Entre ombre et lumière
D'abord, tu branches tes enceintes ... et juste avant de lire la suite ... tu me lances le morceau qu'il y a juste en dessous ...
Pourquoi donc et de quel droit que je t'oblige à faire des choses alors que tu viens gentiment me voir ? Ben parce que justement, tu viens gentiment me voir, et aujourd'hui je t'emmène dans le coeur du tto, aujourd'hui tu as le pass pour pénétrer sur des terres que peu ont foulé, que peu connaissent ...
Cette musique, c'est ma musique de déprime, celle qui me fait plonger. Pour me faire déprimer, y a un film, une musique, une chanson, un livre et plein d'autres choses aussi ... Le film, c'est "Le grand bleu" [vilaine blessure de jeunesse qui ne se refermera plus ...], la musique c'est bien ce que tu es entrain d'écouter.
Quand j'écoute ces notes, je suis seul, au comble de mon isolement, face à celui que je suis, impitoyable avec ce que je ressens de moi, sans concession aucune avec ce qui me tourmente ...
Les choeurs résonnent comme autant de coups de boutoir qui viennent s'écraser sur moi, comme autant de vérités que je refuse de voir. La mélodie mélancolique qui tente d'émerger est cet indéfectible optimisme qui me pousse à croire que ce qui ne tue pas me rend plus fort. La montée dramatique, telle une douleur qui sort, est supplantée par une retractation plaintive ... à plusieurs reprises, c'est le même mouvement de congestion/décongestion. Cette décongestion si pénible soit-elle ne peut s'entendre sans le soulagement et la quiétude qui l'accompagne nonobstant les choeurs qui, inlassablement, martèlent et martèlent encore pour que je succombe. Et pourtant, non. Plus on avance, plus les cordes et les instruments à vent se joignent pour relayer cet appaisement gagné de haute lutte ...
Ce morceau, c'est le meilleur signal que je suis au plus mal [je te le dis pour notre cohabitation future ... c'est un signe qui ne loupe jamais]. Sur ces notes, je me suis foutu par terre plus fort que n'importe qui ne pourra jamais le faire, je me suis fait mal plus violemment que n'importe quoi ne pourra le provoquer, j'ai été abject et cruel ... et pourtant, sur ces notes, je me suis reconstruit. J'ai retrouvé à chaque fois la lueur, la main, l'élan, le sourire dont je ne me départis que rarement.
J'ai écouté ce morceau la semaine dernière, plusieurs fois ... comme à chaque fois, mes yeux se sont teintés de rouge, ma gorge s'est serrée, mon regard s'est obscurci, un tsunami a joué les Attila dans ma tête ... jusqu'à ce que je me dise que la récré était terminée. Les idées noires, les fantômes du passé et les vautours inquiétants peuvent se chercher une nouvelle proie : la récré est terminée !!! Et tel Highlander, il faudra me couper la tête pour qu'il en soit autrement ...
Tto, souvent touché [et j'aime ça !] mais jamais coulé