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une vie de tto
11 avril 2006

Ca Patine Enormément

Au moins les choses sont claires ... Trois mois de crise sociale auront permis de clarifier quelques lignes avant le marathon présidentiel dont le départ sera donné en cette fin d'été.

1 - La liste des candidats à droite s'est bigrement simplifiée
Nicolas dispose maintenant d'une jolie vue dégagée sur l'objectif qui l'obsède, même quand il se rase. Son rival jogger en sensuel caleçon noir est anéanti parce qu'il a cru pouvoir tenir contre des syndicats galvanisés par une mobilisation étudiante inespérée, contre une jeunesse enfiévrée dans des certitudes naïves et presque déconcertantes tant elles sont en décalage avec la réalité, contre un Président de la République tétanisé depuis quatre ans en son palais à tel point que la pure cohérence exigerait qu'il remette dès à présent son mandat entre les mains du peuple français tant la démission est patente. Reste les outsiders tapis dans l'ombre qui attendent le faux pas inéluctable du locataire de la Place Beauvau au rang desquels la ministre de la Défense laisse savamment traîner quelques miettes de ses ambitions.

2 - La gauche française hésite toujours entre le grand soir et la sociale-démocratie.
Pauvre François ... Tiraillé par sa moitié, piétiné par les tenants du non à la Constitution persuadés de par cette seule opinion d'être majoritaires dans le pays, harcelé par les syndicalistes artificiellement auréolés des cortèges de ces derniers jours, le parton du Parti Socialiste ne cesse de promettre un programme de gouvernement pour sauver la France. Cette dernière va-t-elle si mal qu'elle aurait mérité cela ? Devra-t-elle se voir infligés les dogmes de Martine toujours prompte à s'effacer lorsque pointent les premières conséquences de la mise en œuvre de ses idées ? Le pays espère-t-il s'incarner dans le conservatisme réactionnaire de Ségolène dont l'envergure populaire du moment ne peut s'expliquer autrement que par un bon travail de conseillers en communication ? Serons-nous encore assez sourds pour croire encore que le si-marketé facteur de Neuilly pourrait apporter le début d’un prémisse de solution ?
Après quatre années d’opposition stérile et de querelles d’égo, la seule alternative semble devoir être le retour providentiel de Lionel qui oubliera alors ses hâtives, maladroites et irresponsables résolutions du 21 avril 2002 au soir.

3 – Quelques instants encore Monsieur le bourreau …
C’est curieux tout de même de se figurer les choses ainsi lorsque l’on parle de réformes dans ce pays décidément ingouvernable dès qu’il s’agit de prendre les problèmes à bras-le-corps.

Les français aiment la réforme mais chez le voisin et pourvu que celle-ci ne rogne par trop sur leurs privilèges si indispensables.

Les retraites ? Oui, il faut réformer mais bon sans toucher aux pensions (alors qu’un plafonnement de celles-ci tombe sous le sens), sans toucher aux scandaleux privilèges de la fonction publique qui, sans vergogne, n’hésite pas à donner des leçons et faire financer ses propres régimes de retraites abyssalement déficitaires par compensation avec les régimes privés dont les assiettes de cotisation et les règles de calcul sont autrement plus défavorables.

L’impôt ? Ah oui oui oui, il faut réformer mais bon sans toucher au nombre de fonctionnaires du Trésor qui sont payés à ne rien faire, sans évoquer la possibilité de revenir sur certains abattements iniques propres à certaines professions comme les journalistes ou propres à certaines opérations de défiscalisation.

Le chômage ? Alors là vraiment, il faut absolument faire quelque chose ! Oui, mais pas trop sur les uns et pas trop sur les autres. Nos concitoyens (en un seul mot) manifestants ont à ce point déparlé qu’ils en sont venus à expliquer qu’il fallait un travail pour tous et que la France avait le devoir de s’opposer à la déferlante productiviste et mondialiste de ce début de siècle. On a entendu des inepties consistant à expliquer que parce que l’on a fait des études, on doit avoir un travail. Tout cela serait presque attendrissant si cela venait d’enfants. Las, ce n’en sont plus et ils réclament que l’on les considère comme des adultes faisant de la politique au sens noble du terme alors qu’ils beuglent des âneries comparables aux poncifs de leurs aînés infatués de leur " Il est interdit d’interdire ". Personne ne leur a encore fait remarquer qu’on ne peut pas faire un pays qu’avec des cadres supérieurs ? Aucun esprit supérieur n’a eu le courage de leur faire observer que certains diplômes ne sont rien d’autre que des assignats frelatés ?

Un tel refus de la réalité, dicté par un égoïsme évident résultant de l’héritage si formidable de Mai 68, est crépusculaire à certains égards … Alors, oui, Monsieur le bourreau, accordez encore à ces déçus quelques minutes d’illusion, quelques bribes de ces idéaux factices … avant que la lame ne tranche trop implacablement.

La jeunesse n’est pas une excuse à des dérapages verbaux (et dans le mouvement anti-CPE, elle n’a même pas été un prétexte) à plus forte raison lorsque cette même jeunesse réclame de la considération.

Pour autant, les moins estimables dans cette histoire restent ceux qui utilisent et profitent du bouillonnement social ambiant pour tenir leurs petites boutiques de notables de la contestation systématique. Ce sont eux qui se croient fondés à donner quelques bons conseils alors que rien ne les y autorise considérant qu’il serait de meilleur aloi qu’ils abandonnent pour cela les funestes postures dont ils se persuadent, aux frais du pays, qu’elles puissent continuer à les engraisser davantage.

4 – La belle campagne 2007 n’aura pas lieu
Voilà ce qui nous attend donc. Dans l’année qui vient, le gouvernement carbonisé n’osera désormais et à l’instar de ses prédécesseurs plus rien faire qui ne puisse faire rougir les oreilles de la CGT ou autre Force Ouvrière. L’hôte élyséen sera affairé à distribuer privilèges et décorations. Les extrêmes sentent déjà que l’herbe de cette jolie campagne électorale a été bien coupée par les erreurs des uns et l’impuissance des autres de façon à ce que leur progression ne soit surtout pas ralentie par d’inconvenantes brindilles. Les tant attendus programmes de réforme ne seront que d’apparat et procèderont de la désuète communication politique dont on connaît des ravages dévastateurs, la France en comportant encore les stigmates bien visibles confiant presque à des scarifications.

Entre populisme, démagogie, manipulation et amertume, voilà un bien beau menu dont vous m’excuserez par avance qu’il ne m’allèche pas tant que cela.

Préparez-vous … la fête commence bientôt ! Tout est en place.

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