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une vie de tto
21 octobre 2018

La première fois que je me suis fait tabasser

2018 - LA PREMIERE FOIS

C'est curieux de voir à quel point j'étais éloigné des garçons de mon âge naguère ... moi qui finirait par me nourir de leur contact au point d'en épouser un.

J'avais huit ans quand c'est arrivé ... je me souviens assez bien du moment où tout s'est noué, c'était pendant une récréation, celle de l'après-midi qui arrive aux alentours de 15h15, celle qui est bienvenue parce qu'on se sait qu'une fois de retour en classe, il n'y en aura plus que pour une petite heure tout au plus.

Image associéeJ'étais donc en CE2, je jouais toujours avec les mêmes [des filles quasi exclusivement, nous jouions à refaire des épisodes de "La bataille des planètes", inlassablement] ou alors je me lançais dans des concours de billes avec mon sac [de billes] fabriqué par ma Môman sur lequel était brodé mon nom.

J'ai toujours eu un rapport compliqué avec la représentation de ce que mes parents me donnaient pour exister dans l'enceinte de l'école. J'ai mal vécu chaque rentrée parce que j'avais l'impression de ne pas mériter ces nouvelles fournitures, ces cahiers rutilants ou encore ces stylos qui ne manqueraient pas de décevoir tant la maîtresse que mon père et ma mère qui avaient sacrifié un peu d'argent ... assez inutilement de mon point de vue. Pour les billes, c'était un peu pareil. J'avais de belles billes, des calots même ... et comme je ne jouais pas trop mal, j'étais à la tête d'une petite collection appréciable.

Quand il ne s'agissait pas de jouer aux super-héros ou aux billes, je m'asseyais dans un coin et je lisais un truc que j'avais emporté. Autant que je m'en souvienne [et avec le maximum d'objectivité possible], je n'étais pas un enfant turbulent qui revenait en sang comma s'il avait croisé une meute de jaguars affamés et sanguinaires, je n'étais pas querelleur au point que j'avais esquivé toutes le rixes et sales coups que l'on croise inexorablement au cours de l'enfance ... oui, à force d'être malin comme un singe, sage comme une image, j'étais parvenu à louvoyer jusqu'à cet après-midi là ... il faisait soleil et je ne faisais rien d'autre au cours de cette récréation que d'être à côté du bac-à-sable autour duquel je marchais cramponné à la rambarde en attendant que la récréation ne s'achève.

C'est alors que je vis s'approcher une bande de mecs, les petits caïds par excellence ... toujours un petit devant qui distribue les rôles, deux petits gros qui sont là pour impressionner et l'athlète un peu bête mais qui complète le tableau de rêve. Ils se mettent à m'entourer, m'empêchent de bouger et le petit commence à sourire ...

"Tu sais toi, on t'aime pas. T'es un rouquin, on n'aime pas les rouquins."

Incrédule ... je commençais à comprendre que cela allait chauffer pour moi. Décidé à ne pas me laisser faire, j'ai tenté de forcer le passage et c'est là que les hostilités ont commencé ...

La distribution des coups a commencé, sans beaucoup de ménagement ... on me tira les cheveux [les mêmes qui les dégoutaient tant], je reçus des coups de poing dans le dos, des coups de pied dans les jambes et comme je m'écroulais, ils continuaient à taper, gratuitement, bêtement comme s'il fallait qu'ils se défoulassent de je ne sais quel outrage que ma présence à elle seule semblait susciter, provoquer voire bêtement induire. Au sens propre, j'ai bouffé du sable parce que mon visage est tombé dans le bac-à-sable ... ils m'ont alors laissé là afin d'éviter que l'une des surveillantes ne remarqua leur forfait.

"On ne t'aime pas, fais gaffe à toi !" me lança le petit en s'éloignant.

Un peu choqué, j'ai fait ce que je fais toujours, je me remets très vite dans une posture d'absolue normalité. Ne rien laisser paraître, surtout ne rien laisser deviner pour éviter d'en rajouter. La retraite n'en sera que plus sûre. A 16h30, je suis rentré chez moi en courant, pour éviter que les petites frappes ne continuent les sévices.
Ma Môman arrivant quelques instants après moi remarqua tout de suite que quelque chose n'allait pas et, surtout, que les coups administrés avaient laissé quelques marques. Les ecchymoses étaient difficiles à masquer ... les choses n'allaient donc pas pouvoir en rester là.

To be continued

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Commentaires
E
« J'ai mal vécu chaque rentrée parce que j'avais l'impression de ne pas mériter ces nouvelles fournitures, ces cahiers rutilants ou encore ces stylos qui ne manqueraient pas de décevoir tant la maîtresse que mon père et ma mère qui avaient sacrifié un peu d'argent... », mais pourquoi ça ?
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