Si tu as bien écouté ton Président de la République hier soir, tu as compris que les jours heureux sont de retour et que ta vie d'avant aussi. Les mômes en classe pour 15 jours, et nonobstant le port du masque et du gel hydroalcoolique toutes les dix minutes, tout revient comme avant au point que les dépressifs qui étiaent prêts à se pendre parce qu'ils ne peuvent plus aller en terrasse ou se déhancher en boite de nuit vont cesser d'être en hyper-ventilation.

En écoutant le Président de la République hier soir, tu as peut-être entendu aussi qu'il allait falloir se réinventer, celui-ci ayant confessé [avec une sincérité qui le dispute à la justesse du jeu d'acteur de Francis Huster] qu'il serait le premier à le faire également. Se réinventer ... tu me connais, j'adore aller chercher la définition des mots qu'on emploie à tout va pour bien rappeler les abus de langage [je passe sur "morbidité" que l'on confond avec "mortalité" à longueur de temps, notamment].

"Se réinventer" donc ... la définition est assez claire : Inventer de nouveau pour soi ce qui avait été oublié ou perdu ou donner une valeur nouvelle à quelque chose. A la limite, je pourrais te donner trois heures pour m'en faire une belle dissertation tant il y aurait à dire au regard du contexte actuel. Parce que oui, le vocable est employé à bon escient à mon sens dans la mesure où la crise sanitaire encore d'actualité mais dont les effets sont moins palpables et les signes plus encourageants aura changé forcément quelque chose chez toi et chez tout le monde. Que les névrosés déçus qu'on leur ait volé trois mois de leur vie [qu'ils passent le plus clair du temps à utiliser pour chouiner ou râler pour à peu près tout et surtout n'importe quoi] hurlent qu'il faut revenir exactement à l'endroit où l'on se trouvait le 13 mars 2020, c'est devenu une forme de travestissement d'un comportement proclamé comme résistant. Sauf qu'en réalité [et c'est finalement assez rassurant], la pandémie de Covid-19 aura changé quelque chose chez tout le monde, y compris chez moi.

• Assurément, je suis devenu encore plus misanthrope que je ne l'étais auparavant et cela relève de la performance.
• Je ne regarde plus non plus les informations ou magazines d'information à la télévision.
• Je lis davantage de presse, sur écran certes, mais davantage.
• Je n'ai jamais fait autant de sport, environ quatre fois par semaine en moyenne depuis mi-mars 2020.
• J'ai adapté mon régime alimentaire en faisant décroître de près de 50 à 75% la part de produits carnés.
• J'ai considérablement réduit ma consommation compulsive de trucs inutiles [faut dire que ce n'est pas bien difficile compte tenu du niveau où celle-ci se trouvait].
• Avec Zolimari, nous avons discuté à bâtons rompus de tout un tas de choses que l'on avait pris l'habitude d'éviter.
• Je recours quatre fois plus à des commandes en ligne de produits alimentaires [soit en click and collect, soit en livraison directement], qu'il puisse s'agir de farine, de surgelés ou autres.
• Dans le frigo, il y a aussi moins de choses toutes pas bonnes pour mon petit corps au point même que je me suis mis à boire du lait de riz à vanille.
• Je pense n'avoir jamais, comme Zolimari d'ailleurs, autant cuisiné que ces trois derniers mois.
• J'ai beaucoup plus mal au dos malgré les efforts, la faute à un environnement de travail qui n'est pas vraiment ergonomique.
• Je déteste encore plus les gens, surtout quand ils sont mal élevés et qu'ils se croient seuls au monde.
• Je ne regarde plus beaucoup la télévision en linéaire, préférant même des flux internet pour les événements en direct.
• J'ai recommencé à aller dans les petits commerces de proximité [le boucher, bientôt la nouvelle boulangerie au bout de la rue] et à ne prendre que le strict minimum.
• J'ai destocké tout un tas de choses dont on ne se servait pas [des gels douche aux sauces et moutardes que l'on ne mangera finalement jamais].
• J'ai recommencé à manger des frites.
• Même sexuellement, c'est fou de se dire que tant de choses ont changé aussi ...
• J'ai l'impression de m'écouter davantage et cela va s'amplifier avec le programme méditation que je vais suivre tout bientôt.
• Je partage le sentiment d'une amie : cette crise a permis de révéler la vraie nature des gens, et chez certains ce n'est pas forcément agréable en fait.
• Je grignote moins.
• J'ai reparlé à des gens avec lesquels je n'avais pas échangé depuis [trop] longtemps.
• Je bois un peu moins aussi ... [alcool et eau]
• Je joue davantage.
• Je n'ai plus l'angoisse de ne pas sortir de chez moi, tout au contraire.
• Je pense être devenu agoraphobe [déjà qu'avant ce n'était pas brillant mais là, c'est très clair].

Bien sur, certains changements seront comme les résolutions et ne tiendront pas une saison. Possible ... mais pas tant que cela je pense.

Regarde bien ... pour toi aussi, plein de choses ont changé. Et c'est finalement très bien ainsi parce que cela veut dire que tu as donné une valeur nouvelle à des choses essentielles avant et qui le sont moins, ou que tu as retrouvé des réflexes d'avant que tu avais mis de côté. La réinvention est générale, du moins l'espère-je. A défaut, c'est d'une tristesse ...

Tto, plus tout à fait pareil