Depuis plus d'une semaine, j'ai pris la terrible résolution de m'absenter un peu autour du lundi de Pâques. Je m'inflige quelques joyeusetés avec la happy family qui justifient largement que je ne puisse aussi être au boulot en même temps. Donc, avec audace et ambition, j'avais décidé de ne pas travailler ce jeudi, demain, et mardi prochain.

Comme de bien entendu, j'ai bossé aujourd'hui parce que :
- "oh la la, tu comprends, on a un truc hyper urgentissime à te montrer" [hum ... très original ça]
- "quoi ???? Mais tu peux pas me faire ça. Arrête, c'est dégueulasse ... et comment je fais !!??" [dit-elle alors qu'elle est encore bronzée de sa dernière semaine de congés prise il y 10 jours. A cette occasion, je lui rappelle que mon dernier jour de congé date du 20 septembre 2006 ... un détail ...]
- "ben, vous avez 4 réunions cet après-midi ... ben non, j'ai pas pu dire non ... ah oui, bah je sais pas comment vous allez faire pour tout terminer" [blasé ... je suis blasé]
- "quoi, vous partez pendant une semaine ?? Mais, et les dossiers ???" [vous savez quoi, mon chef, je l'aime beaucoup ... beaucoup]
- etc ...

Résultat : dès lundi, je savais que ma semaine ne compterait pas 3 jours mais bien 4, et bien remplis les jours en question. Ben oui, y a plutôt intérêt à faire en 4 jours ce qu'on n'arrive déjà pas à faire en 5 traditionnellement [et encore, mes 5 jours à moi, ça fait à peu près 50 à 65 h/ semaine ... autant dire 2 semaines pour un gars de la SNCF et je ne parle des autres fonctionnaires ...].

Ca m'amuse ... chaque fois, c'est pareil. Je crois que les gens se donnent le mot pour me refiler 48 heures avant mon départ toutes les pires merdes qu'ils pourraient trouver juste histoire de m'empêcher de partir. Depuis hier, c'est un festival. J'ai droit à une campagne de pub qui doit partir demain [alors que le responsable marketing dort dessus depuis 3 semaines], un contentieux hyper "sioux" qui mérite que je sois là pour en parler [t'as raison mon chéri, compte là dessus et bois de l'eau !], le nouveau partenariat stratégique de la maison tellement important qu'il est indispensable que je sois mis dansla boucle [juste 4 mois après tout le monde ... mais mieux vaut tard que jamais], le fameux courrier hypra urgent que l'on a laissé dégorger pendant 15 jours [bah écoute, ça attendra bien 4 jours de plus], etc.

Donc, ce matin, alors qu'on m'a encore imposé une réunion de deux heures qui ne sert à rien sinon de permettre à ceux qui ne branle rien de bosser un peu leurs dossiers en séance, j'ai expliqué que les contraintes que l'on entendait m'imposer étaient illusoires parce qu'en fait je n'étais pas là, en vrai [oui, je m'adressais à un mec qui n'arrête pas de ponctuer TOUTES ses phrases par un "en vrai" ou un "en réalité" ou un "en vérité" ou encore un désopilant "in real" quand il veut faire branché ce qui est à pleurer de rire tellement on touche au plancher le plus bas du grotesque intégral].
- Quoi ?? Mais si t'es là, t'es bien là ce matin. Arrêtes s'il te plait, faut qu'on avance ... [je rêve ! Il n'en branle pas une depuis des lustres et c'est lui qui veut me donner des leçons de productivité ... Ouh que je n'aime pas ça !!!]
- Ben écoute cher ami [oui, j'aime bien employer ce truc là avant de balancer une saloperie que je réprouve évidemment parce que vous savez bien que ce n'est pas naturel chez moi ... non non non ... pas naturel du tout], je te confirme que non, je ne suis pas là.
[incrédulité de l'assistance]
- Mais enfin ...
- Non, visiblement, tu pars trop encongés pour comprendre. Tu vois, moi, aujourd'hui, je suis officiellement en congés. Mais pour boucler mes dossiers, je suis quand même venu travailler et notamment venu perdre mon temps à t'entendre travailler à voix haute alors qu'objectivement cela n'a pour moi aucun intérêt. C'est l'évidence. Donc, comme je suis en congés, je ne suis pas là. Naturellement, je comprends que cela t'échappe, en vrai, puisque toi quand tu pars en congés, tu ne finis pas tes dossiers, tu me les refile la plupart du temps. Donc, comme je ne suis pas là, tes contraintes je ne les entends pas et j'en prendrai connaissance à mon retour.
- Oui, mais moi, j'ai vendu au DG que ...
- Oh la la,mais tu m'epliqueras ça plus tard, quand je serai rentré. De toute façon, tu avais le temps depuis 3 semaines de me parler de ça ... Ah non, c'est vrai, tu rentres de quinze jours de congés. C'était à Hawaï c'est ça ? Fais gaffe, tu pelles ...

Et je suis parti ... devant la stupéfaction générale. Bon, je suis d'accord avec vous, je me suis encore fait un ami de la vie. Mais y en a marre ... Tiens, pendant que je vous écris ces quelques lignes, y en a encore un qui vient de m'envoyer un mail après avoir tenté de me joindre par téléphone [je ne réponds plus ... normal, je suis pas au bureau !] ... Vivement que je me barre moi ...

Tto, fonctionne à l'énergie salaire