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une vie de tto
15 mars 2020

La première fois que je ne vais pas aller voter

2018 - LA PREMIERE FOISA l'origine, j'avais prévu d'accomplir - comme à chaque fois - mon devoir civique de citoyen tendant à aller glisser dans l'urne un bulletin de vote.

Ça, c'était avant les annonces du Président de la République de jeudi soir et le passage en stade 3 d'hier. L'Histoire enseignera ce qui a poussé l'exécutif à maintenir un scrutin dont il semble évident que le second tour n'aura pas lieu ... L'Histoire nous dira si Gérard Larcher, la France Insoumise, les Républicains et le Rassemblement National ont une responsabilité écrasante dans l'ineptie considérée. On pourra compter les points plus tard.

En attendant, je ne me déplacerai pas aujourd'hui, je n'irais pas chez mes parents pour plusieurs raisons.

Déjà, je ne veux pas être en contact avec mon père qui a une fragilité respiratoire liée à des années de cigarettes, au fait qu'il a subi il y a 40 ans un pneumothorax et qu'il sort de deux interventions chirurgicales qui ont malmené son système immunitaire.

Ensuite, je ne vois pas l'intérêt d'avoir maintenu un scrutin dispensable au regard des circonstances, risquant de propager davantage une infection pour des intérêts louables certes mais que l'on pouvait reporter. Au surplus, je considère que cela brouille le message alarmant de jeudi soir, ce que les entreprises ont parfaitement compris puisqu'elles ont déclenché le mode télétravail au maximum lorsque cela est possible [enfin, évidemment, là aussi on a notre quota de connards puisque certains crétins considèrent que leur présence est particulièrement nécessaire alors qu'en fait pas du tout].

Après, je considère que ne pas aller voter et donc réduire la propagation potentielle du Covid-19 est un acte de civisme au moins équivalent à celui de glisser un bulletin dans l'urne. S'agissant de moi, il faut que j'aille voter chez mes parents [c'est un choix, c'est mon choix que d'être resté sur les listes électorales là bas] et je ne vois pas bien en quoi ce déplacement s'avère nécessaire ... il l'est d'autant moins qu'on voit bien que les circonstances le rendent totalement discutable. Oui, il y a de la solidarité que de ne pas aller voter aujourd'hui parce que je ne sais pas si je suis un vecteur, si je suis infecté, si je propage le Covid-19 sans le savoir et donc je m'applique une logique de confinement qui demeure, à croire ceux qui savent, la seule permettant de réduire l'impact de la pandémie.

Enfin, je ne le fais pas par cohérence ... parce que j'ai un peu honte d'être français quand je vois la culture de la désobéissance qui pousse certains à s'afficher en terrasse de café, à prendre des bières dans des rues peuplées alors qu'on supplie les gens de limiter au strict nécessaire leurs déplacements. En fait, qu'est ce que les français ne comprennent pas ? Ils veulent donc être les champions de l'égoïsme après avoir raillé les italiens ? Bravo, ils font pire ... bravo, ils vont précipiter la mise en place de règles encore plus autoritaires alors qu'un peu de bon sens et de contraintes appliquées à soi-même aurait suffi si l'esprit de responsabilité avait prévalu plutôt qu'un égoïsme culturel chez eux. Que l'on décrète l'état d'urgence et même l'état de siège quand les hôpitaux seront engorgés et ne pourront plus répondre et les mêmes connards viendront pleurer que c'est quand même incroyable qu'on n'ait pas prévu de faire ci ou ça pour éviter le péril ! On rêve ... comme quand on voit des caddies remplies de vingtaines de plaquettes de beurre, de conserves ou que sais-je encore parce qu'on a peur. Peur de ... manquer ? Peur de ne pas vivre comme on le voulait ? La peur n'évite pas le danger et, en plus, moi j'accepte que rogner clairement sur ma façon de vivre temporairement le temps que le Covid-19 soit passé. Manifestement, il y a là un peu de hauteur que l'armée de "bas-de-plafond" n'est pas prête de rencontrer ...

Donc non, je n'irai pas voter aujourd'hui et c'est bien la première fois depuis que je peux aller dans une urne. Cela ne me met pas à l'aise avec mes principes, les devoirs que je m'astreins à respecter, mais j'estime que les circonstances prévalent sur mon petit confort intellectuel.

Tto, confiné mais pas con fini

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