Pour scabreux que soit le sujet, il m'a interpellé mardi soir quand, au cinéma, j'ai vu passer une bande-annonce ponctuée d'une vidéo de Lisa Azuelos et Sandrine Kiberlain qui annonçaient que si des femmes venaient voir leur film "Mon bébé" le 8 mars prochain, elles avaient droit à un tarif préférentiel. Voilà ... au motif que l'on célèbre la journée mondiale de reconnaissance des combats menés par des femmes pour que cessent les discriminations, on en affiche une et avec le sourire sinon des rires pouffants d'adolescentes attardées.
Qu'on s'entende bien, ce n'est pas le fait que l'on fasse un tarif à telle ou telle plutôt que tels ou tels qui me dérange, ce n'est pas non plus que l'on profite du 8 mars pour essayer de gonfler la fréquentation d'un film en se basant sur un procédé marketing genré ... non, ce qui me gène, c'est surtout que l'on profite d'une journée célébrant la lutte contre une discrimination sociale séculaire et mondiale pour s'amuser d'en afficher une en retour, comme si ce n'était que justice. Déjà, on pourra expliquer à Azuelos et consorts - même à l'époque saugrenue de l'écriture inclusive - que contre-balancer la lutte des figures du féminisme avec une place de cinéma ou une ristourne sur une addition, c'est vraiment donner peu de valeur aux luttes en question. Alors que le 8 mars est fait pour "informer, interpeller, sensibiliser les citoyens sur les inégalités et les discriminations que vivent encore les femmes aujourd'hui", certaines personnes déplorent que la transformation d'une journée pareille en Fête de la femme "détourne l'objectif du 8 mars à l'avantage du machisme et du patriarcat" comme l'explique Naëm Bestandji, militant féministe. Ainsi en est-il des opérations commerciales organisées et qui consistent finalement à forcer les gens à participer à une "parodie d'empowerment" comme l'explique la journaliste Fiona Schmidt.
Que cela procède d'une malhonnêteté intellectuelle, c'est possible mais c'est surtout bête et incohérent. C'est précisément tout ce qu'il faut dénoncer s'agissant de telles opérations, mercantiles au plus haut point qui ne s'appuient que sur de bons sentiments issus d'une cause juste pour les travestir en prenant le soin putride de mettre en garde contre toute critique sinon c'est que l'on n'adhérerait pas à la juste cause de départ. Oui, c'est putride et j'avoue avoir toujours été ulcéré de voir récupérées les journées saluant les luttes contre les discriminations liées au genre [la terminologie serait d'ailleurs plus exacte si l'on formulait les choses ainsi]. Pendant des années, les chiennes de garde [qui se sont bouffées entre elles ... Florence Montreynaud et Isabelle Alonso] ont tenté de récupérer un combat juste en imposant une vision normée de la femme bourgeoise, niant de fait la diversité des luttes dont certaines n'étaient pas assez chic pour permettre de deviser au Café de Flore ou dans une boutique du Boulevard Saint-Germain. Par tactique, il était de bon ton d'en mentionner néanmoins une ou deux au passage avec une affliction qui sonnait aussi juste que le jeu de Line Renaud ou les convictions de Valérie Boyer.
Ce n'est donc évidemment pas la cause qui me dérange mais les hyènes qui l'utilisent. On parle beaucoup, on phosphore énormément et on arrive à des trucs ineptes comme l'écriture inclusive ou la représentation des femmes dans les organes de direction des grandes entreprises. La loi Copé-Zimmerman partait pourtant d'un bon sentiment en obligeant la représentation de chaque genre à 40% dans la composition des conseils d'administration des grandes entreprises. Bien sur que la majorité des sociétés concernées n'ont rien fait pendant les sept années données par le législateur pour parvenir à cet équilibre ... et donc depuis 2018, c'est la course à trouver des femmes qui jouent, finalement, le rôle de pots de fleur parce qu'il en faut pour rentrer dans les critères. Du coup, on prend n'importe qui pourvu que ce soit une femme [et c'est celui qui se tape la charge d'en débusquer et de trouver un subtil équilibre de représentation dans des entreprises contrôlées par des régulateurs traquant les absences de compétences desdits administrateurs qui t'en parle] ... des associations de "femmes administrateurs" se sont même créées et monnaient leurs services pour trouver des sièges à leurs membres émérites. La politique des quotas a toujours des effets désastreux dans un premier temps et, hélas, il faut en passer par là. Le combat peut donc être d'imposer ledit quota et de faire en sorte que dans vingt ans, il sera normal qu'une femme préside aux destinées d'une boite du CAC 40 ou même du pays. Mais ce n'est pas le seul et j'entends trop peu les féministes vociférer quand les intégristes de tous bords ramènent la place de la femme à des discours moyenâgeux, quand on trouve normal que des associations de cadres de femmes se montent dans une entreprise alors que l'on ne tolère pas qu'une association d'hommes puisse l'être également ... le féminisme a eu une importance, je pense simplement que la cause qu'il sous-tend n'est pas la plus importante : l'égalité des genres étant supérieure à mon sens.
Dès lors, les postures sont inévitables et demain, nombreux seront ceux qui iront de leur petit couplet pour s'acheter une vertu bien pratique. Moi, j'ai toujours traité les femmes sur un pied d'égalité et je les remets toujours à leur place, comme les hommes, même lorsqu'elles chouinent ou trouvent pratique de jouer les femmes enfants dès que le combat devient un peu trop difficile. La larme facile ou les grandes considérations sur leurs rôles indispensables pour ceci ou cela ... cela ne me fait pas peur et j'aime beaucoup aller les provoquer sur le terrain d'une misogynie qu'elles sont toujours promptes à dégainer [comme certains gays balancent systématiquement de l'homophobie dès qu'on les contrarie ... pas besoin de suivre mon regard, on les connaît] pour jouer sur la sensiblerie. N'empêche que c'est quand même vrai que depuis qu'elles ont le permis de conduire, il n'y a jamais eu autant d'accidents de voiture ! [Note pour le lecteur ou la lectrice qui se sera arrêté au premier degré : c'est surtout parce qu'il n'y a jamais eu autant de voitures en circulation ... détends toi mon chou]
Tto, totalement misogyne aux dires des connasses