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une vie de tto
18 avril 2023

Liebe-ration

Libération va devenir une société à but non lucratif : "On est sur une voie  de redressement, pas facile"

C'est aujourd'hui que Libération fête ses 50 printemps et c'est aujourd'hui que je trouve approprié d'écrire quelques lignes sur la relation particulière que j'ai avec ce quotidien, qui m'agace parfois mais me ravit aussi.

Je ne ferai pas le panégyrique glorieux du titre, ses origines intellectuelles, ses combats sociétaux, sa titraille si impressionnante ou que sais-je encore. Non ... Libé est pour moi un élément fondamental de mon positionnement politique.

D'ailleurs, et c'est ainsi que je l'expliquais à mes étudiants quand j'étais prof, je ne comprends qu'on ait 20 ans et qu'on ne lise pas Libé ... ce qui ne veut pas dire qu'on adhère à tout ce que dit Libé et tout ce que promeut Libé. Mais, tout de même, c'est quand même dans Libé que j'ai trouvé les marqueurs culturels qui m'ont permis de comprendre mon époque, que j'ai connu celles et ceux qui étaient en portrait de la dernière page, que j'ai fulminé contre des éditos si germanopratins, que j'ai compris le corpus idéologique de la sociale démocratie qui manque tant au pays. Avec le temps, j'ai publié une annonce dans Libé pour dire à Zolimari que je l'aimais alors qu'il voulait que tout reste clandestin, j'ai été abonné puis me suis désabonné puis me suis réabonné, j'ai été rassuré de lire des analyses sur le monde qui m'entoure, j'ai découvert des causes me sortant de mon petit confort bourgeois, j'ai été subjugué par le travail de Une ... Bref, Libé fait partie de ma vie.

Libération fait partie de cet équilibre que j'avais trouvé, en écoutant aussi Europe 1. Depuis, la radio a sombré du côté obscur bolloréen pour en devenir inécoutable et j'ai eu peur pour le journal quand Drahi [et avant lui Rothschild] a mis la main dessus. Oui mais voilà, Libé a conservé son aura et pris le virage numérique salutaire. Certes, le lectorat n'est pas légion mais le poids du journal demeure ... comme demeurent les yeux levés au ciel quand je lis tel ou tel position pas assez oxygénée et trop péremptoire. Oui mais, que Libé vomisse le dernier Astérix ou une vedette médiatique aussi inutile que périssable, c'est quasiment normal et surtout c'est ce que l'on attend du journal qui cultive son entre-soi. Finalement, Libé est un club duquel on déteste avoir le sentiment de ne pas faire partie et dont on jouit de partager certaines orientations ou combats.

Il y a autant de façon de parler de Libé qu'il n'y a de lecteurs de Libé et même de pourfendeurs de Libération. Je lisais la table ronde qui réunissait Serge July, Laurent Joffrin, Nicolas Demorand et Dov Alfon au sujet de l'histoire et du futur du journal. Je l'ai trouvée passionnante parce qu'elle évoque, chez moi, le passé de mes jeunes années Libé et le chemin parcouru qui faillit être fatal plus d'une fois. Je me souviens aussi d'avoir tenu en main le premier numéro de la nouvelle formule de 1994 qui était un monstre de papier puisque le journal faisait plus de 150 pages tous les jours. Tout cela raconte l'époque mais une chose est très vraie dans cette table ronde : Libération, ce sont des sensations et c'est exactement cela que je ne retrouve pas ailleurs. C'est bien pour cela que je suis abonné à la version numérique du journal et que je m'abreuve des "Check News" et du fameux "Chez Pol" que le Lab Europe 1 a sabordé.

Bel anniversaire à Libé et je nous souhaite encore de nombreuses années ...

Tto, lecteur

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