"Nan mais ça ne va pas pouvoir continuer ainsi. Allez hop, je vous arrête à nouveau."
C'est avec un le verdict que je suis sorti du cabinet de mon médecin traitant à 20:50, anéanti par les maux de tête et dépité qu'il n'ait pas d'autre explication à mon mal que je suis extrêmement fatigué, en "surmenage" m'a-t-il dit tout en m'engueulant parce que je venais de sortir d'un Comité exécutif de la Compagnie chérie se tenant donc à des heures indues. "Vous savez, vous êtes dans un sale état. Y a des gens qui font des AVC et des infarctus pour moins que ça" m'a-t-il adressé pour me faire peur.
Au fond, je sais qu'il a raison et que l'heure est venue d'être confronté à la rupture : celle qui fait que le corps ne suit plus, qu'il en a marre d'être martyrisé par une volonté immodeste qui décrété aveuglément qu'il faut faire alors que cela ne va pas du tout dans le bon sens. Une fois qu'on a dit ça, on est bien avancé.
Donc, je suis arrêté à nouveau. "Et pas pour la fin de la semaine hein ... je vous arrête pour une semaine !" m'a-t-il dit goguenard. Je suis donc reparti sans réponse, avec une liste impressionnante d'analyses sanguines à faire et en ayant entendu "Oui bah vous avez quand même tous les signes de l'épuisement et du Covid !", comme une confirmation que je ne voulais pas admettre.
Au moment où j'écris ces lignes, je viens de régler mon absence avec mon équipe. J'ai expédié quelques affaires courantes et, rien qu'en faisant cela, j'ai failli avoir un malaise tant mon cœur s'est emballé. Peut-être est-ce une réaction au traitement que je prends pour un mois et qui a vocation à faire descendre ma tension qui atteint des niveaux "très inquiétants et qu'il va falloir faire descendre coûte que coûte". Mon cœur s'est emballé à des niveaux comparables à ceux qu'il atteint quand je courre pendant plus de trente minutes. Ça m'a sonné, j'ai échoué sur le canapé et sué. Oui, pas de doute : on a pulvérisé le plancher de l'épave pour arriver sur autre chose encore. Aucune force et cet étau dans la tête qui rend tout insupportable [y compris la lumière] : Zolimari me regarde avec ses yeux inquiets, cherchant toujours dans ma bouche une petite lueur d'encouragement que j'ai du mal à lui fournir.
Bref, voilà qui poursuit donc la belle histoire de cet effondrement. Tout est compliqué, tout est difficile, tout est insupportable et surtout rien n'est clair. J'ai reçu mes analyses : à part quelques métriques qui débordent un peu, tout va bien et je ne suis même pas positif au Covid ! Donc ce n'est pas cela. Une tension stratosphérique doit maintenant descendre : après une journée de léthargie relative, on est passé de 19 à 14 [14 à 21:35 tout de même]. C'est déjà ça même si je transpire quand jamais alors que je n'ai pas de fièvre.
Je crois que mon corps ne me parle plus, il me hurle dessus.
Tto, mal en point