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une vie de tto
23 mars 2021

Le pire de nous

Le pire de nous

Je participe, fondamentalement, de l'idée que la crise sanitaire en cours depuis désormais plus d'un an ne créé pas un nouveau monde, elle accélère les tendances dont on pouvait déjà identifier les stigmates depuis des années.

Ce n'est pas être prophète de la 25ème heure que de dire cela puisqu'il suffit de relire ce que j'écrivais ici même sur le vivre-ensemble ou je ne sais quelle autre dérive totalitaire à laquelle de plus en plus de citoyens investis de leurs droits civiques étendus sont prêts à rallier au mépris évident de la renonciation auxdits droits civiques considérés.
Je voulais, initialement, faire un réquisitoire sur Pierre Ménès et les starlettes de télé [dont, tu l'auras compris, j'ai connu les délices] qui se croient autorisés à toutes les dérives qu'ils n'accepteraient pas si elles étaient dirigées contre leurs propres filles ou fils, au seul motif d'une notoriété parfois fugace mais qui autoriserait à pavoiser de leur organe sexuel masculin [j'ai tout de même un exemple de femme castratrice] censé être satisfait comme s'il s'était agi de celui d'un souverain ayant autorité. Oui, je voulais déverser ma bile sur l'enfer que sont Ménès [et ses patrons de Canal+, Bolloré en tête, qui couvrent comme des complices des actes odieux que les mêmes regardent en se pinçant le nez quand il s'agit de dénoncer le droit de cuissage de Roger Ailes, le patron déchu de Fox News]. La tartufferie a encore de longs siècles de prospérité devant elle. Oui, je voulais t'expliquer qu'hélas, ce n'est pas le seul lot de Canal+ [à laquelle on ne pardonne rien parce qu'on éprouve tous un sentiment de trahison à la hauteur de la promesse d'être une télé pas comme les autres] mais qu'à France Télévisions, comme ailleurs, en presse écrite comme en radio, certains devraient balayer devant leur porte et prendre conscience que l'humilité est salvatrice même si elle n'effacera pas ce qui fut fait. Et probablement, faut-il cesser d'invoquer qu'on ne peut plus rien faire ou que l'on n'était pas soi-même, voire que l'on ne s'en souvient même pas ... c'est finalement pire que tout parce que c'est réclamer l'absolution par de piteuses excuses qui sont un second affront pour les victimes.

A côté, les délires nombrilistes de Juan Branco sur sa quatrième de couverture, pour exister encore un peu dans un monde médiatique et convenu auquel il s'était habitué malgré des positions forcément révolutionnaires pour autant qu'elles n'affectent pas son petit confort bourgeois, ce n'est pas grand chose mais tout autant révélateur d'une primauté de l'égocentrisme exacerbé de celles et ceux qui s'imaginent être seuls au monde et dont autrui serait le faire valoir. Cette montée flagrante de l’individualisme ne surprendra pas ceux qui conduisent régulièrement [la route, en région parisienne a fortiori, est devenue une jungle] où ceux qui sont confrontés aux "moi je" imaginant que leur rythme et modes de vie sont universels au point qu'ils doivent s'imposer aux autres. Là encore, difficile d'imaginer que cet individualisme surgit de nulle part ... la crise sanitaire n'en est que le révélateur et permet en lumière les comportements absurdes et peu sociaux de ceux qui s'imaginent être au dessus des autres, des règles et le reste.

A ce titre, je participe de la cohorte de ceux qui pestent tout ce qu'ils peuvent contre les personnes âgées [que je croise parfois devant chez moi, ... tu sais ceux qui passent toute l'année à râler pour tout et n'importe quoi, qui ont toujours un avis sur tout et surtout leur avis, qui font tout pour payer le moins de charges possibles parce que, soi-disant, il ne prennent plus l'ascenseur ou n'utilisent pas le local à vélo] sans masques alors qu'on sacrifie tous une partie de notre liberté pour d'abord protéger les plus vulnérables. Les premiers à ne pas respecter ce à quoi on est censé s'astreindre sont ceux que l'on veut protéger : il y a une arrogance de l'âge chez certains que je trouve si pénible qu'avant la fin de la crise sanitaire, je sais que je vais bondir et conseiller à certains d'aller lécher les barres de métro puisqu'ils s'en foutent de mourir et de mobiliser un lit de réanimation qui pourrait servir à quelqu'un qui en aurait besoin. Et dire que pendant ce temps là, des gens perdent leur boulot, plongent dans la dépression et j'en passe ... ah mais, il y a toujours une bonne excuse pour ne pas mettre de masques comme cette connasse que j'ai encore croisé aujourd'hui qui promène son enfant dans une poussette sans revêtir de masque.

En revanche, ce sont les mêmes infatué(e)s qui conspuent toute décision gouvernementale, qui hurlent au scandale parce qu'on n'a pas assez écouté Raoult et son armée de fanatiques [alors que son traitement est inefficace sinon dangereux au niveau cardiaque] ou qui sont devenus virologues spontanés quand il ne s'agit pas d'être stratèges en protocoles sanitaires ou de confinement/déconfinement ... je sais bien que la gestion de la crise est perfectible, on en goûte tous les jours les délices amers ... je partage aussi un maximum d'incompréhension sur telle ou telle déclaration ou position de principe. Pour autant, je n'appelle à renverser Emmanuel Macron pour autant en supposant qu'au motif qu'il décide en réunissant un Conseil de défense, il est devenu un dictateur made in 2021. Inventer ou exagérer des choses destinées à semer le doute pour ajouter de la crise à la crise, prendre à témoin le fait que c'est tellement mieux ailleurs alors qu'en fait, ceux qui expliquaient être admiratifs de la gestion allemande en sont revenus par exemple, c'est bien gentil mais à part ouvrir sa gueule pour ne rien dire sinon se rassurer en ayant l'impression qu'on existe ainsi, ça sert à quoi ? Bien sur que tout est perfectible, y compris à Education Nationale mais honnêtement, ça set à quoi d'en faire des caisses et d'empiler les "gna gna gna" à longueur de publications ? On a compris que tous ceux qu'on entend auraient évidemment fait mieux : j'ai une bonne nouvelle, ils peuvent se présenter à la prochaine élection présidentielle pour démontrer qu'ils ont les aptitudes dont ils se targuent.

Sauf que les geignards rejoignent ainsi les professionnels de la chose qui ont leur rond de serviette sur CNews, qui amusent tant Yann Barthès qui s'en fait le complice servile propageant un message qui est reçu aussi au premier degré ... Chacun est libre de faire front commun avec Jordan Bardella, Eric Zemmour, Mélenchon, Eric Ciotti ou je ne sais quel autre procureur du Café de Flore avide de projecteurs ou de micros qui fera les beaux jours de Pascal Praud ou des "Grandes Gueules" de RMC qui, soudainement, plaisent tant à Marc-Olivier Fogiel. Je constate une chose en fait : heureusement que ce n'est pas la guerre dont le Président de la République sonnait le tocsin il y a un an, sinon elle serait belle la France à ne plus savoir se mobiliser pour résister à l'ennemi. Au lieu de cela, des idiotes et des Che Guevara de bac-à-sable jouent leur meilleure partition en se croyant subversifs parce qu'ils ne mettent pas de masques, qu'ils vont contre la "dictature sanitaire" ou s'opposent à la négation de l'Etat de droit. Là encore ce n'est pas nouveau ...

Tout cela n'est pas nouveau en effet, tout cela prend de l'ampleur ... cette crise est un terrible révélateur de ce qui était en germe. Finalement, tout cela ne me convainc que d'une chose : ces circonstances font ressortir le pire de nous mêmes, certains n'étant finalement même plus conscients de la toxicité de leur comportement devenu antisocial au motif qu'ils seraient des lançeurs d'alerte providentiels. Contre cela, il n'y a de meilleurs vaccins que d'ignorer le bruit et le vacarme qui leur sert d'oxygène tandis qu'ils nous asphyxient de leur nombril et de leur présence. Il y a dans le malthusianisme une forme d'espérance finalement ...

Tto, bien désarmé

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