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une vie de tto
17 janvier 2017

Yes, I lookout man !

2016 - LA SIT'COMPAGNIE CHERIE

Sans renier certains engagements ou certains principes, il n'est pas rare qu'il faille savoir composer. Composer n'est pas renoncer, du moins je le pense même si je reconnais que la frontière est parfois assez ténue.

Le monde cruel du travail n'épargne pas beaucoup en la circonstance : qui n'a jamais eu le devoir de faire un choix entre la raison et le sentiment profond ? Qui n'a jamais été en situation de devoir fermer un peu sa gueule plutôt que de prendre des coups qui ne lui étaient pas destinés sous pretexte qu'on veut jouer les chevaliers blancs pour des causes qui nous touchent que de très loin ? Je ne pense pas que cela soit mesquin ou faire preuve de couardise, c'est être raisonnable et Dieu sait qu'en la circonstance, il faut l'être nonobstant le fait que certains abus se font beaucoup sur le dos de la raison des autres quand certains s'autorisent à déraisonner.

C'est inéluctable quand tu essayes de ménager la chèvre et le chou, quand tu tentes de maintenir une apparence à laquelle plus personne ne croit ni ne se donne les moyens. Ainsi en est-il d'une collègue qui a passé de nombreuses heures à venir me parler des difficultés qu'elle rencontre avec ce que l'on appelle pudiquement sa ligne hiérarchique du moment. Sauf que cela fait longtemps que cela dure et malgré mes apaisements à la Mireille Dumas, la situation empirant chaque jour davantage, on est arrivé au point où la ligne hiérarchique en question  a usé de son poids pour me pendre à partie.

Enfin, c'est un peu plus subtil que cela ... Disons que je suis amené naturellement à évoquer divers sujets avec lui et qu'au détour d'une conversation qui n'avait pas de rapport avec cela, il m'a annoncé ce qu'il allait faire. J'ai évidemment pris cela pour un test, permettant de mettre en évidence le fait qu'il y avait des échanges dans son dos et que, ce faisant, il aurait pu aussi me régler mon compte. Ca, c'est quand je suis paranoïaque ... mais je ne vois pas bien pourquoi il s'est entêté à me montrer les éléments à charge, me préciser la date et le dispositif qu'il alalit mettre en place pour coincer celle dont il voulait manifestement la tête. Excès de transparence ? Ca ne ressemble pas au personnage ...

En sortant de cette réunion, évidemment je me suis demandé quelle attitude tenir. Prendre parti pour quelque chose qui, finalement, ne me regarde pas ? Essayer de temporiser ? Prévenir quitte à me démasquer et donc couper une partie de mon influence vitale dans ce marais ?
J'ai rapidement fait le choix de ne rien dire, ne rien faire pour au mieux ne pas tomber dans un piège destiné à m'atteindre par ricochet. J'ignore le bien fondé de certaines allégations, je ne crois pas que tout soit tout blanc ou tout noir mais surtout, je pense qu'on ne gagne jamais contre le poids politique à la Compagnie chérie. Or là, le poids politique en cause est majeur.

C'est étrange de se dire que je me sens coupable de cette abstention alors que c'est finalement la position la plus raisonnable qui soit et, partant, la plus logique en plus. Pour le service de mon employeur, c'est même la seule qui tienne. Cette culpabilité me travaille un peu au point que je couche aujourd'hui ces quelques lignes. Par le passé, je suis monté au créneau, j'ai eu le courage d'affronter des situations très difficiles et compliquées sans disposer de beaucoup d'assurances qui soient de nature à me protéger. Pour des enjeux stratégiques, pour des gens, pour des amitiés aujourd'hui révolues, oui j'ai fait beaucoup et je n'ai jamais fait en sorte que cela se sache. Là, je suis à peu près convaincu qu'il ne faut rien faire : deux caractères incompatibles ne le seront jamais. Mes efforts pour arrondir certains angles ont permis de préserver quelques intérêts pendant quelques années, sans permettre d'attendre le départ en retraite prochain de celui qui a décidé de provoquer un affrontement. C'est finalement cela qui me désole : à quelques mois près, la question se résolvait toute seule.

Finalement, c'est probablement parce que c'est bientôt l'heure de la retraite qu'il se comporte ainsi et que, donc, il est sourd à tout argument qui n'irait pas dans son sens. La cause est donc perdue puisque la messe est dite. Mon choix est donc bien le seul qui puisse tenir, au delà de son caractère raisonnable il est surtout évident.

Tto, qui place ainsi son cavalier en embuscade

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