Tu te souviens de cette petite facétie qui faisait que je m'autorisait à te pourrir la journée en te parlant d'une chanson qui reste dans la tête, comme une obsession ? Comme une machine dans la tête, machine sourde et tempête, mais cette machine dans ma tête leitmotiv, nuits secrètes, tatoue mon âme à mon dégoût ... Il y a bien longtemps que je ne me suis plus laissé aller dans de telles traverses, non pas que je manque d'idées, c'est juste que voilà ...

Ce matin, il était grand temps de remédier avec cela et, pour ne pas te prendre trop sauvagement à sec, on ne va pas se taper une intégrale [comme j'ai pu le faire souvent avec des grands comme Gérard Lenorman par exemple]. Cela dit, je ne te cache pas que ça me picote les doigts tout de même ... y a de quoi faire. Mais non, je suis humain avant tout : on ne se fait qu'un tube et comme je me suis laissé dire que c'est dans la vieille soupe des années TOP 50 qu'on fait les potages les plus indigestes, voyons donc ...

Cap sur la Luna que tu connais Parker [pas celui qui ne perd jamais] et surtout l'Amérique, enfin ... Eric. Bref, si tu connais tes classiques tu as déjà deviné ce que tu vas te prendre aujourd'hui : nous parlons d'un monument des années 80 version TOP 50 ! Sortie en 1986, elle a été au mieux classée 10ème au TOP 50 en février 1987 [les paroles sont si difficiles à comprendre qu'il a fallu du temps ... c'est la seule explication]. C'est un groupe composé de Rachel Ortas et d'Eric Tabuchi [ce qui explique cela] qui a commis cet OVNI. D’origine dano-japonaise, Éric Tabuchi est né à Paris en 1959. Sillonnant un territoire qui s’étend sur un rayon d’environ 250 kilomètres autour de Paris, il photographie des paysages périurbains vides de présence humaine qui semblent appartenir aux grands espaces de l’Ouest américain : stations services abandonnées, remorques de camions, terrains vagues, parkings, hangars, décharges ou encore bâtiments industriels. Bah voilà ... cette chanson est donc très inspirée du périple du jeune homme ... Quand tu sais que la chanson a été reprise par Leslie avec Tekki Latex, tu mesures à quel point je ne suis pas cruel ...

Le Pacifique est pour moi
Comme tes états d'âme Éric [attention, c'est le début d'une TRÈS TRÈS TRÈS longue série]
De vague à l'âme
En lame de fond [les assonances de ce genre vont être légions, je te préviens]
Tu surfes entre ces récifs [c'est le festival des allitérations en fait ... "Fa f'est fur" me confirme Fophie Favier dans l'oreillette]
Mais le courant te ramène vers le macadam Éric [et de 2 !]
De vague à l'âme en terrain vague
Tu divagues [et boom, les rimes léonines maintenant ... mais c'est un vrai cas pratique pour spécialiste des figures de style poétiques !!!]
Tes états d'âme sont des lassos
Qui tournoient et s'entrelacent
Autour de moi qui suis lasse [quelle richesse ces rimes ... ça me foudroie]
Des rodéos du Texas
OK corral
C'est le KO
KO moral [et vlan ... les festival des assonances repart de plus belle]

Vague à l'âme
Ou bien lame de fond
Chaque fois je fonds
Quand tout s'enflamme [des rimes si riches qu'en Suisse, on se sent même pas capable de les enfermer dans un coffre de Gstaat]

Tes états d'âme sont pour moi Éric [tu les as comptés les "Éric" depuis le début ?]
Comme les états d'Amérique [oh oh oh ... bah oui, tu peux faire une chanson rien que sur un truc pareil ... Éric / Amérique ... c'est possible !]
Je les visite un par un Éric
Dans leur ordre alphabétique [ah ... on a le droit de faire les rimes en "ique", vraiment ???]
Tes états d'âme sont pour moi Éric
Comme les états d'Amérique
Je les visite un par un Éric
Dans un état d'amnésie [et là c'est le drame ... y a un hic ... enfin non justement, y a plus de "ique" ...]

Le dictionnaire de mes souvenirs
N'a qu'une page une seule rubrique [ça veut dire quoi ça ?]
Il commence par ton absence
Et dans l'ordre alphabétique
Se termine
Par l'état
D'amnésie
Tes états d'âme
Sont un leurre
Et tes larmes
Sont les armes
Dont tu te sers
Mais ce piège
Ne tromperait qu'un amateur
Ton âme sœur
Est une meilleure adversaire [et vlan ... encore une rime loupée ... alors qu'on était dans les "eurs" on se prend un "air" qui ne veut rien dire sauf si on chante comme Tina Arena, mais faut reconnaître que c'est un peu tôt dans l'histoire musicale de la planète. Bon après, je signe tout de suite pour une reprise Tina Arena de "Tes états d'âme Eric" ... vive le savon en perspective !]

Tes états d'âme sont pour moi Éric
...

Pas de doute ... c'est de la vraie chanson à texte, de la grande tradition française Môssieur !!!
Ne me remercie pas, c'est aussi mon petit plaisir ...

Tto, musico-sadique