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une vie de tto
14 septembre 2021

La parade des ambitieux

2018 - PARTIES POLITIQUES

Le moins que l'on puisse dire, c'est que le poste est épuisant sinon éreintant mais qu'il attise les convoitises au point que chacun s'en sent la carrure à mesure que les ambitions aveuglent. Oui, clairement, être Président de la République française est le job rêvé ... c'est curieux. Et comme nous sommes à moins de 200 jours ouvrés du scrutin qui départagera les impétrants, rien d'étonnant à ce que cela s'agite.

Il faut dire que, sur la ligne de départ, on avait déjà du beau monde : un aigri qui n'a toujours pas digéré sa défaite, un agent d'assurance persuadé qu'en adoptant des accents grandiloquents pour tout et n'importe quoi on s'assure (!!) une contenance qu'on n'a jamais démontré à l'exercice du pouvoir, une fille de qui s'est bien vautrée et cherche à convaincre d'une cohérence qui n'existe pas puisqu'elle a muté en girouette ... oui, le bestiaire était déjà peu reluisant mais l'été aura achevé les optimistes qui pensaient que l'occasion élèverait le niveau : las, Pécresse, Montebourg, Hidalgo et bientôt Zemmour ont rejoint le bal. C'est que la soupe est décidément bien bonne ...

Surtout et pour filer la métaphore gastronomique, on frôle déjà l'indigestion mais ce n'est rien en comparaison de ce qui nous attend, tant la campagne promet d'être répugnante et pestilentielle. Pour s'en convaincre, Zemmour a mis en scène avec son compère Ruquier le premier acte de son lancement [bien que je demeure intimement persuadé qu'il n'ira pas ... son fonds de commerce étant bien plus lucratif pour lui et, c'est l'évidence, il n'a pas la moindre charpente de programme à proposer] : se victimiser dans une interview lamentable où Ruquier comme Salamé ont encore fait la démonstration de leur superficialité, lui rendant ainsi la partie facile et lui permettant de faire passer comme une lettre à la Poste le fait qu'il entendait tout simplement s'affranchir de l'état de droit en niant le caractère juridictionnel du Conseil Constitutionnel, de la Cour Européenne des Droits de l'Homme et je n'ose pas te dire ce qu'il va faire avec les préambules de la Constitution [qui reprend aussi celui de la quatrième République]. Ca chouine parce que le passe sanitaire rogne les libertés individuelles ? Avec Zemmour, tu n'as encore rien vu. Et ça, ça passe tout seul ... Salamé étant obnubilée par l'affaire des prénoms et Ruquier à comparer ses audiences comme s'il se rassurait sur la longueur de son sexe dans les toilettes avec Zemmour. Ce serait faire injure à la face cachée de la Lune que d'en référer au caractère lunaire de ce que l'on pouvait entendre ...

Oui mais voilà le méchant CSA a décidé qu'il convenait désormais de décompter le temps de parole de Zemmour [ce qui n'est pas sans poser de problème juridique puisque l'on décompte le temps de parole non d'une personne mais de mouvements politiques ... même s'il ne faut pas gratter bien longtemps pour se rendre compte que l'officine de Christine Boutin n'est pas loin]. Ah la la, c'est l'odieuse censure du pouvoir qui se matérialise ! C'est surtout logique, à plus forte raison quand Eric Zemmour [dont le prénom n'est pas si français de souche que cela d'ailleurs ... puisqu'il signifie "souverain unique" en tradition scandinave] se répand avec autosatisfaction et quasiment autofiction sur tout et n'importe quoi en pulvérisant l'exercice éditorialiste pour accumuler jusqu'à l'excès les effets de manche tribuniciens occasionnant parfois des poursuites judiciaires et donc des condamnations au regard des immondices considérés. Loin de l'analyse, Zemmour dégueule sa vision politique des sujets, avec approximations et autojustifications pseudo-scientifiques mais comme il n'y a pas lieu de le contredire sur C-News, tout va bien. Sur cette autoroute de la désinformation où la mise en scène de la contradiction par un invité devient grotesque, le CSA a demandé que cesse l'exercice sauf à le décompter rigoureusement, à plus forte raison puisque le petit monsieur aurait des ambitions et des choses à dire dans le cadre de la campagne qui démarre. "Oui mais il a une carte de presse !" pouvait-on lire ... la belle affaire que d'avoir une carte de presse en la matière puisque Zemmour lui-même fait la démonstration qu'elle n'est qu'un outil d'optimisation fiscale dans la mesure où il confiait chez Ruquier que son livre était une compilation des ragots qu'il entend dans différents dîners en ville dont il fait profession selon son propre aveu. Nous avons donc un prétendu journaliste qui excipe de sa qualité en reconnaissant qu'il compile les mesquineries distillées autour d'un table dont il oublie de nous dire qui en paye l'addition et omettant également qu'il est d'usage dans la si noble profession de journaliste de recouper ses sources. Tu penses bien que Zemmour, qui n'est jamais à une approximation ou un raccourci près, s'en dispense bien. On est donc journaliste quand cela arrange ...

Face à cela, c'est sûr que Marine Le Pen ou Dupont-Aignan font pâle figure, c'est dire où l'on en est ... c'est aussi dire ce qui s'annonce si, au terme d'un entretien si mal conduit, Eric Zemmour parvient à imposer comme thème celui des prénoms français alors qu'à ma connaissance, ce n'était un problème que pour lui depuis 2010 dans l'un de ses précédents livres. Pour ce qui est de répondre aux urgences climatiques, aux fins de mois difficiles des travailleurs précaires ou à la radicalisation d'une partie de la population, faudra attendre : Zemmour comme tous les autres ont d'abord leur nombril à flatter avant tout. La France qu'ils ont chevillée au corps attendra encore un peu qu'ils se nourrissent sur la bête et Emmanuel Macron peut se rassurer : l'alternative est encore loin.

Tto, qui se dit que l'on n'a encore rien vu

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