Alors que Zolimari avait décidé le wikende dernier de jouer les tontons gâteau et d'emmener ses nièce et neveu à leur premier concert dans un Zénith [Soprano quand même ...], il en est revenu avec un constat : "ta nièce et ton neveu sont persuadés que tu es de droite !".

A cela rien de très étonnant, leur père, certes plus à gauche que moi, ne cesse d'expliquer que je suis de droite, indécrottablement, que j'aurais voté Balladur en 1995 et que je m'émoustille à chaque incartade d'Emmanuel Macron [dont certains traits de l'action ressortent clairement à droite mais ce n'est pas si évident]. Oui, donc rien de fondamentalement étonnant, à plus forte raison quand, à l'occasion de certains repas, nous nous confrontons et que je déconstruis les arguments insoumis et autres pour ramener mon frère au réel d'une situation qui ne peut pas procéder seulement de l'incantation gauchisante et bourgeoisement révolutionnaire. Forcément, il essaye de me corneriser avec les boulettes gouvernementales, postulant une solidarité à cet égard ... ce que je réfute la plupart du temps.

Evidemment, je conspue Mathilde Panot, Sandrine Rousseau, Manuel Bompard et autres ersatz affligeants qui font le jeu du crépuscule électoral annoncé pour 2027 [si ce n'est pas avant]. Dans la logique de l'époque, les antagonismes veulent que si l'on n'est pas d'un côté, on est forcément de l'autre et totalement. La nuance attendra et c'est précisément là le problème. Je sais aussi qu'il me dira que c'est pour m'asticoter mais, à la longue, il est patent que cela se traduit par ce qui confine à la vérité première me concernant alors que ...

... alors que je le dis encore une fois : ce n'est pas parce que je ne manifeste pas pour tout, que je ne m'indigne pas pour tout, que je ne feins pas de pleurer sur le pauvre sort de la mère célibataire qui est dans le rouge le 5 du mois, que je ne soutiens pas les projets débiles d'alourdissement d'une fiscalité ciblée, que je suis attaché à la logique d'élite ... ce n'est pas à cause de tout cela que je ne suis pas de gauche. Evidemment, je suis comme beaucoup : je ne me reconnais pas dans le parti socialiste qui est rongé par des errements qui l'éloigne de la social démocratie à laquelle je suis attaché. Je vomis la France insoumise et ses compromissions régulières et tenaces, tant intellectuelles que d'une autre nature. Je répigne à voir dans le discours du Grand Soir quelque chose qui soit autre chose que de l'opium jeté au peuple pour arracher quelques suffrages, comme une posture qui reviendra toujours en boomerang. Si c'est cela "être de gauche", alors oui je ne le suis plus mais mes valeurs et mes combats profonds dont je ne fais que rarement étalage empêchent qu'il me soit mis sur le front l'étiquette du mec de droite, quand bine même l'on parlerait d'une droite sociale et gaullienne.

Bien entendu que je suis une carricature de bourgeoisie [que je m'apprête à amplifier à un point que tu ne soupçonne pas], mais pour autant, je ne suis pas de droite. En tout cas, même si tout semble dire le contraire, je n'en ai pas le sentiment et faire accroire le contraire ne me convinc pas le moins du monde.

Tto, droit dans ses bottes plutôt à gauche