Bref ... 
Oui, je vais revenir peut-être bientôt mais il me faut du temps. C'est rigolo d'ailleurs quand tu y regardes bien parce que les périodes d'absence sont toujours autour du mois de mars, avril ou mai. Toujours ... c'est là que je me demande, que je ne comprends plus comment faire, que je m'interroge quant à l'utilité profonde de ce que j'écris ici et là. Bref, bis repetita et patatra, on en est là et presque las. Un jour, peut-être, te raconterais-je tout ce qui m'assaille, tout ce qui me hante, tout ce qui me fait devoir me concentrer sur tout autre chose qu'une chronique un peu vaine sur l'époque au travers de laquelle j'ai la prétention d'imaginer que te fournir mon regard est d'une quelconque utilité. Oui, un jour, je serai peut-être transparent mais, je te rassure, ce n'est pas le cas aujourd'hui. Là, je prends mes marques dans ma nouvelle vie, je tente de me sécuriser avec moi-même [vaste objectif auquel j'échoue avec une régularité persistante], j'essaye de garder la tête froide et de donne le change [ce que je fais toujours très bien, hélas], j'éprouve les contours d'un nouvel équilibre à trouver dans lequel je suis contraint de faire des choix. Malheureusement, coucher ici quelques lignes ou donner à lire ne peut être une priorité actuellement.

Pourtant et c'est bien là le sujet, j'ai besoin d'écrire ce qui me trotte dans la tête et dont j'ai fait une liste sommaire hier. Et encore, je ne t'ai pas tout dit parce que sinon, tu aurais lu que je suis inquiet pour la France, que je vois surgir des menaces bien plus graves qu'une réforme des retraites, que je suis persuadé de la résurgence de mouvements ténébreux qui vont faire plus mal encore que ce que tu as pu voir dans des documentaires, que je suis fatigué de vivre des nuits aussi épouvantables que celles que je vis, que ma santé n'est pas au beau fixe, que mes renoncements à divers points de stabilité personnelle commencent à se payer, que ... et que ... ... et ça, c'est sans compter les cicatrices qui ont tendance à se rouvrir dernièrement. Non vraiment, quand je te dis que j'ai parfaitement conscience d'être au moment du virage existentiel, ce n'est pas une formule. Alors oui, de tout cela nous pourrions partager mais je n'en ai pas le temps, au sens propre.

Contrairement à la chanson de Gilbert Bécaud, je ne crois que la fin sera si funeste. Je veux croire qu'il s'agit d'un passage. Le décalage entre ce que je ressens et la perception que je renvoie est si fort que je refuse de l'assumer présentement, et c'est peut-être pour cela que, contrairement à 2009, je ne veux pas me servir de cette page que tu lis présentement pour m'aider. J'ai aujourd'hui un mari qui a parfaitement compris ce qui se trame et qui, avec l'intelligence qui est la sienne, a posé quelques mots et quelques pierres sur le chemin pour mieux éviter ce qu'il redoute et je l'en remercie. Cela nous fera des choses en moins à devoir affronter.

J'abandonne donc, pour un temps, la logique quotidienne de mes écrits ici [de toute façon, depuis un an, c'était déjà le cas]. Elle sera plus épisodique, donnant ainsi raison au roi des pédéblogueurs qui avait prédit que cela finirait bien par m'arriver. S'il faut toujours donner raison au souverain, on peut néanmoins, sans lèse-majesté, lui faire observer que cela n'est pas le fait d'un manque d'imagination ou d'une source qui se serait tarie ... c'est simplement que cela ne rentre plus dans mes journées. Et ça, il faut savoir le voir, l'accepter et l'assumer. Même le meilleur gel silicone n'y peut plus rien ...

Tto, tout simplement