T'es très beau avec cette chemise !
Un jeune homme pose aujourd'hui son problème au Docteur Love. Juste quelques mots avant d'entamer ... Notre ami est sujet aux assauts, à peine voilés, d'une jeune fille en rut [oui, le mot me semble assez correspondre] mais notre homme [ben oui, c'est un homme, un vrai] n'en a pas vraiment envie à plus forte raison puisqu'il préfère ses semblables, les garçons.
Comment faire pour se débarasser de cette femelle en chaleur qui en veut à notre ami pétrifié et pas du tout en état de répondre à ses sollicitations ? Le Docteur Love a une opinion très claire là dessus ...
Je sens les sceptiques venir mettre en doute notre hypothèse de base. Les vues de la jeune fille [trentenaire me dit-on] sont assez claires. Elle innonde notre ami de compliments du type de celui qui figure en titre, mais d'autres bien plus déterminant ne laissant survivre aucune ambiguité : je plane quand je te parle, j'aime trop être avec toi, j'me sens belle quand tu me regardes, ... Euh, Houston, c'est plus un problème qu'on a, c'est carrément toute la zone rouge qu'il faut évacuer ... Tremblement de terre, tsunami, concert d'Hélène Ségara, toutes les plaies d'Egypte, un gratin dauphinois de Gigi ... ou que sais-je encore ... Y a de la merde dans le ventilo !
Alors, lecteur adepte du Love docteur ... que faire ? Que dire sachant que notre homme est tétanisé comme s'il avait vu Régine enlever ses 3 dentiers en même temps, comme si Lova Moor allait chanter la Traviata ? Il y a une règle simple à suivre.
L'idée est de tout de suite faire cesser l'ambiguité propre à toute approche de drague. Sauf à tomber sur un(e) bourrin(e) qui s'affranchit de tout préalable vaguement romantique à tendance guimauve consistant à effeuiller les marguerites [oui, les fleurs, pas les vaches], la drague comporte toujours sa phase de latence au cours de laquelle l'un ou l'autre devra s'avancer, faire le premier pas histoire de rompre l'attente, de faire cesser l'ambiguité. C'est précisément là qu'il faut intervenir histoire de faire comprendre au bouillon d'oestrogènes qu'elle s'engage sur un "No-way" absolu, une sorte d'impasse totale, une voie sans issue ... un peu comme la pensée de Kierkegaard pour Vincent MacDoom. Le charme doit cesser et s'orienter vers le "on reste amis" ou alors plus radicalement ... le rateau !
Les façons de le dire sont nombreuses :
- "Tu sais, t'es une fille vachement géniale avec plein de charme et je suis persuadé que tu vas trouver un mec formidable bientôt" [c'est un peu faux-cul, j'en conviens ... mais ça évite d'en dire trop]
- "Moi ? Tu veux qu'on sorte ensemble ? Ah mais non, mais ... euh, tu sais je suis gay ... non pas content de te voir, je suis homo !!!" [un brin radical, j'en conviens mais au moins, ça clot le débat tout de suite à moins de tomber sur une fille qui se fera forte de tenter malgré tout sa chance ... en ayant le doux espoir de "convertir" un garçon qui n'a pas encore connu de filles ... wahoo, le challenge de la mort !]
- "Ah mais au fait, je t'ai pas dit ... comme on est super proches ... je me suis dit que je devais t'en parler ... Hier, j'ai reçu un super cadeau de ... ah? j't'avais pas dit qu'j'avais quelqu'un dans ma vie ? Rhooo, bah pourtant, j'en parle à tout le monde ... c'est vraiment un cadeau qui m'a comblé tu sais ... je l'aime à mort." [outre les risques de passer pour un enfoiré parce que tu te fous un peu de sa gueule, et quetu passes pour être un peu intéressé, c'est la mort au rat administrée directement dans la gorge ... après, normalement, elle ne revient plus]
- "J'ai peur, tu sais, j'me sens pas prêt ... je me demande si c'est possible entre nous" [à proscrire. Ca marche jamais et généralement, ça motive la partie en face qui se dit qu'il faut donc être plus convaincant(e)]
- "Quoi ? Se voir ce soir ? Ah non, on m'attend chez moi ... et je sens que ça va être ... ouh la la" [plus fin que l'avant dernière proposition mais tout aussi efficace]
L'imagination est toujours bonne conseillère et puis après tout, y a toujours les amis/amants à appeler pour simuler la relation si celle-ci n'existe pas. En un mot comme en cent, faut casser le château de guimauve que la demoiselle a érigé ... pas pour lui faire du mal, mais surtout pour qu'elle ne croit pas plus longtemps à quelque chose qui n'arrivera pas. En plus, et c'est là pas le moindre des atouts pour notre jeune homme, ça fera retomber la pression et .. normalement ... tout sera plus gérable vu qu'il n'y aura plus de place à la moindre ambiguité.
Bon parce qu'il est un peu joueur, le Docteur Love aime aussi amener les choses autrement et sur un peu plus de durée ... mais c'est pas bien !!! Y a que le Docteur Love qui a le droit de faire ça ! Mieux vaut aller le plus vite possible ...