T'as vu ça ? Je suis obligé d'exhumer une vieille vignette avec un vieux logo pour faire ressurgir du fond du grenier pour te parler d'un sujet que j'avais décidé de remiser dans les limbes.
Faut dire que je commence à voir se charger la barque et je sais déjà que ma sensibilité aura du mal à tout gérer. Alors bon, comme d'habitude, je vais me déverser ici.
Cette semaine a été annoncé le nom de celle qui me remplacera. Le moins que l'on puisse dire, c'est que cela a laissé perplexe un nombre comparable à une armée romaine avant une campagne contre les barbares. Ouais ... moi, j'avais le nom en off puisque ma chef a cru judicieux de me le cacher jusqu'au bout comme pour éviter que je la décourage [ce que j'aurais évidemment fait, à chaque fois qu'elle a émis une proposition insensée]. Bref, on bombarde une fille qui me semble ne pas être tordue, qui a un peu peur de plein de choses, qui fait très attention de toujours rester dans le cadre, qui n'a jamais préparé ni assumé l'organisation d'instances alors que mon poste suppose que tu aies en charge tout le moteur d'un grand groupe. Okay ...
Ah j'oubliais aussi, elle n'a qu'un embryon d'expérience de management, là où elle va devoir gérer une équipe fracturée par mon départ et qui constate que rien n'est envisagé pour son évolution. Donc, ça craque et je passe mes journées à faire du soutien psychologique. Je tire les dernières ficelles qui sont à ma disposition, parce que je les aime bien : je les ai tous choisis.
L'annonce a donc été faite ... et le moins que je puisse dire c'est qu'il faut être fort pour savoir qu'elle me remplace parce que mon nom ne figure à aucun endroit dans cette communication ... quant aux remerciements après plus de onze années de service, tu repasseras ! Bref, je ne suis plus à une vexation près, j'ai le cuir épais [si j'osais, j'ai même le Queer épais ... mais ce sera un autre billet !]. M'enfin, les discours RH sur l'humain au centre de tout, ça m'en touche une sans faire bouger l'autre.
Donc on sait qui va me remplacer [ce n'est pas officiel, mais en fait, il faut deux personnes pour le faire, la seconde étant en embuscade, ce que la première ignore] ... mais pour la passation, faudra attendre parce que la dame part en vacances pendant quinze jours. Moi, j'aurais décampé dans 35 jours calendaires. Maintenant ouvertement, j'explique que je m'en fous !
Evidemment, ma chef me charge la barque dans tous les sens, ce que je bloque consciencieusement. Du coup, ça fait des étincelles ... J'ai refusé d'organiser mon pot de départ au sujet duquel j'ai laissé le choix à l'entreprise de juger de l'opportunité de l'organiser. Et maintenant, on m'asticote sur le point de savoir où je vais après parce que tu comprends, faudrait pas qu'on découvre qu'il y a un problème de concurrence. Nan mais attends darling, je n'ai jamais caché qu'il y en avait un mais ce n'est pas le concurrent frontal qui angoissait tout le monde. Du coup, je vais dégainer un message vachard ce soir pour rappeler que ce n'est pas à moi d'assumer les doutes et que si l'on veut me débrancher plus tôt, il ne faut surtout pas s'en priver. Quant au problème de concurrence, ils n'ont qu'à me faire la liste des concurrents indésirables et je leur dirai si mon prochain employeur figure dans cette liste. Ca va gratter mais c'est bon là.
J'ai entamé le circuit des déjeuners d'adieu et j'ai déjà en tête le message de départ que j'adresserai à tous ceux que je saluerai. Bref, c'est le dernier mois qui se profile et il sera riche en émotions. Il y a des gens que j'aime beaucoup dans ce groupe mais le comportement sec et rugueux qui m'est réservé dernièrement me détermine sur une chose : il était grand temps que je parte. Il n'est de si bonne Compagnie chérie qui ne se quitte ...
Tto, un peu chiffonné