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une vie de tto
30 mai 2006

Eva fête ses un an (2)

Si vous avez manqué le début : http://uneviedetto.canalblog.com/archives/2006/05/24/1942678.html#trackbacks

Une boule au ventre, mes enfants, comme quand je vais passer un partiel dans une matière où je sais très bien que je vais me faire étaler parce que je ne connais qu'un sujet sur 450. La roulette russe a une limite majeure pour moi : c'est trop souvent elle qui gagne !
Bref, je passe ma journée du samedi à ruminer, me traiter de tous les noms, échaffauder des excuses plus ou moins bidons pour échapper au piège, à cette soirée où il m'est promis de m'éclater (j'ignore d'ailleurs à cette heure tout du sens véritable de cette phrase).

Falbala, une copine, m'appelle toute la journée en me disant que je suis un malade, que cette fille va me brûler par tous les bouts, que je vais droit dans le mur si je n'y suis pas déjà, que décidément les mecs ne réfléchissent pas avec leur cerveau (beaucoup de filles non plus d'ailleurs), etc ... que des encouragements en somme.

Mirabelle m'appelle également pour savoir comment elle pourrait faire pour ne pas venir ... (une vague grippe lui sert d'alibi) et là, je prends ma voix de stentor arctique à tendance brejnevienne :
- Non mais là tu ne peux pas ! Tu ne peux pas me laisser tout seul avec eux. Tu as promis !! Je ne peux pas considérer que ta parole a aussi peu de valeur. Tu viens, c'est obligatoire. en plus, que tu sois malade, ça m'arrange, cela me donnera une excuse pour bouger plus vite puisque c'est moi qui te ramène chérie, tu n'as pas le permis. A moins que tu souhaites dormir chez eux, mais moi je te préviens, je me barre quand même !

Après mon réquisitoire et sentant qu'il n'y avait pas la moindre faille ni le moindre interstice possible où se glisser pour échapper à l'horreur annoncée, elle me confirme sa venue avec un pathos bien inapproprié (mais là, je ne pouvais rien dire, j'avais trop besoin de mon bouclier) :
- ... Bon bah je le fais vraiment pour toi ... J'espère que tu t'en souviendras !

De là à me demander une récompense, il n'y a qu'un pas qu'elle n'a pas franchi et c'est tant mieux parce que franchement, je n'avais pas besoin d'avoir à gérer deux nanazes en même temps.

Je passe chercher Mirabelle chez elle vers 18h30. Tous les deux, on fait des têtes d'enterrement. Nous aurions été deux jolies bovins que l'on emmène à l'abattoir que nous aurions pu être plus souriants et joyeux. La route est longue mais pas assez pour arriver en retard ... d'autant que nous étions attendus à 20h !!!!! Non mais attends, 20h !!! Ça ne se fait pas du tout ça ! Depuis quand pour une soirée d'anniversaire de un an de relation avec son mec, une fille vous invite à 20h !!??!! Ma paranoïa ayant atteint un seuil paroxystique, je préfère ne plus savoir ce qui va se passer et me dire qu'au pire, dans 8 heures, je serai parti avec Mirabelle (si possible entiers et sans dommages) de chez Eva et Éric.

On arrive. Nous, pas trop mal fringués, l'oeil hasardeux et inquiet, tendus comme des strings, prêts à hurler au premier craquement de plancher ... bref tout est sous contrôle ! Eva ouvre sa porte et là ...

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Eva ouvre sa porte et là ... je constate qu'elle est en vulgaire jean même pas propre avec un tee-shirt blanc crasseux, une coiffure n'importe quoi et que la télé est allumée ... Le cauchemar commence ... Éric est en pantalon de jogging vert, tee-shirt rayé comme dans les eighties sauf que c'est plus les eighties du tout, chaussettes blanches de sport. Nous venons d'entrer dans une antre de beaufs intégrale ... Leur appart est rangé en ordre de pagaille (ma chambre a un côté musée en comparaison), ça pue la clope (j'aime pas ça) et je vois des bières par terre !!!

- Ben entrez !! On va pas venir vous chercher ...
Position Colgate à mort. Pilote automatique enclenché. C'est parti !!!
- SALUT !!!! COMMENT ÇA VA ? MAIS QUEL TEMPS DE MERDE !!! NON MAIS VRAIMENT ...
Et là je me rends compte que je surjoue à mort (le stress) et que je beugle à fond les ballons. Oh la Tornado !!! Gentil, tout doux. Écoute Papa, calme toi, respire ... et lâche ce putain d'accélérateur !

Mirabelle, accablée de n'avoir pas eu le courage de me laisser tomber, s'installe et commence son numéro. Moi, je trouve les filles formidables pour ça : elles sont capables de dérouler facile, de faire illusion, de jouer finement et sans bavures. Donc tel le Laurent FIGNON moyen voyant un petit Bernard HINAULT prendre le large, je me mets dans sa roue et me promets de ne pas la lâcher de sitôt.

Apéro MALIBU (oui, pas trop fort parce qu'il faut tenir ce soir).
J'essaye de savoir ce qui nous attend. Eva reste toujours très évasive mais n'hésite pas à adopter des attitudes très garçonne (j'écarte bien mes jambes en tailleur pour m'asseoir), très provocantes (j'embrasse mon Éric mais je te jette un joli regard suggestif juste avant) et très ambiguës en jouant opportunément la connivence avec ce pauvre Éric dont elle se joue et qui croit au bonheur de ses un an avec elle sans penser qu'il s'agit là d'un épilogue et non pas du premier anniversaire en préfigurant bien d'autres ....
On a droit à tout : les photos, le récit de leur rencontre (une sorte de fil rouge ce soir là), leurs projets (je ne peux d'ailleurs m'empêcher de creuser davantage le sujet à tel point qu'Eva s'en agaçe un peu ... mais c'est la guerre que tu veux ma chérie ... donc tu l'auras !
Arrive le moment de dîner, et là :
- Bon bé, ça vous dit des pizzas ?
Moi interdit, sans voix, médusé, attéré, basculé dans la soixante-douzième dimension sans avoir vu passer les précédentes.
Mirabelle fait bonne figure : "Oh ouiiiiiiiii !!!" Mais comment elle fait ??!!???
Le moment de la commande arrive et je prends une pizza classique de la mort (un truc genre quatre saisons de chez Pizza Hut). Eva hésite encore ...
-Hum, chais pas ... Je me dis que pour ce soir, j'ai bien envie d'une ... d'une ... SPICY HOT ONE !!
Je ne sais pas comment vous transcrire la façon dont elle l'a sorti, mais l'effet était comme celui d'un cracheur de feu. Elle s'est alors rapprochée de moi, a redressé la carte, pris son index et commencé à le tourner sur la carte en gloussant un peu histoire de ne laisser aucune ambiguité à ce simulacre. Pétrifié, je regarde son mec en face qui discute avec Mirabelle de tout et de rien, voire de rien du tout. Et là Éric se retourne vers moi et me dit :
- Et toi tto, ... tu bois quoi ?
- Heu, ben, un Coca ??
Eva se lève, empoigne le téléphone en me fixant avec un oeil dominateur et passe la commande.

Des discussions plus ou moins orientées se font jour par la suite. Je ne désespère pas d'obtenir quelques infos supplémentaires sur le programme de la soirée. Je scrute à intervalles réguliers la seule horloge et je me dis que le temps ne passe, pour une fois, pas bien vite ce soir alors que j'aimerai qu'il file à la vitesse de la lumière ou d'un TGV conduit par un malade suicidaire qui n'aurait pas envie de s'arrêter à Montparnasse !! Quelques allusions grivoises sur leurs étreintes du jour me laissent de glace (pour que je ne rebondisse pas là dessus, c'est que c'est grave !!!). J'évacue sechementtoutes les questions perso qui me sont adressées ... Et là, au moment de ranger les pizzas et alors qu'il est pas loin de 22h30, Éric s'étire et annonce triomphant tel le mâle ayant dominé la femelle :
- Bon, c'est pas tout ça, mais il va falloir qu'on se prépare pour la surprise ...
Eva : - Oh oui, mon p'tit loup. J'ai tellement hâte
Elle me regarde
Eva : - Tu va voir, on va bien s'éclater ...

Vous savez à quel point est désagréable cette putain de goutte de sueur de merde qui dévale pas si vite que ça votre torse en vous électrisant à chaque nouveau contact épidermique ... et bien celle-là ... je pourrais encore vous dessiner son exact parcours.

D'un ton autoritaire et sur l'instance de mon bouclier de protection, je lance un "Mais on va où au juste ?". "Ah ça mon petit gars, tu ne le sauras pas avant que nous ne soyons arrivés". Elle regarde son étalon sur lequel elle laisse traîner des mains baladeuses qui s'attardent sur son entre-jambe dont on imagine qu'il a du réagir (J'étais concentré sur autre chose) : "Et si on leur mettait un bandeau sur les yeux pour y aller ..."
- Si c'est ça, je ne viens pas ! dis-je d'un ton suffisamment autoritaire et cassant que le sieur Éric en pleine phase de caressage public change de regard, un peu déçu et contrarié que j'interrompe la mascarade. Mais désolé bonhomme, c'est ton allumeuse de nana qui a tenu à ce que je sois là pour ton anniversaire de couple. Moi, je peux me barrer et vous laisser vous tripoter comme vous voulez. Pas intéressé du tout le garçon par tout ça. Mais pas du tout ! Lui pas beau de toute façon et elle me dégoute de plus en plus ... trop provocante et trop dominatrice. J'aime pas ça ! Voila, c'est comme ça et ça ne changera pas a priori.
- Mais nooooonnnnnn. T'inquiète pas. C'était une blague ... On vous laisse. On va se changer. Faites pas de bêtises surtout !!!

Leur absence me permit de regarder désespérement Mirabelle.
- Mais qu'est ce qu'on fout là ??!!!
- C'est toi qui m'a demandé de venir. Je te remercie du cadeau. Mais fais gaffe, tu vas te faire coincer. Elle t'allume grave !
- Qu'est ce que je peux faire ? La rejeter directement ?
- Ça l'encouragera.
- Jeter mon dévolu sur toi ?
- Ah non, elle s'en prendra à moi.
- Ben alors, quoi ?
- Tu te débrouilles ... C'est toi qui m'a emmené dans cette galère ... Tu assumes.

Ils reparaissent.
- Éric, tu prends les clefs de la bagnole. Faut y aller maintenant, sinon on va être en retard !!
- Allez, vous venez ? dit-il
Nous sortons de l'appartement. Lui devant, Mirabelle, moi et Eva qui ferme sa porte. Dans la pénombre du couloir, elle parvient à nous rattraper dans l'escalier et me lance une main au cul qui s'éternise. Elle se rapproche, je sens sa respiration. Alors, il n'y a plus qu'une chose à faire : accélerer le pas pour sortir ...

Nous entrons dans la voiture. Il met la musique à fond et commencent à disserter sur le meilleur itinéraire mais avec la musique, impossible d'entendre quoi que ce soit.
Il met en marche le moteur, conduit pendant une dizaine de minutes sur du goudron puis s'oriente vers des chemins plus ruraux et terriens. Tout en continuant de rouler à une allure soutenue, il éteint ses phares et se retourne vers nous en disant :
- C'est plus marrant dans le noir ... ah ah ah ah ah ....

To be continued

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