A l'image de tous les articles de psychologie de comptoir, je me demandais hier si je n'étais finalement pas victime de prophéties auto-réalisatrices. Tu sais ... dès que quelqu'un t'annonce qu'il va y avoir une pénurie d'essence, tout le monde se rue vers la première pompe pour faire le plein, créant dès lors un mouvement de foule qui provoque ladite pénurie.
Bah là, c'est vaguement ça ...
En dépit de tout le change que je peux encore donner, je suis assailli par un nombre stupéfiant d'angoisses de dernière minute : fera-t-il beau ? Y aura-t-il encore une ou plusieurs défections ? Quel est le truc auquel on n'a pas pensé et qui va manquer ? Vais-je encore rentrer dans mon costume ?
Bon ... faut quand même le dire, j'ai beau indiquer à tout le monde que tout est sous contrôle, je n'y crois pas une seule seconde mais c'est toujours comme ça que ça se passe. Le grand huit des émotions a ceci d'insupportable, c'est que la raison n'y peut rien et tu as beau te dire qu'on fera comme ça sera, bah voilà moi ça me mine.
Depuis que j'ai regardé la météo qui promet de la pluie et des orages, depuis que j'ai appris qu'il y avait une pénurie d'essence, depuis que dimanche soir nous nous sommes aperçus que nous étions passé à côté d'une information logistique assez capitale, oui ... il y a un peu de fébrilité.
Pourtant ... objectivement, tout est calé.
Mais voilà, c'est peut-être ça le lot du futur marié qui va franchir une étape conséquente dans sa vie. C'est peut-être quand on est au bord du plongeoir qu'on apprécie finalement au plus juste la hauteur de celui-ci, celle qui est de nature à donner un peut de vertige même si l'on sait qu'on va plonger. Donc oui, je me raisonne ... je me dis que je ferais mieux de me concentrer sur cette fichue chorégraphie qu'on n'a toujours pas commencé à travailler plutôt que de passer mon temps sur des modèles météorologiques dont j'essaye de me dire qu'ils se plantent quand l'info ne me va pas. D'ailleurs, quand ils promettent du beau, je n'y crois pas non plus ...
Il parait qu'on rigole de tout cela après ... c'est probable, je te dirai.
En attendant, j'en suis à aller scruter la météo sur des sites norvégiens, tu vois la détresse du gars quand même. Au moins, ça m'évite de penser à l'essentiel et donc d'oublier de faire les derniers virements et ajustements requis et qui sont attendus. Bah oui, autant perdre ce qui me reste d'énergie sur des conneries plutôt que sur l'essentiel. Bah oui ... c'est pas comme si j'avais mes impôts à faire aussi, un peu de ménage, une vie professionnelle et tout le reste à m'envoyer en même temps. J'te jure : je pense que je vais bien m'ennuyer quand tout cela sera fini. L'avantage, c'est qu'on ne se marie jamais tout seul et donc Zolimari prend le relai quand je m'abîme ainsi. L'inverse étant vrai, j'y vois une évidente complémentarité sur ce terrain comme en tant d'autres.
C'est déjà ça ...
Tto, un tantinet tourmenté là
