Prépare tes pierres et tomates, j'ai un scoop : je suis fasciné par la bouche de Maître Gims.

Outre le fait que, je n'en démords pas, il chante assez bien et je ne parle que de sa technique, il a une bouche que je trouve assez jolie.

On va évacuer le sujet illico presto : le mec est pas mal mais ce n'est clairement pas le sujet et ne commence pas à me dire que "gna gna gna homophobe" ou encore "gné gné gné crétin à deux balles". On s'en ballec de ça, je te parle de pur physique du mec en question. Bien sur qu'on peut avoir des réserves sur tels ou tels mais à ce moment là, il faut être cohérent et arrêter d'encenser Woody Allen, Charles Trenet et consorts dont les agissements et comportements donnent matière à froncer quelques sourcils malgré le goût que l'on peut avoir pour leur oeuvre. Te parler de la bouche de Maître Gims m'a fait prendre conscience que je pouvais aussi parler de ce point assez passionnant consistant à devoir envisager l'oeuvre sans son auteur lorsque celui-ci ouvre le flanc à la critique.

Il est en de même pour Céline, dont la re-publication des écrits antisémites a été ajourné par Gallimard dernièrement. Certains [dont je ne suis pas] se pignoleraient pour la qualité littéraire de certains de ses livres et arrivent à dire que c'est un génie tout en reconnaissant qu'il était profondément infréquentable. Là, on sépare l'oeuvre de l'auteur.

Je ne compare pas Céline et Maître Gims, je dis simplement qu'on doit pouvoir parler de Maître Gims sans pour autant se prendre une avalanche de quolibets parce que le mec est critiquable pour ceci et pour cela. On doit pouvoir dire qu'il a une belle bouche sans pour autant être brûlé en place publique au motif qu'il chante des trucs formatés pour NRJ ou qu'il véhicule des valeurs auxquelles on n'adhère pas.

Faire le contraire revient à se soumettre à une espèce de police des esprits, très en vogue en ce moment, qui épargne Orelsan [dont les déclarations homophobes sont plus fournies que celles de celui dont la bouche me fait écrire] parce que Télérama, France-Inter et la rive gauche adore Orelsan. Oui, je l'avoue : je suis un peu sidéré qu'on en arrive là alors que l'on doit pouvoir parler d'un personnage public comme on l'entend même si je souhaite, présentement, réduire l'évocation de Maître Gims à sa bouche [et accessoirement ce qu'il en sort].

En plus, ça tombe bien, on va davantage le voir Maître Gims dans les mois à venir puisqu'il sera à l'affiche d'une télé-réalité diffusée sur TF1 [incidemment son nouveau producteur musical est ... TF1] donc tu auras l'occasion de pouvoir juger si la bouche en question est pulpeuse comme je la vois ou s'il s'agit d'un odieux fantasme inavoué et refoulé de la part de ton serviteur qui n'oserait pas avouer qu'il rêve de se le faire dans une cave à la façon Citébeur. Bah non même pas, mes fantasmes sont autres.

C'est seulement que le fait que j'ai retenu depuis plusieurs semaines ce billet en me disant intérieurement "Qu'est ce que je vais me prendre" est symptomatique. Samedi matin, j'écoutais un débat sur la publication des écrits de Céline et notamment la controverse consistant à savoir s'il fallait rejeter Céline dans son ensemble [oeuvre comprise] parce que le type était un salaud de la pire espèce, ou s'il fallait dissocier la personnalité du reste. C'est cette discussion qui m'a convaincu qu'il fallait que je le sorte ce billet, là encore le caractère sulfureux de Gims reste à démontrer en comparaison de celui, précité, qui alimenta les réseaux nauséabonds d'extrême-droite.

Bien sur, c'est crétin de te bassiner sur la bouche de Maître Gims et, probablement excessif de s'en servir pour en faire un parallèle sociétal sur le maccarthysme ambiant consistant à pouvoir dire ou non des choses sur des sujets plus ou moins tolérés. Tu me vois venir, Catherine Deneuve n'est pas loin mais là, clairement, c'est un tel autre sujet que je me le réserve pour plus tard parce que c'est bien plus grave que de me rabaisser au motif que je trouve les lèvres de Maître Gims jolies et assez sensuelles.

La bouche de Maître Gims me plaît donc. Oui, je la trouve esthétique. Dessinée harmonieusement, elle est habillée de ce filet de barbe qui lui donne du relief que, naturellement, le rebondi des lèvres permettait déjà de remarquer.

Le fait que le garçon sourit assez peu en rajoute évidemment et c'est aussi ce qui m'interroge beaucoup : qui sont ces garçons qui, sur les photos, sourient si peu ? Pourquoi se donnent-ils cet air si froid, distant, fermé ? Si je n'ignore pas qu'il s'agit là d'une belle illustration de la théorie de l'élastique qui accentue l'attrait à mesure que l'on semble s'éloigner, n'empêche que c'est fréquent ! Et c'est surtout dommage parce qu'un visage éclairé d'un sourire est souvent encore plus rayonnant mais là, l'idée n'est pas nécessairement de vouloir éclairer [le look de Maître Gims étant clairement ténébreux sinon crépusculaire avec ces couleurs sombres]. Mais son look comme sa corpulence étudiée n'est pas mon propos, là je ne parle que de sa bouche et uniquement de celle-ci.
Le côté pulpeux des bouches est quelque chose qui me plaît, c'est assez fréquent : j'y vois des édredons qui permettent d'envisager plein de choses mais aussi de simplement les regarder parce que de telles lèvres ont pour caractéristique de bouger et pas franchement discrètement. Or la bouche, c'est la porte d'entrée de l'autre. Je ne dis pas que c'est ce que je regarde en premier mais c'est loin d'être ce à quoi je fais attention en dernier.

Que tu partages ou pas, l'essentiel est que je puisse encore dire que Maître Gims a une belle bouche, une bouche qui me plaît.

Je laisse le reste aux trolls et autres prêcheurs d'une police des esprits qui les rattrapera bien assez vite pour qu'ils cessent, bientôt, leur petit manège.

Tto, qui dit ce qu'il veut