Voilà plusieurs années, UNE VIE DE TTO avait lancé une collecte reversée intégralement à Movember à l'occasion du mois consacré à la lutte contre les cancers masculins. Cette année, je remets le couvert parce qu'il n'est jamais inutile de répéter pour mieux se faire entendre, la répétition fixant la notion.
Et puis, au regard du marasme ambiant lié à ce mois qui est décidément le plus épouvantable qui soit, quoi de plus réjouissant que de se dire qu'il va être question de palper les testicules pour se rassurer et se faire du bien. Parce qu'en fait, c'est vraiment de cela dont il s'agit : se faire du bien en vérifiant que tout va bien. Puisqu'il est question de cancers masculins, tu pourras pousser également à vérifier que ta prostate va bien en faisant un dépistage. Et, comme on me le dit dans l'oreillette et même s'il ne s'agit pas d'un cancer, la vaccination contre le HPV ne sera pas de trop [oui oui, je sais qu'il y a aussi le Monkeypox et tout le reste, mais puisque tu le sais, pourquoi en parler ?].
Alors donc, procédons dans l'ordre : ce mois-ci, tu es chaudement incité à palper de la testicule. Les tiennes déjà si tu en disposes et/ou celles de celui qui partage ta vie même occasionnellement. Cette palpation n'a l'air de rien mais c'est le premier signe d'un problème quand elle ne coule pas de source. Et comment faire pour bien palper ? Je n'ai jamais rien trouvé de mieux que de te montrer une vidéo pédagogique.
J'en remets une couche à l'occasion du mois de novembre mais clairement, c'est tous les mois qu'il faut les palper. Sous la douche ou dans ton bain [c'est pas bien, sale écoterroriste va !], c'est là que les testicules sont les plus accessibles ou dégagées, aidées par l'eau généralement chaude. Le pouce, le majeur et l'index sont seulement nécessaires et s'il y a une différence de taille d'un mois sur l'autre, c'est qu'il y a matière à pousser les investigations. Attention, n'oublie pas que les testicules n'ont pas la même taille. S'il devait y avoir une question, hop hop hop ... direction chez l'urologue et plus vite que cela !
Et sinon la prostate, ça se tâte ?
La prostate est une glande située juste en dessous de la vessie, en face des intestins. Elle produit un fluide qui protège et enrichit le sperme. Le cancer de la prostate survient lorsque certaines des cellules prostatiques se reproduisent bien plus rapidement que d'habitude, ce qui donne ainsi lieu à une tumeur. Si elles ne sont pas traitées, les cellules cancéreuses sont susceptibles de se propager de la prostate à d'autres parties éloignées du corps, notamment aux ganglions lymphatiques et aux os, en donnant naissance à des tumeurs secondaires dans un processus connu sous le nom de métastase. L'un des aspects les plus inquiétants de la maladie réside dans le fait que la plupart des cancers de la prostate se développent sans que les hommes ne ressentent au départ aucun symptôme. Tout le monde ne ressent pas les symptômes du cancer de la prostate. Il arrive souvent que les signes d'un cancer de la prostate soient décelés en premier par un médecin lors d'un examen médical de routine. Toutefois, certains hommes remarqueront des changements dans leur fonction urinaire ou sexuelle susceptibles d'indiquer la présence d'un cancer de la prostate. Ces symptômes comprennent un besoin fréquent d'uriner, notamment la nuit, des difficultés à commencer à uriner ou à se retenir d'uriner, un flux d'urine faible ou interrompu, une urination douloureuse ou qui brûle, des difficultés à avoir une érection, une éjaculation douloureuse, une présence de sang dans l'urine ou le sperme ou encore une douleur ou une raideur fréquente dans le bas du dos, les hanches, ou le haut des cuisses. Le dépistage se fait par touché rectal ou recherche de la présence d'une protéine dans le sang qui est spécifiquement produite par les cellules prostatiques.
Reste enfin le HPV, ou Papillomavirus. Si certains pensent encore que cela ne concerne que les femmes, il est temps de tordre le cou à cette idée reçue. Les papillomavirus humains se transmettent par contact avec la peau ou les muqueuses infectées, principalement par voie sexuelle, mais pas seulement. Les mains ou la bouche, par exemple, peuvent aussi les transmettre. Ces virus sont particuliers dans la mesure où un certain nombre de types - 14 à 18 sur 100, dont 7 principaux - sont "oncogènes", c’est-à-dire qu’ils peuvent être à l’origine de cancers. Il existe en effet une filiation entre infection HPV, puis lésions précancéreuses, puis cancers. La grande majorité des infections à HPV n’aura heureusement aucune conséquence sur la santé de la femme ou de l’homme infecté. 70 à 80% de ceux-ci, surtout entre 15 et 25 ans, s’infectent, mais 80 à 90% guériront spontanément. Certaines lésions dues à des HPV non oncogènes sont bénignes : ce sont les verrues banales. D’autres sont plus gênantes bien que non cancéreuses : les verrues génitales ou condylomes [petites tumeurs localisées sur la muqueuse génitale ou anale]. Un certain nombre de sujets vont garder une infection chronique avec les types "oncogènes". C’est dans ce cas que peuvent survenir, en particulier au niveau du col de l’utérus, des lésions précancéreuses. Suivant le grade des lésions,1 à 18% de celles-ci pourront se transformer en cancer jusqu'à 30 ans après. Ces lésions et cancers atteignent principalement, outre le col de l’utérus, la bouche et la gorge, l’anus et le pénis. Pour les lésions de l’anus ou de la gorge comme pour celles du pénis il n’existe pas de dépistage systématique actuellement. Par ailleurs, il est possible de porter un HPV sans développer de lésions, tout en pouvant le transmettre. Une immunodépression [affaiblissement du système immunitaire] peut en favoriser l’apparition et l’évolution. Si les femmes sont donc principalement impactées par ces cancers HPV dépendants, 4.750 sont diagnostiqués en moyenne par an en France, l’homme est non seulement vecteur potentiel du virus mais porte aussi un fardeau cancéreux non négligeable avec 1.750 cas par an. Chez l’homme comme chez la femme, les papillomavirus humain HPV peuvent disparaître spontanément. Dans le cas contraire, le médecin pourra prescrire un traitement adapté aux différents symptômes : les condylomes ou verrues génitales ne sont pas à risque de cancer, mais ces verrues peuvent impacter la vie génitale, affective et sexuelle très longtemps avec des traitements chimiques, chirurgicaux ou, dans les formes les plus récidivantes, biothérapies immunomodulatrices ; les lésions précancéreuses traitées au moyen de conisation, ou de chirurgie. La vaccination, prévention primaire, est recommandée entre 11 et 14 ans, pour les jeunes filles comme pour les jeunes garçons. Un rattrapage est possible jusqu’à 19 ans, et 26 ans pour les hommes homosexuels.
Si tu veux donner pour lutter contre les cancers masculins, tu peux te rendre sur la page de Movember France. Et si tu veux faire ce qu'il faut, tu n'as plus qu'à faire ce dont je viens de te parler.
Tto, qui trouve qu'on n'en parle jamais assez