Ah ça oui, on s'en souviendra de la présidence de François Hollande. On se souviendra longtemps des épreuves que le pays a traversé, on se remémorera longuement les torrents d'injures et de calomnies auxquelles le Président élu en 2012 aura du affronter, on pensera abondamment aux véritables réformes entreprises qui auront été conduites en préservant au maximum un modèle social qui va vivre désormais ses dernières heures.

Ce n'est un secret pour personne : je soutiens depuis le début cette présidence, j'adhère à la personnalité de l'actuel chef de l'Etat et je rigole amèrement des procès injustes et aujourd'hui réfutés d'une ambition personnelle qui aurait primé sur tout. Où sont les contempteurs de celui qui aura tenu la très grande majorité de ses promesses, où sont les grands spécialistes qui n'ont pas été fichus de se faire élire, où sont les sachants qui ont brillé par un manque d'honnêteté intellectuelle devant tout ce qui a été fait ?

Bien sur, tout n'a pas été réussi, de nombreux cafouillages et approximations ont rendu la ligne floue. Bien sur, des erreurs de communication et d'analyse sont à mettre au passif d'un bilan qui n'est pas aussi catastrophique qu'on se plaît à le dire. Bien sur qu'on aurait pu faire mieux, plus vite, plus social, plus apaisé ... plus honnête aussi. Parce que quand même : voilà un homme qui, hier, a assumé son bilan [certes partiel] marqué par des comptes publics plus sains, des équilibres budgétaires retrouvés notamment et des réformes sociétales incontestables, l'une d'elles générant énormément de reconnaissance à son endroit. J'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour ceux qui permettent à des injustices de cesser : François Hollande aura permis à des garçons comme moi de pouvoir envisager d'avoir le choix de se marier, comme n'importe quel autre citoyen étant précisé que le fait que je sois homosexuel ne devait plus être un obstacle à cela.

Face à la menace terroriste, j'ai vu dans ce Président de la République la dignité rassurante de celui qui porta sur ses épaules le poids des institutions qui devaient demeurer debout face à la barbarie. Oui, il y a eu le problème de la déchéance de nationalité mais pour ceux qui ont fait l'effort de lire les fameux livres de confidences, l'explication était là : je peux comprendre qu'elle soit un peu courte, elle a au moins le mérite d'exister.

Hier soir, la surprise fut totale et le moment historique. C'est à ce genre de choses que l'on reconnaît les grands hommes, à savoir imprimer une marque, un mouvement indélébile. Voilà un homme qui s'est inscrit dans une démarche consistant à normaliser un peu le Président de la République après les excès de son prédécesseur [qui aura fait tant pour décrédibiliser la fonction] et qui finalement aura exercé le pouvoir de la plus anormale des façons, non par son comportement personnel mais du fait de circonstances exceptionnelles. Jusqu'au renoncement qui est le premier du genre depuis le début de la Vème République, François Hollande aura marqué une présidence atypique et remarquable, une présidence dont on se souviendra encore longtemps, une présidence dont je te parie sans prendre beaucoup de risques qu'elle générera des regrets avant la fin de l'année 2017. François Hollande va regagner en popularité, on va enfin recouvrer un peu de lucidité pour apprécier le bilan de ce quinquennat à sa juste valeur.

Je sais bien qu'on va me dire que je ne suis pas objectif, que j'oublie tant de bévues, que je suis un privilégié qui ne comprend pas le pays dans lequel il vit ... Ceux qui me disent cela ne peuvent, raisonnablement, tenir ce discours puisqu'ils ne présentent pas davantage de garanties s'agissant de la connaissance du pays. Les sociétés occidentales sont marquées par le rejet : rejet massif des sortants, rejet de valeurs sur lesquelles tant de monde est parvenu à vivre ensemble, rejet de la vérité aussi. François Hollande a fait le choix courageux de ne pas tenter l'électeur de le laminer, il a évité de servir de défouloir. N'oublie pas lecteur : tu regretteras bientôt le bon Monsieur Hollande, un peu gauche, un peu mou, trop dans la synthèse et souriant. Tu regretteras très vite cette digue pour le modèle social que François Fillon a décidé de mettre à mal, que Marine Le Pen entend ne réserver qu'à certains, que Mélenchon caricature pour servir sa petite personne. Tu regretteras François Hollande en te disant que ses bavardages avec des journalistes n'étaient finalement pas bien graves quand la réforme du financement des dépenses de santé laissera la part belle à ceux qui ont les moyens et laissera sur le côté ceux qui en auront le plus besoin. Tu regretteras cet homme qui a essayé de moderniser la gauche et qui, le premier, a assumé un tournant social démocrate. Tu regretteras le Président Hollande et son flegme face aux attaques insensées contre sa personne, tu regretteras sa pondération dont je demeure persuadé qu'elle était le meilleur remède pour conjurer la division en germe d'un pays qui ne peut plus se voir en peinture. Tu vas vraiment regretter cet homme d'Etat ...

Définitivement, ce 1er décembre 2016, François Hollande a choisi de ne pas y aller, ouvrant ainsi le bal des candidatures et donnant cette impression assourdissante de page qui se tourne. On sait ce que l'on quitte, difficile de savoir sur quoi l'on va tomber. Le changement, c'est maintenant.

Tto, très triste

Le Père Noël de demain se devine en quatre définitions :
1/ Chanteur pour lequel il faut être relax pour bien le prendre
2/ Journal de pétasses parisiennes qui croient tout voir et savoir alors qu'elles trimballent des tonnes de pubs
3/ Monsieur et Madame Kadi ont un fils, il s'appelle ...
4/ Dans un village au fond de la vallée, que fait donc une cloche dans la célèbre chanson ?