Christophe Willem a beau vociférer en exprimant son amour irraisonné pour le PS avant son "PS, je t'aime", voilà bien une déclaration enflammée qui semble isolée aujourd'hui tant les affres du PS avec son élection interne font presque pleurer. Voilà donc un parti de gouvernement, à l'histoire considérable et aux figures historiques, qui se vautre comme son adversaire de droite il y a 10 ans dans les pantalonnades ridicules de scrutins plus ou moins opaques.

On avait bien rigolé avec la Cocoe de l'UMP en 2012, on pensait même que les conneries de Martine Aubry en 2008 pour évacuer Ségolène Royal avaient servi de leçon ... et bien non ! Alors qu'il promettait que les arrangements n'auraient plus lieu avec lui désormais en 2018, Olivier fait toujours et encore plus Faure ! Pour ceux qui tablaient sur un réflexe légitimiste consacrant le premier secrétaire du PS dans cette consultation, force est de constater que l'on en est revenu et de loin puisque c'est à la photo finish que se joue désormais le leadership du parti, c'est même avec des résultats tronqués et des irrégularités dans tous les sens que s'est jouée l'élection interne. Le renouveau démocratique et la transparence attendront. François Hollande a même sorti le pop-corn en regardant se vautrer celui qui le conspue méthodiquement depuis 2017. Il faut dire que le charisme d'Olivier Faure autorise toutes les ambitions pour ceux qui n'y croyaient plus : l'anti marketing politique a trouvé son maître.

Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, se trouve donc être le challenger d'Olivier Faure ... ce que personne n'aurait prédit il y a deux mois. Oui mais voilà, quand les campagnes sont mauvaises, il ne faut pas vraiment s'étonner de résultats si calamiteux, a fortiori quand on rappelle à Olivier Faure son désastreux bilan d'alliance avec le diable Mélenchon qui fait avaler des anacondas à des militants qui n'en peuvent plus depuis les manières autodestructrices des frondeurs.

En guise de réponse aux critiques, Olivier Faure agit comme s'il était dans une démocratie populaire d'Amérique du Sud et annonce sa victoire que rien ne corrobore en pleine nuit. Comme cela n'emporte pas vraiment la conviction, il propose à son adversaire d'être tête de liste à la prochaine élection européenne [qui sera, évidemment, une catastrophe pour le PS] comme si la manœuvre n'était grossière. Rien n'y fait ... Olivier Faure réussit le pari pourtant risqué de faire pire que Martine Aubry, les tableaux des décomptes de voix publiés sur les réseaux mettant en avant le fait qu'il est minoritaire. On oublie souvent que le scrutin ne se joue pas seulement au nombre de voix mais aussi en considération des motions ... et c'est là l'argument d'Olivier Faure, ce que ce dernier ne parvient pas à expliquer ... renforçant ainsi la confusion et le sentiment d'amateurisme.

Bref, en 2023, le PS réussit donc à faire encore plus foireux que l'UMP de 2012 où Jean-François Copé et François Fillon avaient sabordé le paquebot gaulliste sur l'autel de leurs ambitions fratricides. Du coup, il en ressort le sentiment que la nouvelle modélisation de la vie politique prophétisée par Emmanuel Macron est touchée du bon sens. On y est : Ciotti chez LR s'enfonce à chaque prise de position [quand il ne s'agit pas d'affaires personnelles], le PS est en état de mort clinique sous l'action d'Olivier Faure décidément incapable de conduire un bateau trop gros pour lui. A côté, Marine Le Pen joue sa partition d'éternelle pourfendeuse et challenger préférée d'un Président qui fait mine de changer de méthode tout en restant sur ses acquis réflexes. Si avec cela on espère redonner aux français l'envie de s'intéresser au débat public et d'aller voter, on aura plus de chance de gagner au Loto que d'y parvenir. Les français perdent espoir et versent dans le populisme qui apparaît désormais comme la seule réponse qui leur soit proposée ... Cyril Hanouna pourra vraiment se présenter en 2027 en racontant n'importe quoi, cela ne dénotera vraiment plus.

Tto, accablé