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une vie de tto
23 octobre 2021

La bonne éducation

CQFD Sex educationAvant que "Squid Game" ne ravage tout sur son passage, la rentrée avait été marquée par la saison 3 de "Sex education" [oui oui, je sais, c'est loin]. Et que faut-il penser de la saison 3 et même de la série en général, c'est aujourd'hui CQFD, ce qu'il faut en dire.

Tout part de quoi ? Le jeune Otis Milburn, dont la mère est thérapeute / sexologue, refuse les questions ou conseils de celle-ci à propos de sa propre sexualité, alors qu'il est encore puceau et qu'il ne parvient pas à se masturber. Par un concours de circonstances, Otis se retrouve à aider la terreur du lycée, Adam, qui a pour sa part des problèmes d'éjaculation. Témoin de cette thérapie improvisée, Maeve Wiley, une jeune rebelle qui vit sans parents et a des problèmes d'argent, propose à Otis de créer un "cabinet de sexologie" au sein du lycée.

S'en suivent donc trois saisons qui tournent autour des thématiques de l'éducation sexuelle à l'âge charnière de l'adolescence où toutes les questions s'entrechoquent avec les déflagrations que ceux qui y sont passés connaissent. Sans prendre beaucoup de gants, tout y passe [à quelques réserves près] et c'est l'aspect cathartique qui créé l'engouement parce que, mine de rien, les hésitations et les doutes de chaque personnage sont de l'ordre de l'universel. Surtout, la production à l'anglaise laisse le champ libre à beaucoup de possibles auxquels on est habitués s'agissant de productions Channel 4, BBC ou ITV. Là, Netflix capitalise avec un casting riche bien que versant dans la carricature à mesure que l'on progresse dans l'intrigue et on ressort de la saison 3 avec l'impression que les scénaristes veulent cocher toutes les cases possibles [ah quand le douloureux sujet de la bisexualité des albinos ?], comme un fourre-tout auquel les sitcoms américaines nous ont habitué à force de caser des personnages de chaque ethnie dans le casting.

N'empêche, au delà de ce problème qui n'est pas mince, on en vient à suivre l'évolution de personnages avec plus ou moins de roman et de facilités, pour atterrir au point qui permet de dire que rien n'est foncièrement tabou, que ce qui est considéré comme déviant par certains n'est en fait qu'une variété des possibles qui n'entrave en rien le bonheur d'autrui ... C'est donc un hymne à la tolérance au sens trop soixante-huitard pour les adeptes de la secte Zemmour mais qui fait du bien parce qu'il est plaqué comme un postulat même quand la rouerie s'invite à la table, avec le souci de promouvoir des conventions d'un autre âge que celui de l'adolescence. C'est particulièrement le cas de la saison 3 où les ficelles sont parfois grosses comme de la corde à nœud mais qu'importe ... et on se moque aussi de savoir si c'est réel ou si ce n'est pas idéalisé. Même si certains personnages ne font pas dans la finesse et si certains parcours sont elliptiques, le fait de pouvoir exposer, dans la longueur, des sujets comme le fait d'être transgenre, la sexualité des handicapés, les familles homoparentales ou encore la performance sexuelle au sens large, voilà qui ne fera de toute façon pas grand mal même si cela pourra apparaitre comme étant un peu tarte-à-la-crème.

Evidemment, il est requis de regarder ça en VO ...

Les trois saisons de "Sex education" sont disponibles sur Netflix.

Tto, qui pense qu'il importe peu de se soucier de la manière dont on parle de sexe puisque l'essentiel est d'en parler

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