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une vie de tto
8 janvier 2017

La première fois que je me suis demandé ce qui pouvait bien provoquer la rupture

2017 - LA PREMIERE FOISEn cuisinant hier, j'en suis venu à me souvenir des uns et des autres qui sont restés sur la bas-côté de ma vie. Je l'ai toujours dit : je n'ai jamais eu ni ressenti l'idée de devoir m'imposer la présence d'amis. Quand la magie n'opère plus, je me sépare des gens, sans ménagement, avec une brutalité qui contraste avec la chaleur que je mets dans toutes mes relations. Dès lors, je passe par la verticale tout ce qui nous unissait, tous les souvenirs, tout.

En faisant des brownies-cookies [j'ai refusé d'essayer de comprendre ce qui m'avait amené là], j'en suis venu à repenser à ces gens aui ont beaucoup compté, ces personnes auxquelles je me suis intéressé dans le sens le plus noble qui soit sans la moindre arrière-pensée quand bien même cela aurait pu poser des questions : je suis un garçon qui adore jouer sur l'ambiguïté mais sait aussi clarifier de façon limpide certaines choses aussi. Mes amis sont mes amis et rien d'autre, mais c'est déjà beaucoup puisque je peux tout pour eux et je suis quasiment capable de tout. Bref ...

Des ruptures, il y en a eu donc j'aiu essayé de me demander ce qui avait provoqué la rupture : quand est-ce que c'est allé trop loin dans le déséquilibre pour ne plus me plaire ? L'un, je vois bien : jouer d'un caractère de merde tout en me culpabilisant en permanence, il y a un moment où ma patience atteint ses propres limites. L'autre, c'est assez clair également : je déteste qu'on me prenne pour un imbécile et qu'on trame des choses dans mon dos. Celui-ci, c'était couru d'avance puisque j'ai cessé de vouloir attendre les retours d'ascenseurs. Celle-là, elle a trop voulu croire qu'elle pouvait tout se permettre.

Donc bon ... tout cela témoigne d'une seule chose : abuser du fait que je me donne assez complètement avec mes amis, engendrant le fait que j'en deviens assez exigeant.Que certains continuent à se tromper en m'appelant par mon nom en guise de mon prénom, cela m'agace et me navre mais bon, comme cela arrive tous les jours, je relativise. C'est juste que je me dis que cela montre aussi la place qui est la mienne dans la vie de ces personnes là : quelqu'un qui passe mais dont on n'a pas pris la peine de véritablement retenir quel est mon prénom [ce qui n'est pas si difficile que cela ... la preuve, moi j'y arrive].

Et puis, j'ai repensé à celui avec lequel j'ai passé quatre années importantes. C'était mon ancien prof de fac, qui un jour m'a appelé pour aller travailler à la World Company. On a passé des années à déconner, rigoler, partager plein de choses tout en se vouvoyant très longtemps mais notre proximité piquante était selon moi quelque chose de fort, voire de très important. J'ai été le seul à l'aider à déménager quand il s'est fait larguer, je l'ai longtemps écouté en l'aidant à faire le tri dans ses angoisses et ses peurs irraisonnées. Nous avons discuté des heures du jour et de la nuit, à parler du boulot pour monter des stratégies, évoquer les uns et les autres, faire en sorte que nous soyons là l'un pour l'autre tout le temps, la semaine comme le wikende. Là encore, aucune ambiguïté ... juste une amitié forte et massive.
Je ne pensais pas que le fait qu'il tomba amoureux de ma secrétaire puisse changer quelque chose : j'avais déjà survécu à son démon de midi consistant à tourner autour des stagiaires au sujet desquelles il s'enflammait mais je n'arrêtais pas de lui dire que c'était sans espoir. J'avais toujours raison mais il aimait séduire et quand on a 40 balais, c'est primordial surtout chez les hétéros. Je l'ai beaucoup alerté sur cette fille que je connaissais bien puisqu'elle me parlait également beaucoup ... j'ai même joué la courroie de transmission entre eux, j'ai aidé certains trucs, facilité d'autres, couvert quelques manèges. Comme je suis un ami, j'ai aussi dit ce que je pensais, expliqué qu'il fallait qu'il se préserve, qu'il se protège de l'enflammement ... Quand elle a déconné crassement, je lui ai dit à lui, les yeux dans les yeux, ce qu'il ne voulait pas entendre. Je suis entier ...

Malgré le fait que je ne donnais pas l'absolution et que je sentais bien qu'il arpentait désormais des chemins très éloignés de ceux dont il avait besoin au fond de lui, nos rapports n'avaient pas varié. Il passait un peu moins me voir et prenait des prétextes liés à elle pour décliner certaines invitations. Jusqu'au jour où ...

Il est arrivé dans mon bureau [dans lequel je pouvais lui faire coucou par la fenêtre], un peu pincé. Je voyais bien qu'il n'était pas bien. Avec une voix un peu blanche et sans me regarder, il m'annonça que Naoki, son chat qui avait une petite dizaine d'années, n'était plus : il avait été obligé de s'en séparer. Il fallait comprendre : sa nouvelle compagne ne l'aimait pas parce que son fils faisait une allergie. Donc comme il n'avait même pas pu le recaser chez sa mère, il avait été obligé de faire quelque chose d'irrémédiable et donc voilà c'était fini.
Je me souviens parfaitement être resté bouche-bée. Rarement, on m'aura laissé autant incrédule qu'à ce moment là. Ce chat l'avait accompagné dans nombre d'épreuves et avait partagé avec lui des soirées difficiles, de doute et de désespoir. Je l'avais gardé aussi le temps d'une semaine pour rendrez service. Un chat blanc et noir, pas méchant du tout, assez affectueux ... Et là, maintenant, froidement, il venait m'annoncer ça, comme ça, comme s'il avait fallu m'expliquer que le budget de l'année prochaine serait rogné de 13,2%.
- Tu ne dis rien Tto ...
- Que veux-tu que je dise ?
- Ce que tu penses ... Je suis triste tu sais.
- Ah non, je ne crois pas. Ou alors tu n'es triste que de ce que tu as fait !
- Mais ai-je le choix ? Si si, je t'assure je suis inconsolable. Je l'aimais.
- Heureusement ! Qu'est ce que cela aurait été sinon ? Tu l'aurais laissé dans la rue ? Nan excuse-moi : je ne te comprends pas. Tu as sacrifié ton compagnon de route parce qu'elle t'a demandé de le faire, pire parce qu'elle t'a demandé de choisir entre elle y compris ses mômes et ton chat. Putain mais réveille-toi : elle est retournée avec son mari il y a un mois, elle a recouché avec pour après revenir vers toi pour te dire qu'elle était paumée et là, toi, tu sacrifies celui pour qui tu étais tout ? Mais ... quand elle va te demander de te débarrasser d'autres choses, tu vas faire quoi ? Tu te rends compte ?
- Ce n'est pas ça Tto, tu le sais bien ...
- Ah non, je ne le sais pas. Moi, je vois que tout ce qui ne rentre pas dans sa vision des choses est évacué. Ce sera bientôt mon tour tu sais, je le vois bien. Là, tu as tué une pauvre bête qui ne voyait que toi, pour qui tu étais l'apha et l'oméga. Comment peux-tu te regarder en face aujourd'hui ? Cela veut donc dire que tu es capable de faire tout ce qu'elle va te demander. Et si demain, elle te demande de placer ta mère parce que ça la fatigue de la voir trop souvent, tu vas le faire ? Nan mais, arrête ... assume l'inhumanité de ton geste et ne me demande pas de cautionner ni de t'aider. Ca ne sert à rien : tu ne le veux pas, tu ne le vaux pas.

Oui, j'étais hors de moi. C'est, je crois, l'une des dernières conversations que nous avons eues. Comme prévu, il a pris ses distances : j'ignore si c'est elle qui lui a demandé ou si c'est lui qui, petitement, a choisi de fuir.
Ce jour là, j'ai su qu'il n'était plus mon ami parce qu'il avait changé, il était devenu quelqu'un de si éloigné de celui que j'avais connu, il est devenu quelqu'un que je n'avais plus d'autre choix que de juger. Je ne juge jamais, je me l'interdis mais il arrive que des gens m'y contraignent. Ce jour là, c'est trop tard et quand c'est fini, c'est définitif. Lui, si je devais le croiser demain, je ne lui dirais même pas bonjour même par convenance. En fait, j'ai été horrifié de ce qu'il a fait, je n'avais plus rien de commun avec cette personne, disqualifiant derechef tout ce qui nous avait uni.

Tto, entier

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Commentaires
J
Pouah! je ne peux pas comprendre ça!
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J
Tuer son chat ! Et juste pour ça ! Quel sinistre individu, ça me glace le sang.
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J
J'aurais eu la même réaction que toi ! Et au même degré que toi je pense, car les compagnons de vie à quatre pattes sont une corde sensible chez moi.
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