A mesure que les heures s'écoulent, les bilans sont affolants et les images saisissantes. On se doutait bien qu'un séisme aussi fort, aussi près de la surface et sur des zones aussi densément peuplées ferait des ravages, on ne peut pas donc dire qu'on est surpris.
7,8 d'intensité sur une échelle qui compte neuf échelons, c'est sévère. Plus de 5.000 morts à ce stade, c'est colossal et c'est rayer de la carte une petite ville moyenne de province française en quelques secondes. C'est ce que je trouve fascinant et terrifiant, ce qui ramène l'homme à sa juste place dans un monde où il se pique de tout maîtriser alors qu'il est d'une vulnérabilité flagrante.
Les clichés sont stupéfiants, l'impuissance quasi totale surtout quand on met en présence la météo très rigoureuse, la pauvreté des infrastructures, la misère des populations touchées de plein fouet ... C'est épouvantable.
Les dernières estimations humanitaires parlent de 23 millions de personnes touchées par le séisme et ses répliques.
On rappelle au passage le pourquoi du comment d'une telle situation : la plaque arabique est en contact direct avec la plaque anatolienne et forcément, ça coince sur la faille en résultant.
Il s’agit d’une faille dite "décrochante" ou "coulissante", c’est-à-dire que les deux blocs séparés coulissent horizontalement l’un par rapport à l’autre. Le Parisien rapporte les propos de Florent Brenguier de de l’Institut des sciences de la Terre (ISTerre) de Grenoble : "Ce qui est important, c’est la différence de vitesse. La plaque arabique va un peu plus vite que la plaque anatolienne vers le nord-est, ce qui entraîne des accumulations de forces à ce niveau". La magnitude enregistrée atteint 7,8, soit au-dessus de 7 pour la première fois dans cette zone. "Si on regarde la carte historique de la sismicité, on n’avait pas encore eu de grand séisme au niveau de cette faille. Mais on sait, notamment grâce aux observations GPS, qu’elle était à risques" ajoute Florent Brenguier. Plusieurs secousses répliques ont été recensées à proximité de l’épicentre dans les heures qui ont suivi, dont l’une de magnitude de 7,5 [rien que ça].
On a tellement parlé du Big One sur les côtes californiennes qu'on oublie trop souvent qu'il y en a un autre qui menace, tout proche de chez nous. L'activité sismique est toujours à mettre en lien avec l'activité volcanique dont la résurgence ne laisse aucun doute depuis plusieurs mois, notamment du côté de l'Italie. Je rappelle que le jour où les champs Phlégréens de Naples vont s'agiter, le Vésuve paraitra comme une bien petite menace.
Tto, qui sait bien que l'on est peu de choses
