On repart dans le bonheur des oubliés des Eurovisions passés pour mettre le cap cette semaine sur l'année 2012. Le Concours Eurovision de la Chanson se déroulait cette année là à Bakou, en Azerbaïdjan et c'est précisément pile à ce moment là que la Russie s'est illustrée en frappant de façon si décalée que les finalandais de Lordi passent pour de joyeux fêtards ! La Russie du sémillant Poutine a envoyé à l'Eurovision de l'Azerbaïdjan voisin six petites mamies russes qui faisaient de la cuisine en chantant faux au départ et en étant ensuite masquées par une musique boom-boom de club moscovite un peu cheap. Et pourtant ? Et pourtant, ça fonctionne figure-toi ... Bon alors, ça ne fonctionne pas au point de remporter la victoire mais c'était vraiment pas loin parce que la Russie finira à la deuxième place derrière l'impériale Loreen et son "Euphoria" suédois. Les Buranovskie Babuški [les grands-mères de Bouranovo] sont un groupe folklorique de la région d'Oudmourtie en Russie, dans le village de Bouranovo, chantant dans la langue oudmourte. A l'origine, elles étaient huit mais seulement six sont parties pour l'Eurovision. Le groupe a été créé il y a 40 ans et a chanté publiquement pour la première fois en 2008. Elles avaient déjà tenté leur chance pour se qualifier pour l'Eurvision 2010, sans succès  mais le 7 mars 2012, c'est gagné et les Bouranovskie Babouchki représentent la Russie avec la chanson "Party for Everybody". C'est là tout le charme désuet de l'Eurovision que d'amener un OVNI pareil à la deuxième place du Concours ...

Du coup ... pour l'été 2019, on change de catégorie et on enfile le costume de celle qui truste tous les hit parades francophones du moment. Angèle n'a pas besoin de son frère Roméo Elvis pour s'imposer, "Balance ton quoi" en étant un sacré exemple. "Balance ton quoi" est pourtant sorti le 4 octobre 2018 et c'est le sixième single de son premier album "Brol". La chanson, écrite par l'artiste, traite du sexisme et son titre fait référence au mouvement #BalanceTonPorc.

Explicite pour certains, elle peuple les playlists de l'été et s'est bien installée dans les prmières places des charts de l'été ...

Côté "Salut Ma Série", on file cette semaine sous les dorrures des palais britanniques avec "The Crown" qui raconte le destin romanesque de la Reine Elisabeth II, depuis le prélude avec son père George VI jusqu'aux tourments les plus contemporains. Alors bon ... si la première saison était davantage du goût de la souveraine que la seconde [où il est clairement plus fait état de parts d'ombres de celles et ceux qui l'ont entouré], la réalisation est tantôt soignée mais pass seulement hagiographique. On y croise un Prince Philipp assez exaspérant parce que manifestement castré, une famille où les sourires n'annoncent que des crocs et un pays qui se demande bien où il va. au gré des rappels historiques jamais inutiles, la série en deux saisons diffusées à ce jour [la troisième, concentrée sur les années 80, arrive prochainement] s'amuse du protocole suranné des Windsor se heurtant aux mouvements d'une société qui hésite à les ringardiser tout en étant fascinée. Les scénaristes ont donné libre cours à certaines interprétations jamais reconnues par le Palais et cela alimente le côté soap-opéra, laissant libre cours à des personnages annexes qui ont eu davantage d'importance qu'on aurait pu le penser. Matt Smith campe un Prince Philipp hautain et égoïste quand Claire Foy s'investit dans le rôle d'une Elisabeth dont elle maîtrise jusqu'à la diction quand on compare certaines images avec des archives. A partir de la saison 3, c'est la très bankable Olivia Colman qui la remplacera et Gillian Anderson se coulera dans le tailleur de Margareth Thatcher. En attendant, les deux premières saisons se dévorent sans modération ... et c'est bien plus marrant que "Downton Abbey" !