A celles et ceux qui ne comprennent pas ce que je veux dire quand j'explique qu'il faut se bouger les fesses, il n'est de meilleure leçon que de regarder ce que je fais présentement.

Depuis dix jours, c'est la surchauffe, en plus de ce à quoi je suis habitué. Surchauffe qui confine à l'accident nucléaire probablement, il n'empêche que je me donne les moyens de lutter contre l'adversité dont tu as compris hier qu'elle était des plus coriaces. L'avantage d'être sur tous les fronts, c'est qu'au bout d'un moment la fatigue ne se ressent plus. Je sais hélas par expérience que la descente n'en est ensuite que plus sévère lorsque le soufflet retombe. Néanmoins, il est des ornières qu'il n'est plus possible de supporter.

Tous azimuts, je me déploie comme un zébulon, avec l'ivresse d'un désespoir que l'on soigne bien pour moi. Tout y passe, tout est programme et c'est dire si l'épreuve n'en est que plus délirante. Oui mais voilà, des accumulations trop importantes produisent toujours de tels effets sur le garçon patient que je suis : ça monte, ça monte et puis un jour, ça explose parce que l'on n'a pas écouté le message d'alerte.

D'ailleurs, je suis le premier à ne pas écouter mes propres messages. C'est bien le moins que je puisse m'infliger tout de même, en bon ennemi irréductible de moi-même que je suis. Dès lors, si je ne m'accorde aucune mansuétude, tu imagines bien que c'est pareil pour n'importe qui.

En écrivant hier à Zolimari qui implorait qu'une explication puisse avoir lieu, j'ai repensé à ce que l'on m'a dit la semaine dernière : mon exigence. Je n'ai pas tout de suite compris quand on a mis cela en avant il y a une dizaine d'années à mon endroit. Il fallait se méfier parce que je suis exigeant. Avec le temps, j'ai compris que ceux qui disaient cela avaient raison, je suis exigeant et probablement de la pire espèce parce que je suis de ceux qui ne le sont pas pour exister ou nuire, mais de ceux qui donnent tant qu'ils estiment juste qu'il en soit de même, d'où l'exigence. C'est terrible dans cette époque où tout est médiocre, où les mots n'ont plus aucune importance et où les promesses n'engagent plus. Il faut le dire : j'appartiens à cette race de dinosaures qui ne s'y font pas, qui ne s'y feront pas et qui donc s'isolent des externalités négatives liées aux vicissitudes de la vie et de la cohorte de gens décevants. Tout ne peut pas être parfait, m'enfin quand l'exigence consiste simplement à demander un peu de constance ou de fidélité quand il ne s'agit pas de considération, c'est qu'il y a un problème et un alignement des planètes qui ne me convient pas.

Difficile de mener toutes le batailles à la fois ? Oui, mais en ai-je vraiment le choix ? A l'évidence non. Je prends donc les défis comme ils arrivent en appliquant une méthode chirurgicale et froide, une méthode de déménageur en allant à l'essentiel et en n'usant plus de superflu ni de patience. Avis de tempête, vent fort annoncé ... ne résisteront pas les éléments qui ne sont pas enracinés dans ma vie. Je sais qui ils sont, ils savent que je sais.

Tto, éolien mais crevé