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une vie de tto
10 juin 2007

La première fois que ... j'ai joué devant tout le monde

1ERE_FOISLes tribulations de Martin m'ont fait me souvenir de cet épisode de ma palpitante vie ... J'avais 15 ans [qui a dit que ça nous rajeunit pas tout ça ???], nous étions au mois de juin et je me souviens fort bien qu'il faisait super beau.

Depuis près de dix années, je jouais du piano. Ben oui, je vous raconterai un jour pourquoi et par quel enchantement mirifique l'idée d'avoir à poser mes doigts sur un piano m'avait pris ... j'avais 5 ans, j'étais en Espagne, dans une taverne souterraine ... mais c'est une autre histoire. Je disais donc que je jouais du piano.

Tout y était passé : j'avais épuisé nombre de profs, la dernière jouant à l'église le dimanche avait réussi à dégoûter mon frère de jouer lui aussi de cet instrument. Pour ma part, j'avais resisté et je m'obstinais à toujours aligner les accords, déchiffrer telle ou telle partition, m'envoyer tel ou tel arpège ... et encore je ne vous parle pas des gammes. Mon assiduité à l'instrument se faisait irrégulière ... que voulez-vous ... un adolescent comme un autre en proie à la séduction implacable de la facilité de divertissements autres, victime de ses hormones par ailleurs, je vous en passe et des meilleures.

A la faveur d'un déménagement difficile en la contrée dans laquelle je réside encore, j'avais changé de prof et j'avais récupéré une prof de piano très gentille et douce ... que je voyais toutes les semaines à 19h15 ... En ces temps d'opression familiale, finalement, le piano demeurait un échappatoire salutaire qui me permettait de m'échapper un peu du train train quotidien. J'avais finalement pas trop mal bossé cette première année avec elle et vînt la fin de l'année scolaire où la structure dans laquelle enseignait ma prof avait décidé, comme tous les ans, d'organiser une sorte de concert global de tous les élèves ... Dieu sait que j'ai tout fait pour échapper à ce rituel épouvantable ... Toutes les mauvaises excuses y sont passées sans que rien n'altère la volonté de la directrice de me voir figurer au rang des "si mignons" qui allaient jouer devant tout le monde. Avec le recul, je comprends l'intérêt de l'exercice ... mais bon, quand même ... j'vous raconte pas la boule au ventre juste avant.

C'est bien simple, j'ai sommatisé pendant une semaine. La même année, je passais le BEPC, bah j'peux vous dire que celui-là ne m'a pas fait peur du tout du tout ... Limite si je l'ai senti passer. En revanche, cette putain d'audition du dernier mercredi de juin ... bah bordel ...

Nous avions un ordre de passage assez précis : de mémoire, je crois que je devais passer vers 16h ... J'avais pour consigne de me pointer 5 minutes avant ... j'ai tourné et retourné, je me souviens être arrivé dans cette salle surchauffée [pas climatisée et avec le soleil tapant comme un sourd sur la toiture taulée] ... du monde et du monde ... et du retard aussi ! C'est bien simple : je ne voulais pas être trop sujet au stress sur place ... et ben loupé ! J'ai attendu près de trente minutes avant d'être appelé.

C'est marrant : rien n'est aussi insurmontable que ces marches, ce long parcours jusqu'au piano, ces longues secondes pour s'asseoir et se mettre en place ... et surtout, s'agissant de la première exécution publique, rien n'est plus difficile que de commencer, que d'mettre cette première note, de ne pas louper ce premier toucher, ne pas se laisser tétaniser par les quatre pages de la partition ... C'est du Beethoven, j'étais à l'aise avec le morceau [un hyper must qui m'a aidé plus d'une fois dans ma vie ... mais c'est une autre histoire] et pourtant ... quel stress ...

Je me souviens m'être loupé à un moment mais je ne me suis pas laissé démonter ... j'ai masqué cette anicroche par une assurance et une agilité qui n'ont rien laissé paraitre ... Je peux, aujourd'hui encore, vous dire exactement où j'ai failli trépasser devant tout le monde ... Je me souviens parfaitement de mon soulagement lorsque j'ai levé la main pour en terminer, l'ultime note jouée ... Les applaudissements ont envahi l'esapce [comme pour tout le monde], quelques félicitations chaleureuses me réconfortèrent le coeur ... Rassurez-vous, ce n'était pas du Samson François non plus !

Mais cette première m'a laissé un goût amer [sans mauvais jeu de mot] : ma mère [justement] n'était pas venue et j'avais joué devant tout le monde le morceau qu'elle préférait, celui au sujet duquel elle m'avait dit qu'il serait le signe que je savais jouer du piano lorsque je le maitriserais ... et voila, ce jour là où il ne fallait pas ne pas être absent, elle n'est pas venue ... Une occasion loupée, manquée et qui ne se reproduira pas : je ne rejouerai pas devant une salle ... tant pis !

Tto, qui sait encore jouer "La lettre à Elise"

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Commentaires
C
Moi je suis tout ouie.Le piano, j'ai toujours rêve<br /> é d'en jouer en plus on m'a toujours dit que j'avais des mains de pianiste.Oaui peut-être.en tout cas je veux un concert moi.Tto au piano en plus ça rime.
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D
J'ai fait 7 ans de piano avec une prof que j'aurais fini par assassiner si j'avais pu ! Une peau de vache de première qui me tapait sur les doigts... Il me reste peu de ces années, par contre je me souviens très bien du stress des auditions... !
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M
Je vis ça tous les six mois.<br /> J'enchaine clope sur clope, et je bouffe n'importe quoi une semaine avant. Mais alors quand je suis devant le pianoooo... aaaaaaah :). J'adore les auditions (même si je me plante)
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