossière que j'ai tout de suite regardé le calendrier pour m'assurer que nous n'étions pas le 1er avril ... et bien non !

En tout cas, non content de régler ses comptes par autorisations d'émettre et attributions de canaux interposées, le CSA franchit le pas supplémentaire qui le discrédite encore davantage (l'élection du nouveau président de France Télévisions ayant déjà été un grand moment d'indépendance) : il sort de son chapeau troué une médiocre et inepte décision qui permettra à Sarkozy et Villepin de s'exprimer à parts égales (encore que Nicolas ait tendance à confondre ses fonctions de ministre et de chef de parti depuis longtemps), les miettes restantes devant contenter les autres partis bien muselés dorénavant. Une autorité administrative indépendante comme le CSA, qui tance régulièrement les radios et télé sur le respect de lamixité des courants de pensées, permet ainsi aux mécréants que nous sommes d'apprécier à sa juste valeur la notion même de pluralisme. Quelle insoumission ! Quel affranchissement ! Quelle révolution depuis Alain PEYREFITTE !!

C'est remarquable. Heureusement que tout cela n'assure pas au Président du CSA de disposer, par delà un prochain rendez-vous électoral et par la grâce d'un inattendu retour d'ascenseur, d'un joli strapontin (pour bons et loyaux et services) qu'il attend du fait de la fin irrévocable et prochaine de son mandat. Heureusement ou cela n'est-ce qu'un hasard ...

Un hasard, évidemment !