Tiens, y a le printemps ... y a le printemps ... qui chaaannnnnte !!!
Une nuit d'horreur ... c'est définitif, la guerre des nerfs est entamée.
Depuis plusieurs jours, je m'étonnais ... j'étais même stupéfait du fait que Félicie fut à ce point câline, affectueuse limite liquide dans mes bras au point que samedi soir [après qu'elle eût du affronter la saucisse sur pattes pendant trois heures ... imaginez l'enfer !], ce n'était plus un chat mais du scotch à tendance couverture chauffante avec sonorisation et vibreur intégré.
Hier soir, impossible de me kidnapper ... Félicie m'a fixé des yeux toute la soirée. Comme tous les soirs, elle a tenté de resquiller pour obtenir des croquettes sans finir son assiette [intraitable je suis, intraitable je demeure] ... que nenni ! Alors, j'ai eu droit à tout : danse du ventre, yeux évaporés limite embués, calins et ronrons à peine surfaits, marchage sur le clavier [elle a compris qu'elle ne faisait que des conneries en faisant ça, et que ça m'énervait au plus haut point. Cela dit, je tiens à vous le dire, Félicie est la seule à trouver des raccourcis clavier Windows que même Bill Gates ne connait pas lui-même ... des trucs hallucinants !!], attaque en règle de la plante verte et du yucca juste histoire de me faire lever, etc ... En un mot, le grand jeu. Vous connaissez ma mansuétude : je n'ai pas cédé !
Aussi, cette nuit, ce fut l'affrontement. Cette nuit, ce fût le choc. Couché vers 01h45 [oui, je sais, ça ne s'arrange pas ...], je m'endors rapido costo et là ... tout va bien jusqu'à ... bouh ... je ne saurais vous dire exactement. Ce que je sais, c'est que vers 5h du mat', Félicie a commencé à faire des vocalises, puis à vagabonder, puis à prendre le lit pour un trampoline, puis à jouer au chat chiant qui se couche sur vous [le torse] et feint d'être au nirvana donc enfonce certaines griffes sur votre épiderme désensibilisé, puis à faire le ménage dans la penderie, puis à s'entrainer pour le 100 m entre la salle de bains et la cuisine [avec des départs arrêtés qui feraient pâlir de jalousie Maurice Green ...], puis à revenir faire chier en miaulant comme si ça n'allait pas ...
Dans un tel contexte : l'arme absolue ...
Non .. non .. non, n'allez pas en tirer des conclusions hâtives et totalement infondées sur ce que je fais de mes nuits ni pourquoi j'aurais ça à portée de main lorsque je suis dans mon lit ... La raison est toute simple : les crises nocturnes de Félicie imposent de disposer de l'instrument à portée de mains ... D'habitude : effet radical, elle se barre tout de suite sous le canapé et n'en ressort que deux ou trois heures après quand elle acquiert la certitude que ces fesses ne deviendront plus aussi rouges que les joues d'un chasseur qui terminerait le repas gastronomique concluant une battue forestière ...
Et ben, ce matin ... RIEN ! Au contraire, elle s'en est foutue comme de sa première chemise [qu'elle n'a toujours pas d'ailleurs ...]. Hallucinant, le martinet n'a plus d'effet sur la tornade félicienne ... Houston, we have a problem ! Cela dit, ça l'a éloignée pendant quelques minutes du lit ... me permettant de terminer un peu de ce qui me restait de nuit ...
Pourquoi vous raconte-je tout ça ? Ben parce que ce matin, alors que j'étais dans la salle de bains ... j'ai entendu un truc qui m'a fait rire parce que la situation était drôlissime ... Devant une Félicie qui prend forcément sa gueule d'ange, de première communiante ... j'ai entendu cette phrase empreinte d'une rare poésie et d'un lyrisme que Chateaubriand aurait fait sien s'il avait été en pareille situation :
"Félicie, si tu continues, je vais te casser la gueule !"
Le regard incrédule de Félicie face à ce qu'il faut bien appeler une menace à son intégrité physique ... c'était à mourir de rire. Cela dit, qu'elle fasse gaffe ... je crois qu'on va bientôt être deux à lui casser la gueule ! Allez, on va dire que c'est le printemps qui pointe ...
Tto, décomposé de rire mais fatigué