Avis de tempêteA l'instar de la météo un peu tourmentée des derniers jours où les bourrasques alternent avec les coups de tonnerre et les éclairs, ma semaine passée a ressemblé curieusement à cela ... comme s'il s'agissait d'une métaphore.

Et alors que le déconfinement attendu comme étant un joyeux bazar ne déçoit personne, je t'annonce officiellement que l'avis de tempête est reconduit pour ce qui me concerne. C'est simple : je suis tellement furieux qu'un périmètre de sécurité ne sera pas de trop. Zolimari l'a bien compris : il a chaussé non pas un masque mais son casque bleu.

Outre quelques frictions conjugales au sujet de choses toujours plus agaçantes [comme le fait d'être évalué dans tout ce que je fais dans la cuisine ou ailleurs], Zolimari m'a tellement agacé que j'ai clairement choisi de ne plus lui parler pendant une bonne journée et demi, considérant qu'il avait été suffisamment odieux et que me rembarrer deux fois alors que je venais le voir n'ouvrait pas droit à une troisième possibilité. Je ne te raconte pas l'ambiance ! Il a fini par admettre qu'il avait été un peu hors des clous et qu'il ne fallait pas en rester là, donc en sortir par le haut.

Je te passe les rassemblements de voisins sous mes fenêtres qui laissent brailler leurs petites merveilles mal-élevées à qui on permet tout et dont on s'émerveille de tout. Leur balancer des litres d'eau pour les disperser m'a démangé pendant plusieurs jours. Pas la peine ... la météo s'en est chargée, douce vengeance.

Sauf que samedi, il fallait aussi sortir vers 19h pour aller chercher trois Pokémons dans la rue, ce que j'ai accepté de faire. En rentrant, j'ai eu droit à un glacial "Chaussures !" m'intimant l'ordre indiscutable de retirer mes baskets. Lui qui voulait que je lui dise quand il était un peu sec et qu'il dépassait les bornes, je peux te dire que je ne l'ai pas loupé. Un peu embêté, il est venu s'excuser ensuite ... après qu'il ait entendu l'engueulade que j'ai passée à ma mère.

Depuis plusieurs jours, elle se plaint de tout et de tout le monde. Le confinement c'est dur gna gna gna [c'est sur, quand on est deux dans une maison sur trois étages avec un jardin ... qu'est ce que c'est dur !] et du coup, pour s'occuper, elle a décidé de ranger son grenier. Son grenier, c'est l'endroit où sont stockées encore nombre de mes affaires : jeux, cartons de vieux cours, jouets d'enfance et souvenirs divers. Les miens mais pas seulement ... Donc jeudi, j'ai eu droit à la complainte du "Tu sais c'est dur ... tu as au moins 70 kg de choses à toi". Vendredi, j'ai eu la grâce d'avoir une visio où j'ai été pris à témoin du fait que j'abuse carrément d'avoir autant de trucs, que c'est compliqué pour elle et que je ne me rends pas compte à quel point je suis méchant [oui, le chantage affectif est un label AOC chez elle]. Samedi, elle me rappelle vers 19h30 et m'indique qu'il faut, tout de suite, que je décide ce que je fais de mes vieux PC parce que c'est intolérable, que cela aurait dû être fait depuis des années, que là il faut se déterminer tout de suite. D'abord gentiment puis plus sèchement, j'ai éconduit cette demande considérant que j'avais un peu autre chose à faire que de décider ce genre de choses sachant qu'en plus je ne sais plus ce qu'il y a dans ces PC. Le ton est monté, le chantage affectif a redoublé et j'ai mis fin brutalement à la conversation en disant "De toute façon, fais ce que tu veux. Tu n'as qu'à te trouver toutes les bonnes excuses pour te trouver un nouveau fardeau. Jette tout si cela te chante. Bonne soirée" et j'ai raccroché.

Comme si cela ne suffisait déjà pas, j'ai eu le droit à un mail de ma mère samedi soir, pour m'expliquer que je suis dans le déni, que je ne me rends pas compte, que c'est pratiquement la dernière occasion que ma mère et mon père ont de ranger le grenier [comme s'ils étaient à l'article de la mort ... alors que toutes les excuses sont bonnes pour briser la rigueur du confinement] et que ceci et que cela ... que je suis méchant bien sur parce qu'elle fait ça pour me rendre service [chantage affectif avec bonus perversion narcissique] et qu'elle attend qu'on se parle le lendemain. Je n'ai évidemment pas répondu et ne le ferait pas : il vaut mieux pour elle.

Du coup je dors bien ? Évidemment ... même shooté avec des fleurs de Bach, je me réveille davantage jour après jour. Le bonheur !

La semaine dernière est finie ? Voyons la nouvelle : ce matin, premier mail de la semaine au boulot et vlan, on me prend ouvertement pour un con et dans les grandes largeurs avec mon ancienne chef qui joue les confidentes compatissantes alors qu'elle est à la manoeuvre, sa nouvelle chef toute aussi pleutre et à baffer qu'elle ... et le tout en mettant en arbitre ma nouvelle chef, comme si je n'allais pas aller au combat. C'est mal me connaître : j'y ai passé la matinée mais je peux te dire que l'estocade a été directe. Le boomerang va revenir et faire mal. Moi, en attendant, je suis énervé comme jamais. J'en suis à me dire que j'en ai marre de bosser avec des pouffiasses qui se croient plus intelligentes qu'elles ne le sont et qui ne méritent qu'une chose : être démasquées. L'explication frontale a eu lieu cet après-midi, je n'ai pas varié d'un millimètre et, avec ma chef, nous avons trouvé la coupable toute désignée en la personne de mon ancienne chef qui s'est amusée à m'envoyer le message provoquant mon ire dimanche matin à 9h03. Ce n'est pas professionnel, "ce n'est même pas correct ni même respectueux" ai-je ajouté.

Pour le reste ? Oh rien, j'en ai assez d'entendre les complaintes, les menaces de devenir gilets jaunes parce que ceci ou cela, les avis éclairés de tout un tas de gens qui ont la science infuse sur des sujets qu'ils ne maîtrisent pas, les indignations des uns et des autres sur des fake-news qu'ils auraient pu simplement qualifier comme telles s'ils avaient fait un peu d'effort intellectuel et j'en passe.
Oui, ce confinement a touché à sa fin et il va m'emporter avec ma misanthropie légendaire parce que si le commun des mortels avait un peu d'empathie ou de considération pour autrui, il ne se déverserait pas ainsi en intoxiquant ici et là tout le monde avec ses angoisses mal placées, qui ne valent pas les miennes. Oh la la, y a pas de masques, c'est grave. Bah oui et après ? Oh la la, le gouvernement est nul ... bah oui, c'est vrai que la France peut s'enorgueillir de disposer de 67 millions de premiers ministres potentiels qui auraient forcément fait mieux. Critiquer c'est tellement facile, c'est tellement plus simple. Dès qu'il s'agit de faire, il y a moins de monde. Du coup, il ne vaut mieux pas que je parle des experts qui se déconfinent à loisir pour dégueuler leurs tropismes et incultures des sujets dont ils débattent [non, ce n'est pas que propre à Cohn-Bendit, Yves Thréard et Christophe Barbier] ... la retenue est devenue une denrée aussi rare que la contenance, ou que les certitudes en matière de solutions curatives du Covid-19.

Ce qui m'attriste le plus dans tout ça ? Ne pas pouvoir me barrer définitivement loin pour ne jamais revenir, et laisser les fauves de pacotille se dévorer entre eux. Au moins, cela fera de la place ... Depuis le temps que j'invoque la nécessité de les stériliser au plus vite pour éviter qu'ils ne se reproduisent ...

Tto, qui en a ras-le-bol